Montréal (Sportcom) - Avant-gardiste dans ses initiatives pour soutenir financièrement les athlètes de haut niveau et fort de l'expertise de ses entraîneurs, le Québec constitue sans doute un pôle d'attraction unique au pays pour le sport amateur.

En témoigne le nombre des athlètes d'ailleurs au Canada venus s'installer au Québec afin de profiter des avantages de la qualité des centres nationaux d'entraînement, de la compétence des entraîneurs et de l'octroi de bourses comme celles de la Fondation de l'athlète d'excellence ou le crédit d'impôt, pouvant aller jusqu'à 4 000$, institué il y a deux ans par le gouvernement québécois.

On n'a qu'à penser aux Clara Hughes, de Winnipeg (cyclisme), Keith Morgan, de l'Alberta (judo) ou Jonathon Power, de Toronto (squash), le dernier en lice étant Matthew Giuffre, venu d'Edmonton il y a à peine un mois, qui a remporté dimanche dernier le tournoi invitation de squash du MAA à Montréal. « Je suis venu à Montréal parce que les meilleurs joueurs de squash sont ici et qu'il y a un excellent entraîneur en Yvon Provençal », a dit Giuffre, âgé de 20 ans.

Josée GrandMaître, coordonnatrice des services aux athlètes et entraîneurs du Centre national Multisport de Montréal (CNMM), évalue à une bonne dizaine le nombre d'athlètes canadiens qui sont déménagés au Québec ces deux dernières années dans le but de s'entraîner dans de meilleures conditions. «Et ce n'est pas seulement à cause du crédit d'impôt qui est une initiative unique au Canada », fait-elle remarquer.

« Il faut y voir plusieurs avantages importants. Le Québec compte une vingtaine de centre nationaux d'entraînement tels qu'identifiés par les associations nationales canadiennes. Par exemple, celui de Bromont en cyclisme offre l'expertise d'un entraîneur chevronné comme Éric Van Den Eynde, qui a convaincu Clara Hughes de quitter Winnipeg pour s'installer à Glen Sutton en Estrie. La compétence de nos entraîneurs dans plusieurs domaines est évidente. »

« Il y a aussi, ajoute-t-elle, les services que le CNMM offre aux athlètes de haut niveau : physiothérapie, massothérapie et services personnels tels que « transition et orientation de carrières », gestion du stress ou relations avec les médias, ne sont que des exemples, sans compter le fait indéniable que Montréal offre la possibilité d'étudier dans les deux langues ».

Encore cette semaine, deux athlètes de l'Ontario ont fait savoir qu'ils s'installaient définitivement à Montréal : Ryan Cuthbert (canot) et Leigh Voigt (escrime).

Certains pourraient y voir un désavantage pour les athlètes québécois qui veulent atteindre le haut niveau. Précisons donc que c'est la fédération québécoise de chaque sport qui établit les critères d'accès à la liste des athlètes bénéficiant de ces avantages. D'autre part, la présence d'athlètes d'autres provinces procure aux Québécois un niveau de compétition plus élevé contribuant à l'émergence des meilleurs. Ainsi, certains athlètes, tel le judoka Keith Morgan, demeurent rattachés au programme d'élite de leur province même s'ils s'entraînent au centre national de leur sport situé au Québec.

Le modèle sportif québécois serait-il en voie de s'imposer face aux autres provinces ? Un indice concret pourrait être fourni lors des prochains Jeux du Canada d'hiver qui auront lieu à Bathurst- Campbellton en février prochain, alors que les athlètes québécois auront l'occasion de se mesurer à ceux des autres provinces.