Chinoiseries
Jeux olympiques vendredi, 15 août 2008. 13:17 dimanche, 16 mars 2025. 23:15
Prendre un taxi ici est une véritable aventure. D'abord, il faut vous faire comprendre du chauffeur. Bien qu'on prenne toujours le soin d'avoir entre les mains l'adresse écrite en chinois de l'endroit où on veut aller, ce n'est pas toujours suffisant.
Le chauffeur peut vous remettre votre papier en secouant la tête et vous en êtes quitte pour tenter votre chance avec quelqu'un d'autre. La meilleure façon reste de pointer votre destination sur une carte de la ville, si vous savez exactement où vous voulez aller.
Une fois dans le taxi, le chauffeur peut, comme ça nous est arrivé, démarrer un enregistrement audio en anglais qui vous remercie d'utiliser le service de taxis de Beijing, parce que bien entendu votre chauffeur n'en baragouine aucun mot. Et là, la vraie course commence. J'avais lu dans un guide touristique que l'on déconseillait aux visiteurs de conduire eux-mêmes dans la ville parce qu'une grande partie des automobilistes conduisait sans permis. Je ne sais pas s'ils n'ont effectivement pas de permis, mais chacun semble mener sa voiture suivant son code de la route personnel.
Les autos se coupent allègrement, la priorité n'existe pas, ça recule sans regarder, ça avance sans se soucier des autres. C'est un slalom constant, il y a à peine 10cm entre les voitures dans un embouteillage permanent. On finit pourtant par arriver à destination. Comment? Je ne sais pas, j'ai fermé les yeux le restant de la course..
Josée vibre
Nous avons tous reçus un téléphone cellulaire pour les besoins des Jeux. Ainsi tout le monde est facile à rejoindre et on se demande sincèrement ce qu'on faisait avant. Je me souviens qu'aux Jeux Pan-Am de 1999 j'avais un télé-avertisseur pas très utile sur le site de compétition des sports équestres. Il faut faire onze chiffre pour rejoindre nos correspondants en ville (vous aurez compris Beijing), mais fort heureusement une personne très prévenante a pris le soin d'entrer le numéro de chacun des membres de l'équipe dans chacun des cellulaires, ce qui nous sauve un temps précieux.
Il nous a donc fallu nous habituer à de nouvelles sonneries, tous ayant la même avant que nous ayons commencé à les personnaliser. Mais même au maximum, le son de la sonnerie n'est jamais très fort, alors pour mettre toutes les chances de notre côté, on met aussi l'appareil sur «vibration».
Celui de Josée s'y est mis tout seul et il y est resté! Plus moyen de l'arrêter. Ni en lui en donnant la commande, ni en retirant la batterie, ni en le bombardant d'appels pourtant pas obscènes Quand il paraissait faiblir, un seul effleurement du bout du doigt suffisait pour le remettre dans tous ses états. Il a fallu qu'elle l'enfouisse au fond de son sac pour le rapporter à qui de droit qui n'a pas pu s'empêcher de lui faire quelques remarques coquines Ah les cellulaires «made in China»!
Les libellules
Ici, ce ne sont pas des libellules qui volent dans les parcs, ce sont des versions réduites d'hélicoptères Au cours d'une promenade dans Chaoyang, ce parc avoisinant le site de volleyball de plage, un véritable escadron nous a attaqués. Bon peut-être pas attaqués, mais au moins fait un vol de reconnaissance autour de nous. Heureusement qu'elles n'étaient pas en formation serrée, on a pu les éviter. Ce sont ces monstres qui ennuient les joueurs de volleyball de plage le soir. Et qui forcent les préposés à sortir leur filet à papillons.
Pas de mitraillette
Il y a maintenant une scène qui fait partie de notre quotidien, celle des militaires dressés sous leur parasol. À tous les 200m environ, dans la zone sécurisée et ses environs, un soldat vêtu d'une chemise à manches courtes et d'un pantalon kaki, surtout pas en habit de camouflage, se tient au garde-à-vous sous un parasol coloré qui le protège du soleil accablant même si celui-ci se cache derrière une épaisse couche de smog-humidité-nuage. Ils ont tous l'air très jeunes et sont impressionnants dans leur immobilité. Je vous en ai déjà parlé je crois, ils ne sont cependant pas imperméables au regard des gens. Si on les salue, ils hochent la tête et peuvent même vous gratifier d'un sourire. Quand on les regarde, on ne le remarque pas tout de suite. C'est après qu'on se dit qu'il y a quelque chose qui cloche. Aucune arme n'est en vue. Ni pistolet, ni carabine, ni AK-47, rien. D'ailleurs depuis le début de ces Jeux, je n'ai vu aucune arme à feu de quelque calibre qu'elle soit. Pas même un pistolet à eau. Pourtant, c'est impossible de croire que cette sécurité à quatre épingles n'a pas quelques petites mitraillettes dans son arsenal. Sydney, Salt Lake City, Athènes et même Turin avaient déployé orgueilleusement leurs bijoux à répétition Je crois que je viens de trouver. Elles doivent être cachées dans les parasols.
