Il y a 50 ans, le circuit qui a marqué l'histoire du baseball
Baseball samedi, 29 sept. 2001. 17:28 samedi, 5 avr. 2025. 13:18
Ils sont maintenant âgés, mais demeurent de bons amis. L'un était un lanceur, l'autre un frappeur. L'un était un Dodger, l'autre, un Giant. Il y aura 50 ans, mercredi, un lancer, un seul... et un élan, un seul, un moment, une fraction de seconde, allait projeter les deux joueurs dans l'histoire et dans la mémoire collective de toute une génération d'amateurs de baseball.
Des circuits sont frappés tous les jours aux quatre coins de l'Amérique, mais aucun comme celui-là. Aucun circuit n'a tant bouleversé deux équipes, le baseball, et une ville.
Ça s'est passé le 3 octobre 1951.
C'est comme si le temps s'était arrêté un moment, à 15 h 57, un mercredi après-midi lorsque Ralph Branca a lancé en direction de Bobby Thomson, qui a frappé la balle dans les premières rangées des estrades du champ gauche, au Polo Grounds, une claque de trois points, mettant fin à l'une des courses au championnat des plus spectaculaires de l'histoire du baseball.
"Qui aurait pensé que 50 ans plus tard, on parlerait encore de ça?", a lancé Branca, maintenant âgé de 75 ans.
Thomson, qui a maintenant 77 ans, ajoute: "J'étais un gars chanceux cette journée-là."
Le circuit de Thomson était le point culminant d'un été en montagne-russe. Les Giants de New York avaient un retard de 13 matchs et demi sur les Dodgers de Brooklyn avec six semaines à faire au calendrier. La saison 1951 s'est terminée avec une égalité en tête entre les deux équipes et une série éliminatoire de trois matchs a été nécessaire pour départager les deux formations.
Pour les amateurs qui ont suivi toute la saison 1951, ce moment, ce circuit, restera dans leur mémoire à jamais. Les générations plus jeunes ont aussi entendu parler de ce fameux circuit.
"50 ans plus tard, quand quelqu'un m'en parle, j'en ai encore des frissons", souligne Monte Irvin, le voltigeur de gauche des Giants à l'époque et maintenant au Temple de la Renommée. "Chaque athlète devrait vivre au moins une fois ce sentiment que nous avons eu, et accomplir ce que nous avons accompli."
Évoluant dans la même ville, les Dodgers et les Giants se sont affrontés à 22 reprises en saison dans l'une des plus grandes rivalités qu'a connue le baseball et le sport en général. Au centre de cette rivalité, le gérant des Giants, Leo Durocher, qui avait quitté les Dodgers trois ans plus tôt.
Irvin, qui menait la Ligue nationale avec 121 points produits cet été-là, se rappelle comment les Giants ont vécu les six dernières semaines de la saison, refusant de se laisser emporter par la pression dans cette course effrénée.
"Mais l'homme-clé dans cet effort collectif, c'est Leo", de continuer Irvin. "Il ne nous a jamais dit 'de les (les Dodgers) rattraper', mais il nous a dit 'montrons leur ce que nous pouvons faire'. À partir de là, il n'y avait plus aucune pression sur nous. Ça nous a gardé relaxe et on ne faisait que constater ce qui se passait."
Ce qu'il s'est passé... les Giants ont remporté 16 victoires d'affilée et ont conservé une fiche de 37-7, dont 18 gains à l'étranger, dans le dernier droit pour rattraper les Dodgers. Durocher était comme Svengali, déplaçant ses joueurs comme des pièces sur un jeu d'échec et il trouvait toujours la bonne combinaison.
Les Giants avaient été, du moins les gens le pensaient, mis hors course tôt en saison, avec une série de 11 défaites dans le premier mois d'activités, séquence incluant un balayage face aux Dodgers. À travers le mince mûr qui séparait les deux vestiaires au Polo Grounds, les Giants entendaient les Dodgers se moquer du fier Durocher qui avait entraîné les Dodgers avant de se joindre aux Giants en juillet 1948.
"Ils hurlaient. On entendait 'Leo, vous ne gagnerez jamais le championnat cette année'", se rappelle Irvin.
Les Dodgers menaient la Ligue nationale par 13 matchs et demi le 11 août, un écart qui semblait insurmontable. Les Giants, pourtant, ont commencé à gruger cette avance.
