BERLIN (AP) - L'ex-police secrète est-allemande a "soutenu d'une façon significative" Katarina Witt, selon l'agence gouvernementale responsable des dossiers de la Stasi.

Un avocat de la patineuse artistique vedette s'était adressé à un tribunal de Berlin la semaine dernière afin d'obtenir une injonction provisoire afin d'empêcher la divulgation de son dossier de la Stasi aux journalistes.

"Ce n'est pas par crainte, a affirmé Witt au quotidien Bild. C'est tout simplement que je ne veux pas voir ma vie être espionnée et étalée une seconde fois."

L'agence révèle qu'à la demande du tribunal, elle patientera avant de rendre public l'information sur la médaillée d'or olympique de 1984 et 1988.

Son porte-parole Christian Booss a toutefois confirmé, lundi, les informations selon lesquelles l'agence considère Witt non seulement comme une victime mais une bénéficiaire du système communiste - une personne qui était "soutenue de façon significative par la Stasi."

Witt a été développé dans le système sportif de l'ex-Allemagne de l'Est. Elle faisait partie des athlètes de pointe qui bénéficiaient de privilèges spéciaux, dont la liberté de voyager à l'étranger.

Witt a reconnu qu'elle avait eu contact avec la police secrète. Mais elle a souligné à Bild qu'elle n'avait jamais travaillé pour la Stasi, et "c'est très clair dans le dossier."

Le gouvernement est-allemand espionnait ses citoyens. La Stasi disposait d'un réseau de 85 000 espions à plein temps et de 170 000 informateurs bénévoles.

Witt a dit qu'elle était sous le choc quand elle a lu pour la première fois son dossier de la Stasi.

"La Stasi a presque surveillé tout ma vie depuis l'âge de 9 ans, a confié Witt à Bild. Ils avaient même des copies de mes lettres d'amour."