OTTAWA (PC) - La nouvelle politique sur le sport qu'Ottawa dévoilera samedi comportera un volet important sur la participation aux activités physiques, une priorité trop souvent négligée au cours des dernières années.

C'est ce qu'a indiqué vendredi le secrétaire d'Etat fédéral au Sport amateur, Denis Coderre. "Nous allons changer l'orientation de nos politiques: nous ramenons la participation", a-t-il dit lors d'un point de presse qui se déroulerait à l'occasion du premier sommet national sur le sport.

Le gouvernement profitera de l'événement, qui réunit 300 intervenants du monde des sports, pour annoncer, samedi, le renouvellement de ses politiques dans ce domaine ainsi que des fonds supplémentaires. On ne sait pas combien Ottawa débloquera, mais on promet des sommes significatives.

De nouvelles orientations pour le sport d'élite seront également au menu, mais, vendredi, M. Coderre a insisté davantage sur la participation.

Il a rappelé qu'il avait été beaucoup question dans les 10 dernières années de hautes performances. Toutefois, les activités physiques de base et le plaisir de les pratiquer ont été oubliés. Résultat: la population canadienne est de moins en moins en forme et les enfants prennent du poids faute d'exercice.

"Chaque fois qu'on va augmenter de 10 pour cent la moyenne pour la participation, on pourra économiser jusqu'à 5 milliards $ par année en frais de santé. Le sport est aussi préventif. Le sport est inclusif", a souligné M. Coderre.

Jeudi, lors de la rencontre fédérale-provinciale des ministres du sport, préparatoire au sommet, les querelles entre Ottawa et Québec avaient pris davantage la sellette. Le ministre québécois Richard Legendre avait reproché au fédéral de vouloir faire la promotion de l'unité canadienne par l'intermédiaire des sports.

Vendredi, la ministre du Patrimoine canadien, Sheila Copps a voulu remettre les pendules à l'heure. "Ce n'est pas la promotion de la fierté canadienne qui est à la base du sport. La base de la politique du sport, c'est de donner de la fierté à chaque citoyen", a-t-elle affirmé, aux côtés de M. Coderre.

Mais le Bloc québécois a tenté de relancer la controverse sur un autre front: celui du français dans les sports. On a soutenu que M. Coderre n'avait pas mis en oeuvre les recommandations du commissariat aux langues officielles.

Un rapport présenté en 1999 donnait deux ans au fédéral pour corriger certains des problèmes que rencontre le français. Selon la députée bloquiste Caroline St-Hilaire, rien n'a été accompli.

En se défendant, M. Coderre a souligné que c'est lui même qui avait déposé la plainte qui avait déclenché l'enquête du commissariat aux langues officielles. Il a affirmé qu'il avait mis en place, avec succès, un système pour s'assurer que le français ait sa place dans le sport.

Finalement, pour en revenir à la participation, le premier ministre Jean Chrétien, lors de l'allocution qu'il a prononcée pendant le Sommet sur les sports, a demandé à Denis Coderre de se mettre personnellement à la tâche.

M. Chretien a rappelé qu'il avait lancé un défi à un journaliste politique, bien en chair, de gravir les marches du Parlement aussi rapidement que lui. Maintenant, a-t-il dit, "j'ai donné le défi à Denis (Coderre) parce qu'il était trop gras".

"Et je me suis dit que s'il devait vous rencontrer (les gens des sports) il était préférable qu'il soit en forme", a-t-il ajouté, en déclenchant les rires de l'assistance.

M. Coderre avait promis de perdre du poids lorsqu'il a obtenu la responsabilité des sports, il y a un an et demi. Il y est parvenu avec plus ou moins de succès.