Chaque jour, un joueur différent se transformait en héros, des joueurs de soutien comme les lanceurs Al Corwin et George Spencer, et les frappeurs suppléants obscurs comme Bill Rigney et Hank Thompson. C'est comme si la magie était de la partie.
Chaque jour, lors de la séquence de 16 victoires de suite, le superstitieux Durocher a porté les mêmes survêtements au stade. Il s'agissait d'un geste radical du gérant des Giants, qui avait une garde-robe élaborée. Un jour, l'arrêt-court Alvin Dark a dit à Irvin "Peut-être on devrait en perdre une, j'en ai assez de voir Leo porter les mêmes vêtements."
Le dernier jour de la saison, les Giants étaient de retour de Boston où ils avaient disputé la victoire aux Braves lorsque les Dodgers ont vaincu les Phillies pour forcer la tenue d'une série de trois matchs éliminatoires pour déterminer laquelle des deux équipes jouerait en Série mondiale. Durocher a refusé de se laisser envahir par la nervosité.
"Allons-y les gars, c'est la première partie de la saison", a-t-il dit à ses joueurs.
Les Giants ont remporté la première partie, à Ebbets Field à Brooklyn, par 3-1, avec des circuits de Thomson et Irvin face à Branca. Les Dodgers ont égalé la série le jour suivant, l'emportant 10-0 au Polo Grounds.
La saison entière des deux équipes allait reposer sur une seule partie.
Par un après-midi sombre, les Dodgers ont pris les devants 4-1 en neuvième manche grâce à Don Newcombe, qui, malgré un bras fatigué, a tenu les frappeurs des Giants en respect. Il ne restait plus qu'une chance pour les Giants, en fin de neuvième.
Dark a ouvert la manche avec un simple. Le premier but des Dodgers, Gil Hodges, a curieusement retenu Dark au premier coussin, libérant ainsi un trou béant entre le premier et le deuxième. Le frappeur gaucher Don Mueller, surnommé "Mandrake the Magician" pour son contrôle du bâton, a frappé un simple en plein à cet endroit et Dark s'est retrouvé au troisième but.
Irvin se présente au bâton à son tour. Celui qui avait le rôle de vider les sentiers a frappé une chandelle et a été retiré.
Le frappeur suivant était Whitey Lockman, qui a frappé un double dans la gauche pour permettre à Dark de croiser le marbre et le pointage était de 4-2. Mueller s'est blessé à la cheville lorsqu'il a glissé au troisième et a dû être escorté à l'extérieur du terrain. Pendant ce temps, le gérant des Dodgers, Chuck Dressen, a décidé de retirer Newcombe.
Branca et Carl Erskine se réchauffaient. Lorsque Dressen a regardé en direction de l'enclos des releveurs, l'instructeur Clyde Sukeforth a rapporté que Erskine avait lancé une courbe au sol. Avec cette information, Dressen a fait appel à Branca pour affronter Thomson.
Avec les points égalisateurs sur les sentiers, Branca s'est présenté au monticule. Comme Newcombe, il était épuisé, lui qui a été utilisé à profusion dans la dernière semaine alors que les Dodgers tentaient désespérément de maintenir leur avance en tête.
Branca portait le numéro 13 et cela a dû être un bon présage pour le superstitieux Durocher, qui a marché du troisième but au marbre pour s'entretenir avec son frappeur.
"Si tu veux en frapper une", a dit Durocher à Thomson, "frappe-là maintenant!"
Thomson a cligné des yeux et a fait signe d'acquiescer, montrant qu'il comprenait ce que son gérant voulait. Un circuit ne se frappe pas sur commande, il requiert une délicate combinaison d'un lancer parfait et d'un élan parfait au moment parfait, lequel ne dure qu'une fraction de seconde.
Il a haussé les épaules sur les conseils de Durocher et s'est préparé. Thomson se rappelle avoir pensé "Attends le bon lancer. Sois sûr que c'est une prise. Attends la bonne. Donne-toi une chance."
Le premier lancer de Branca a été une balle parfaite pour un élan. Thomson a gelé sur la balle et on a appelé une prise. Dans l'abri, les Giants étaient stupéfaits. On se disait que Thomson avait laissé passé le meilleur lancer, que peut-être il n'aura plus.