Les cigales
Ici le concert des cigales est assourdissant à tel point qu'on se demande sérieusement à quoi elles peuvent bien ressembler. Si leur taille est en fonction du bruit qu'elles font, elles doivent être spectaculaires. Et il faut dire qu'avec la chaleur qu'il fait ici, elles ont beaucoup de travail à faire. J'en ai finalement vu une de près, sur l'une des pierres vénérables de la Grande Muraille, et j'ai pu l'observer à loisir. Elle avait de très grandes ailes qu'elle rabattait sur son appendice qui vibrait et qui est responsable de tout ce bruit. De la tête au bout des ailes, elle devait bien faire 8 cm. Son chant? Vous vous rappelez cette petite grenouille à moto qui a fait les beaux jours de l'Internet il y a quelques années? The annoying thing? Eh bien ne cherchez plus, c'est elle. Sans son casque, sans sa moto, sans même son allure de grenouille mais avec le même wingngngngngn .
Limites de vitesse
Si les chauffeurs de taxi et l'automobiliste chinois ont une vision kamikaze de leur art, il en est autrement des chauffeurs des navettes qui nous transportent d'un site à l'autre. On leur a dit : limite de vitesse à 50km/heure et ils la respectent. À la lettre. On se fait dépasser joyeusement alors qu'on a une voie olympique complètement dégagée pour nous.
Tous ces journalistes pressés d'arriver à la compétition qu'ils couvrent rongent leur frein en espérant relâcher celui de l'autobus. Mais rien n'y fera. On roulera jusqu'à destination à 48km/heure avec des pointes à 50. Les chauffeurs ne sont pas nerveux. Les journalistes le deviennent.
Les mitraillettes (2)
Finalement quelques mitraillettes sont apparues dans les mains de soldats habillés de tenues de camouflage, bien que le camouflage « jungle » dans un contexte urbain met plutôt en évidence l'individu qui le porte.
Des hélicos de reconnaissance survolent plus souvent le stade de volleyball de plage. Est-ce que la sécurité se resserre? Mais tout le monde demeure toujours aussi gentil.
Le chauffeur peut vous remettre votre papier en secouant la tête et vous en êtes quitte pour tenter votre chance avec quelqu'un d'autre. La meilleure façon reste de pointer votre destination sur une carte de la ville, si vous savez exactement où vous voulez aller.
Une fois dans le taxi, le chauffeur peut, comme ça nous est arrivé, démarrer un enregistrement audio en anglais qui vous remercie d'utiliser le service de taxis de Beijing, parce que bien entendu votre chauffeur n'en baragouine aucun mot. Et là, la vraie course commence. J'avais lu dans un guide touristique que l'on déconseillait aux visiteurs de conduire eux-mêmes dans la ville parce qu'une grande partie des automobilistes conduisait sans permis. Je ne sais pas s'ils n'ont effectivement pas de permis, mais chacun semble mener sa voiture suivant son code de la route personnel.
Les autos se coupent allègrement, la priorité n'existe pas, ça recule sans regarder, ça avance sans se soucier des autres. C'est un slalom constant, il y a à peine 10cm entre les voitures dans un embouteillage permanent. On finit pourtant par arriver à destination. Comment? Je ne sais pas, j'ai fermé les yeux le restant de la course..
Josée vibre
Nous avons tous reçus un téléphone cellulaire pour les besoins des Jeux. Ainsi tout le monde est facile à rejoindre et on se demande sincèrement ce qu'on faisait avant. Je me souviens qu'aux Jeux Pan-Am de 1999 j'avais un télé-avertisseur pas très utile sur le site de compétition des sports équestres. Il faut faire onze chiffre pour rejoindre nos correspondants en ville (vous aurez compris Beijing), mais fort heureusement une personne très prévenante a pris le soin d'entrer le numéro de chacun des membres de l'équipe dans chacun des cellulaires, ce qui nous sauve un temps précieux.
Il nous a donc fallu nous habituer à de nouvelles sonneries, tous ayant la même avant que nous ayons commencé à les personnaliser. Mais même au maximum, le son de la sonnerie n'est jamais très fort, alors pour mettre toutes les chances de notre côté, on met aussi l'appareil sur «vibration».
