ATHENES (AFP) - L'interruption des travaux sur le site olympique d'aviron et de canoë-kayak en ligne à Schinias, près de Marathon (est d'Athènes) après la découverte de vestiges archéologiques a provoqué lundi une polémique entre le gouvernement et le principal parti de l'opposition conservatrice.

A un mois des élections municipales, le chef de la Nouvelle-Démocratie (ND, droite), Costas Caramanlis, s'est rendu sur place pour un déplacement fortement médiatisé soulignant que "Marathon est un monument du patrimoine culturel mondial".

"Je rappelle qu'ici, à Marathon, le gouvernement a fait avancer les travaux malgré l'opposition des archéologues, des historiens (...) et il est urgent que le service archéologique protège ces trouvailles", a-t-il déclaré devant les caméras de télévision.

Le ministre de la Culture, Evangélos Vénizelos, a immédiatement critiqué cette "aride et malencontreuse première visite des ouvrages olympiques" du chef de la ND "contraire à la déontologie politique et archéologique".

Deux constructions isolées

"J'ai demandé que l'enquête archéologique s'achève et j'attends tous les documents pour juger de ce qu'il faut faire", a répondu M. Vénizelos en rappelant que le gouvernement n'avait pas hésité à déplacer l'année dernière le site de slalom canoë-kayak de Marathon à Hellinikon (sud d'Athènes) afin de protéger ce lieu historique.

La veille, le ministère de la Culture avait annoncé l'interruption des travaux à Marathon dans l'attente de l'examen archéologique des vestiges.

Selon un avis préliminaire d'un expert archéologique officiel, les vestiges découverts étaient ceux de deux "constructions isolées de l'helladique ancien" (2600-2000 avant notre ère), "probablement liées à un habitat" de la même époque.

Le site de Marathon, lieu de la bataille historique entre les Perses et les Athéniens en 490 avant notre ère, avait été au centre l'année dernière d'une controverse entre le gouvernement et de nombreux archéologues opposés aux constructions olympiques qui détruisaient, selon eux, ce site historique.

Sous la pression, le gouvernement s'était résolu à transférer à Hellinikon les épreuves de slalom de canoë-kayak, qui nécessitent des constructions bien plus lourdes que celles de l'aviron et du canoë-kayak en ligne.