"On est tous retombé sur le banc", a dit Irvin.
Avec Roy Campanella blessé, Rube Walker était le receveur des Dodgers. Irvin pense que ce fait a été important.
"Je pense que si Campy avait été le receveur, il aurait été à la rencontre de Ralph pour lui dire "Maintenant, garde la balle basse et éloignée. Tu ne veux pas donner un autre coups sûr à ce joueur," lance Irvin.
Walker ne s'est contenté que de relancer la balle à Branca.
"Ralph pensait avoir suffisamment ébranlé Bob", pense Irvin. "Il lui a servi le même lancer."
Cette fois, Thomson n'a pas laissé passer.
Il a fait contact avec la balle laquelle s'est dirigé vers les estrades. Branca se rappelle avoir dit : "Tombe! Tombe! Tombe!"
La balle n'est jamais retombée sur le terrain. Le voltigeur des Dodgers, Andy Pafko a reculé jusqu'à la clôture, mais la balle était dans les estrades... circuit de trois points qui donnait la victoire aux Giants, 5-4.
``The Giants win the pennant! The Giants win the pennant! The Giants win the pennant!'' (les Giants l'emportent) n'a cessé de lancer Russ Hodges, le reporter. ``They're going crazy! They're going crazy!'' (ils vont devenir fous).
Et ils l'étaient.
Irvin se rappelle que Jackie Robinson, peut-être le plus fier compétiteur dans cette rivalité selon lui, est resté debout, sans geste, au deuxième coussin, les mains sur les hanches, au milieu de cette folie. Il regardait Thomson faire le tour des sentiers pour s'assurer qu'il touchait bien aux coussins. Ce n'est que lorsque Thomson avait croisé le marbre qu'il a quitté sa position.
Le Temple de la Renommée a le bâton de ce fameux circuit, la casquette et les crampons de Thomson de même que le sac de résine que Branca a lancé violemment au sol après la claque. La balle n'a jamais été retrouvée et les collectionneurs en salivent juste à y penser.
Au fil des ans, Thomson et Branca sont devenus de bons amis et apparaissent ensembles dans de nombreuses promotions, signant des autographes et participant à des oeuvres de charité.
Pendant 50 ans, ils ont repensé à ce moment encore et encore, reconnaissant la signification de ce circuit dans la riche histoire du baseball. C'est sans doute la claque la plus marquante de l'histoire du sport national des Américains.
Des circuits sont frappés tous les jours aux quatre coins de l'Amérique, mais aucun comme celui-là. Aucun circuit n'a tant bouleversé deux équipes, le baseball, et une ville.
Ça s'est passé le 3 octobre 1951.
C'est comme si le temps s'était arrêté un moment, à 15 h 57, un mercredi après-midi lorsque Ralph Branca a lancé en direction de Bobby Thomson, qui a frappé la balle dans les premières rangées des estrades du champ gauche, au Polo Grounds, une claque de trois points, mettant fin à l'une des courses au championnat des plus spectaculaires de l'histoire du baseball.
"Qui aurait pensé que 50 ans plus tard, on parlerait encore de ça?", a lancé Branca, maintenant âgé de 75 ans.
Thomson, qui a maintenant 77 ans, ajoute: "J'étais un gars chanceux cette journée-là."
Le circuit de Thomson était le point culminant d'un été en montagne-russe. Les Giants de New York avaient un retard de 13 matchs et demi sur les Dodgers de Brooklyn avec six semaines à faire au calendrier. La saison 1951 s'est terminée avec une égalité en tête entre les deux équipes et une série éliminatoire de trois matchs a été nécessaire pour départager les deux formations.
Pour les amateurs qui ont suivi toute la saison 1951, ce moment, ce circuit, restera dans leur mémoire à jamais. Les générations plus jeunes ont aussi entendu parler de ce fameux circuit.
"50 ans plus tard, quand quelqu'un m'en parle, j'en ai encore des frissons", souligne Monte Irvin, le voltigeur de gauche des Giants à l'époque et maintenant au Temple de la Renommée. "Chaque athlète devrait vivre au moins une fois ce sentiment que nous avons eu, et accomplir ce que nous avons accompli."
