Section spéciale des séries dans la NBA

OAKLAND - Une seule des deux équipes finalistes au titre de la NBA retourne à Toronto. La fête s’annonce mémorable. 

Les Raptors n’ont pas raté leur deuxième occasion d’en finir avec les Warriors de Golden State. Ils ont signé une victoire de 114-110 jeudi soir, mettant la clé dans le vieux domicile de leurs rivaux en remportant le premier championnat de leur histoire. 

Cette victoire marquante, la première d’une telle ampleur pour une équipe basée à l’extérieur des États-Unis, est le triomphe d’une équipe qui était largement négligée à l’heure des premiers pronostics. Les Warriors avaient été sacrés champions trois fois lors des quatre années précédentes et participaient à la finale pour une cinquième année consécutive. Même s’ils concédaient l’avantage du terrain, et même si le statut de leur meilleur joueur était nébuleux, ils étaient rares à imaginer qu’ils puissent se faire surprendre par cette adorable petite équipe canadienne. 

Les Raptors sont champions de la NBA!

Six matchs et les voilà déchus. Après avoir conquis le cœur d’une nation entière, les Raptors viennent de planter leur drapeau au sud de la frontière. 

« Au début des séries, je crois que bien des gens se disaient que l’équipe qui sortirait de l’Association Est affronterait Golden State, a indiqué l’entraîneur des vainqueurs, Nick Nurse. Je me suis couché tard souvent pour regarder cette équipe, juste par curiosité, pour observer comment ils faisaient les choses. Aujourd’hui, cette victoire signifie énormément pour notre ville, pour le pays, pour nos joueurs et nos entraîneurs. » 

« Tout le monde à Toronto et au Canada mérite ce titre, clamait Marc Gasol, acquis des Grizzlies de Memphis en février pour solidifier le noyau de l’équipe. Je suis sûr que c’est la folie présentement dans Jurassic Park. J’espère que tout le monde est correct! Mais je suis sûr que plusieurs personnes sont très heureux parce qu’on a démontré beaucoup de résilience et de solidarité. »

« Il n’y a pas de mot pour décrire comment je me sens, a affirmé Kyle Lowry, auteur d’une magistrale performance de 26 points, sept rebonds et dix aides. Je bûche depuis longtemps. Treize ans dans la NBA, deux ans à l’université, deux ans à l’école secondaire. C’est incroyable de pouvoir dire que je suis un champion aujourd’hui. Et c’est fantastique de l’avoir fait avec ce groupe de gars, c’est surréaliste. Je ne le réalise pas encore, je me demande si ça vient bel et bien d’arriver. » 

Il s’en est fallu de peu pour que Lowry n’ait pas à se poser cette question. Les Raptors, comme ils l’avaient fait trois jours plus tôt devant une foule partisane, ont laissé fondre une avance de six points dans les deux dernières minutes du quatrième quart. Elle n’était que d’un, cette avance, lorsqu’une remise de Danny Green à Pascal Siakam s’est retrouvée dans les gradins avec neuf secondes à écouler au cadran, donnant aux Warriors une ultime chance de revenir au pointage. 

Trois secondes plus tard, le ballon était dans les mains de Stephen Curry, laissé sans surveillance au-delà de la ligne de trois points. Curry s’est exécuté comme les 19 500 spectateurs au Oracle Arena l’ont vu s’exécuter des milliers de fois. Avec lui, c’est le genre de tir qui va habituellement caresser les cordages, sauf que celui-ci a ricoché sur l’arrière de l’anneau et n’a plus jamais été maîtrisé par un joueur des Warriors.

« Je reprendrais le même tir dix fois sur dix, a assuré Curry. On a réussi à se créer une occasion décente malgré une mauvaise remise en jeu. Je pouvais voir l’anneau, donc j’ai tiré. Je devrai vivre avec. Mais je reprendrais la même décision n’importe quand. »  

« Ça ne m’a jamais semblé être un bon tir, pensait pour sa part Kawhi Leonard. Je veux dire, c’est le genre de tir qu’il réussit régulièrement, mais ça ne me stressait pas trop sur le coup. Même si c’était un tir qu’il pouvait faire, un tir qu’il a déjà fait des millions de fois, j’étais juste concentré sur le rebond. »

Leonard a terminé le travail à la ligne des lancers francs après qu’une faute technique eut été décernée aux Warriors. Au son de la dernière sirène, la stoïque vedette a levé les bras au ciel avant d’accueillir Lowry dans son étreinte. 

C’est Leonard, sans surprise, qui a été élu joueur par excellence de la finale. Il s’agit de la deuxième fois de sa carrière qu’il mérite ce titre, qui lui était aussi revenu en 2014 alors qu’il portait les couleurs des Spurs de San Antonio. Il est le troisième joueur de l’histoire de la NBA à remporter le titre de joueur par excellence de la finale deux fois avant l’âge de 28 ans. Les deux autres sont Magic Johnson et Tim Duncan.

Leonard a terminé le match avec 22 points, dont dix au troisième quart, et six rebonds. 

Fred VanVleet s’est occupé de fermer boutique, empilant 12 de ses 22 points au quatrième quart. Le sixième joueur de luxe des Raptors a réussi cinq des treize tirs de trois points des siens. 

« Les gens ne nous voient pas comme une ‘super équipe’ parce qu’on n’a pas été bâtis de la façon traditionnelle, a dit VanVleet. Aucun de nos gars, à part Kawhi, fait partie des gros gars de la NBA. On a des gars qui ont pris le long chemin, qui ont longtemps marché à contre-courant. On a des gars qui viennent d’un peu partout, qui ont tous vécu des histoires différentes pour arriver ici. Mais on a du talent, ça c’est certain. La clé en séries, c’est d’être capable de jouer à un haut niveau et on a été capable de le faire au cours des deux derniers mois. »

Sans surprise, Kawhi est le joueur par excellence

Les Warriors se sont bien battus, mais ils ont été incapables de récupérer après la perte de Klay Thompson. Le franc-tireur est tombé au combat à la fin du troisième quart, blessé à un genou après un mauvais atterrissage. Il avait 30 points au compteur et produisait à plein régime quand il a été forcé de retraiter au vestiaire. Selon ESPN, il a subi une déchirure du ligament croisé antérieur. 

C’était le début de la fin pour la dynastie californienne. Pour la cinquième fois de suite dans cette finale, un record de la NBA, l’équipe visiteuse est sortie de l’aréna ennemi avec la victoire.

Et cette fois-ci avec un gros trophée en prime. 

 

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