Deontay Wilder en quête de reconnaissance, Tyson Fury en mission rachat
Boxe vendredi, 30 nov. 2018. 08:17 mercredi, 11 déc. 2024. 19:31Deontay Wilder a la difficile tâche de réconcilier l’Amérique avec la catégorie-reine de la boxe, les poids lourds, en se mesurant samedi au Staples Center de Los Angeles au Britannique Tyson Fury, en opération reconquête après des déboires personnels.
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Malgré son titre de champion WBC acquis en 2015 et défendu victorieusement à sept reprises, Wilder reste, à 33 ans, largement inconnu du grand public américain.
Invaincu en 40 combats (dont 39 victoires par KO), il est loin d’avoir la même notoriété que certains de ses prédécesseurs comme Sonny Liston, Mohamed Ali, George Foreman, Joe Frazier ou Mike Tyson, célébrés en leur temps comme des superstars.
Pour sortir de cet anonymat relatif, le boxeur originaire d’Alabama compte sur son duel face à Fury, qui affiche également un bilan parfait de 27 victoires en autant de combats.
Pour la première fois de sa carrière, Wilder participera à un combat télévisé à la télé à la carte susceptible de faire exploser sa cote de popularité.
« Grâce à moi, l’Amérique possède un homme surpuissant. L’Amérique possède le pire homme de la planète », s’est-il vanté mercredi lors d’une conférence de presse à Los Angeles.
« J’ai travaillé dur pour en arriver là. J’ai persisté dans le travail. Il est hors de question que je laisse un gars d’un autre pays me prendre ce que j’ai construit », a-t-il poursuivi.
Le vainqueur du combat de samedi deviendra, à condition que son promoteur lève les derniers et habituels obstacles, le prochain adversaire du Britannique Anthony Joshua, détenteur des ceintures IBF, WBA et WBO des lourds.
Tout comme Wilder, Fury espère bien profiter d’une telle perspective financière et sportive.
Descente aux enfers
De retour sur les rings en avril après deux ans d’absence, l'autoproclamé « Gipsy King » (roi des gitans) a mis derrière lui sa dépression et son addiction aux drogues et à l’alcool.
En novembre 2015, Fury avait signé une victoire retentissante face au champion ukrainien Wladimir Klitschko, mais avait par la suite connu une descente aux enfers.
Le Britannique, qui s’est vu retirer ses différents titres pour avoir manqué deux contrôles antidopage, a révélé récemment avoir fait une tentative de suicide.
Mais après avoir récupéré sa licence, Fury a fait son retour cette année en dominant en avril l’Albanais Sefer Seferi en quatre rounds, puis en battant aux points en août le modeste italien Francesco Pianeta.
Ces mises en jambe seront-elles suffisantes pour faire tomber Wilder ?
Si plusieurs légendes des poids lourds comme Lennox Lewis, Evander Holyfield et Tyson pensent que Fury possède la puissance et l’agilité pour dominer l’Américain, d’autres se montrent plus dubitatifs.
« Je me rallierai toujours derrière le drapeau anglais. Mais je pense que ce combat arrive trop tôt pour Fury... Quand Wilder le touchera, ce sera l’heure d’aller dormir, » a ainsi jugé le Britannique Dereck Chisora.
Pour faire taire les critiques, Fury a assuré qu’il deviendrait le premier boxeur à mettre Wilder KO, tout en raillant la faible réputation de son adversaire.
Piqué au vif, Wilder lui a lancé un avertissement.
« Je vais lui botter le cul et le mettre KO. Je vous promets qu’il va tomber par terre. Je ne sais pas quand ça va arriver. Mais ça va arriver », a juré l’Américain.