Évoluant dans la même ville, les Dodgers et les Giants se sont affrontés à 22 reprises en saison dans l'une des plus grandes rivalités qu'a connue le baseball et le sport en général. Au centre de cette rivalité, le gérant des Giants, Leo Durocher, qui avait quitté les Dodgers trois ans plus tôt.
Irvin, qui menait la Ligue nationale avec 121 points produits cet été-là, se rappelle comment les Giants ont vécu les six dernières semaines de la saison, refusant de se laisser emporter par la pression dans cette course effrénée.
"Mais l'homme-clé dans cet effort collectif, c'est Leo", de continuer Irvin. "Il ne nous a jamais dit 'de les (les Dodgers) rattraper', mais il nous a dit 'montrons leur ce que nous pouvons faire'. À partir de là, il n'y avait plus aucune pression sur nous. Ça nous a gardé relaxe et on ne faisait que constater ce qui se passait."
Ce qu'il s'est passé... les Giants ont remporté 16 victoires d'affilée et ont conservé une fiche de 37-7, dont 18 gains à l'étranger, dans le dernier droit pour rattraper les Dodgers. Durocher était comme Svengali, déplaçant ses joueurs comme des pièces sur un jeu d'échec et il trouvait toujours la bonne combinaison.
Les Giants avaient été, du moins les gens le pensaient, mis hors course tôt en saison, avec une série de 11 défaites dans le premier mois d'activités, séquence incluant un balayage face aux Dodgers. À travers le mince mûr qui séparait les deux vestiaires au Polo Grounds, les Giants entendaient les Dodgers se moquer du fier Durocher qui avait entraîné les Dodgers avant de se joindre aux Giants en juillet 1948.
"Ils hurlaient. On entendait 'Leo, vous ne gagnerez jamais le championnat cette année'", se rappelle Irvin.
Les Dodgers menaient la Ligue nationale par 13 matchs et demi le 11 août, un écart qui semblait insurmontable. Les Giants, pourtant, ont commencé à gruger cette avance.
Chaque jour, un joueur différent se transformait en héros, des joueurs de soutien comme les lanceurs Al Corwin et George Spencer, et les frappeurs suppléants obscurs comme Bill Rigney et Hank Thompson. C'est comme si la magie était de la partie.
Chaque jour, lors de la séquence de 16 victoires de suite, le superstitieux Durocher a porté les mêmes survêtements au stade. Il s'agissait d'un geste radical du gérant des Giants, qui avait une garde-robe élaborée. Un jour, l'arrêt-court Alvin Dark a dit à Irvin "Peut-être on devrait en perdre une, j'en ai assez de voir Leo porter les mêmes vêtements."
Le dernier jour de la saison, les Giants étaient de retour de Boston où ils avaient disputé la victoire aux Braves lorsque les Dodgers ont vaincu les Phillies pour forcer la tenue d'une série de trois matchs éliminatoires pour déterminer laquelle des deux équipes jouerait en Série mondiale. Durocher a refusé de se laisser envahir par la nervosité.
"Allons-y les gars, c'est la première partie de la saison", a-t-il dit à ses joueurs.
Les Giants ont remporté la première partie, à Ebbets Field à Brooklyn, par 3-1, avec des circuits de Thomson et Irvin face à Branca. Les Dodgers ont égalé la série le jour suivant, l'emportant 10-0 au Polo Grounds.
La saison entière des deux équipes allait reposer sur une seule partie.
Par un après-midi sombre, les Dodgers ont pris les devants 4-1 en neuvième manche grâce à Don Newcombe, qui, malgré un bras fatigué, a tenu les frappeurs des Giants en respect. Il ne restait plus qu'une chance pour les Giants, en fin de neuvième.
Dark a ouvert la manche avec un simple. Le premier but des Dodgers, Gil Hodges, a curieusement retenu Dark au premier coussin, libérant ainsi un trou béant entre le premier et le deuxième. Le frappeur gaucher Don Mueller, surnommé "Mandrake the Magician" pour son contrôle du bâton, a frappé un simple en plein à cet endroit et Dark s'est retrouvé au troisième but.
Irvin se présente au bâton à son tour. Celui qui avait le rôle de vider les sentiers a frappé une chandelle et a été retiré.