Celui de Josée s'y est mis tout seul et il y est resté! Plus moyen de l'arrêter. Ni en lui en donnant la commande, ni en retirant la batterie, ni en le bombardant d'appels pourtant pas obscènes Quand il paraissait faiblir, un seul effleurement du bout du doigt suffisait pour le remettre dans tous ses états. Il a fallu qu'elle l'enfouisse au fond de son sac pour le rapporter à qui de droit qui n'a pas pu s'empêcher de lui faire quelques remarques coquines Ah les cellulaires «made in China»!
Les libellules
Ici, ce ne sont pas des libellules qui volent dans les parcs, ce sont des versions réduites d'hélicoptères Au cours d'une promenade dans Chaoyang, ce parc avoisinant le site de volleyball de plage, un véritable escadron nous a attaqués. Bon peut-être pas attaqués, mais au moins fait un vol de reconnaissance autour de nous. Heureusement qu'elles n'étaient pas en formation serrée, on a pu les éviter. Ce sont ces monstres qui ennuient les joueurs de volleyball de plage le soir. Et qui forcent les préposés à sortir leur filet à papillons.
Pas de mitraillette
Il y a maintenant une scène qui fait partie de notre quotidien, celle des militaires dressés sous leur parasol. À tous les 200m environ, dans la zone sécurisée et ses environs, un soldat vêtu d'une chemise à manches courtes et d'un pantalon kaki, surtout pas en habit de camouflage, se tient au garde-à-vous sous un parasol coloré qui le protège du soleil accablant même si celui-ci se cache derrière une épaisse couche de smog-humidité-nuage. Ils ont tous l'air très jeunes et sont impressionnants dans leur immobilité. Je vous en ai déjà parlé je crois, ils ne sont cependant pas imperméables au regard des gens. Si on les salue, ils hochent la tête et peuvent même vous gratifier d'un sourire. Quand on les regarde, on ne le remarque pas tout de suite. C'est après qu'on se dit qu'il y a quelque chose qui cloche. Aucune arme n'est en vue. Ni pistolet, ni carabine, ni AK-47, rien. D'ailleurs depuis le début de ces Jeux, je n'ai vu aucune arme à feu de quelque calibre qu'elle soit. Pas même un pistolet à eau. Pourtant, c'est impossible de croire que cette sécurité à quatre épingles n'a pas quelques petites mitraillettes dans son arsenal. Sydney, Salt Lake City, Athènes et même Turin avaient déployé orgueilleusement leurs bijoux à répétition Je crois que je viens de trouver. Elles doivent être cachées dans les parasols.
Les cigales
Ici le concert des cigales est assourdissant à tel point qu'on se demande sérieusement à quoi elles peuvent bien ressembler. Si leur taille est en fonction du bruit qu'elles font, elles doivent être spectaculaires. Et il faut dire qu'avec la chaleur qu'il fait ici, elles ont beaucoup de travail à faire. J'en ai finalement vu une de près, sur l'une des pierres vénérables de la Grande Muraille, et j'ai pu l'observer à loisir. Elle avait de très grandes ailes qu'elle rabattait sur son appendice qui vibrait et qui est responsable de tout ce bruit. De la tête au bout des ailes, elle devait bien faire 8 cm. Son chant? Vous vous rappelez cette petite grenouille à moto qui a fait les beaux jours de l'Internet il y a quelques années? The annoying thing? Eh bien ne cherchez plus, c'est elle. Sans son casque, sans sa moto, sans même son allure de grenouille mais avec le même wingngngngngn .
Limites de vitesse
Si les chauffeurs de taxi et l'automobiliste chinois ont une vision kamikaze de leur art, il en est autrement des chauffeurs des navettes qui nous transportent d'un site à l'autre. On leur a dit : limite de vitesse à 50km/heure et ils la respectent. À la lettre. On se fait dépasser joyeusement alors qu'on a une voie olympique complètement dégagée pour nous.
Tous ces journalistes pressés d'arriver à la compétition qu'ils couvrent rongent leur frein en espérant relâcher celui de l'autobus. Mais rien n'y fera. On roulera jusqu'à destination à 48km/heure avec des pointes à 50. Les chauffeurs ne sont pas nerveux. Les journalistes le deviennent.
Les mitraillettes (2)
Finalement quelques mitraillettes sont apparues dans les mains de soldats habillés de tenues de camouflage, bien que le camouflage « jungle » dans un contexte urbain met plutôt en évidence l'individu qui le porte.
Des hélicos de reconnaissance survolent plus souvent le stade de volleyball de plage. Est-ce que la sécurité se resserre? Mais tout le monde demeure toujours aussi gentil.