Le frappeur suivant était Whitey Lockman, qui a frappé un double dans la gauche pour permettre à Dark de croiser le marbre et le pointage était de 4-2. Mueller s'est blessé à la cheville lorsqu'il a glissé au troisième et a dû être escorté à l'extérieur du terrain. Pendant ce temps, le gérant des Dodgers, Chuck Dressen, a décidé de retirer Newcombe.
Branca et Carl Erskine se réchauffaient. Lorsque Dressen a regardé en direction de l'enclos des releveurs, l'instructeur Clyde Sukeforth a rapporté que Erskine avait lancé une courbe au sol. Avec cette information, Dressen a fait appel à Branca pour affronter Thomson.
Avec les points égalisateurs sur les sentiers, Branca s'est présenté au monticule. Comme Newcombe, il était épuisé, lui qui a été utilisé à profusion dans la dernière semaine alors que les Dodgers tentaient désespérément de maintenir leur avance en tête.
Branca portait le numéro 13 et cela a dû être un bon présage pour le superstitieux Durocher, qui a marché du troisième but au marbre pour s'entretenir avec son frappeur.
"Si tu veux en frapper une", a dit Durocher à Thomson, "frappe-là maintenant!"
Thomson a cligné des yeux et a fait signe d'acquiescer, montrant qu'il comprenait ce que son gérant voulait. Un circuit ne se frappe pas sur commande, il requiert une délicate combinaison d'un lancer parfait et d'un élan parfait au moment parfait, lequel ne dure qu'une fraction de seconde.
Il a haussé les épaules sur les conseils de Durocher et s'est préparé. Thomson se rappelle avoir pensé "Attends le bon lancer. Sois sûr que c'est une prise. Attends la bonne. Donne-toi une chance."
Le premier lancer de Branca a été une balle parfaite pour un élan. Thomson a gelé sur la balle et on a appelé une prise. Dans l'abri, les Giants étaient stupéfaits. On se disait que Thomson avait laissé passé le meilleur lancer, que peut-être il n'aura plus.
"On est tous retombé sur le banc", a dit Irvin.
Avec Roy Campanella blessé, Rube Walker était le receveur des Dodgers. Irvin pense que ce fait a été important.
"Je pense que si Campy avait été le receveur, il aurait été à la rencontre de Ralph pour lui dire "Maintenant, garde la balle basse et éloignée. Tu ne veux pas donner un autre coups sûr à ce joueur," lance Irvin.
Walker ne s'est contenté que de relancer la balle à Branca.
"Ralph pensait avoir suffisamment ébranlé Bob", pense Irvin. "Il lui a servi le même lancer."
Cette fois, Thomson n'a pas laissé passer.
Il a fait contact avec la balle laquelle s'est dirigé vers les estrades. Branca se rappelle avoir dit : "Tombe! Tombe! Tombe!"
La balle n'est jamais retombée sur le terrain. Le voltigeur des Dodgers, Andy Pafko a reculé jusqu'à la clôture, mais la balle était dans les estrades... circuit de trois points qui donnait la victoire aux Giants, 5-4.
``The Giants win the pennant! The Giants win the pennant! The Giants win the pennant!'' (les Giants l'emportent) n'a cessé de lancer Russ Hodges, le reporter. ``They're going crazy! They're going crazy!'' (ils vont devenir fous).
Et ils l'étaient.
Irvin se rappelle que Jackie Robinson, peut-être le plus fier compétiteur dans cette rivalité selon lui, est resté debout, sans geste, au deuxième coussin, les mains sur les hanches, au milieu de cette folie. Il regardait Thomson faire le tour des sentiers pour s'assurer qu'il touchait bien aux coussins. Ce n'est que lorsque Thomson avait croisé le marbre qu'il a quitté sa position.
Le Temple de la Renommée a le bâton de ce fameux circuit, la casquette et les crampons de Thomson de même que le sac de résine que Branca a lancé violemment au sol après la claque. La balle n'a jamais été retrouvée et les collectionneurs en salivent juste à y penser.
Au fil des ans, Thomson et Branca sont devenus de bons amis et apparaissent ensembles dans de nombreuses promotions, signant des autographes et participant à des oeuvres de charité.
Pendant 50 ans, ils ont repensé à ce moment encore et encore, reconnaissant la signification de ce circuit dans la riche histoire du baseball. C'est sans doute la claque la plus marquante de l'histoire du sport national des Américains.