MONTRÉAL - Ce n’est qu’un match et même pas un vrai par-dessus le marché : pas question alors de s’en faire le moindrement avec le revers de 4-1 encaissé samedi soir à Toronto aux mains des Maple Leafs.

Mais quand même...

 

ContentId(3.1394803):LNH : Canadiens 1 - Maple Leafs 4
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Anxieux de pouvoir constater la progression des jeunes joueurs de l’organisation, l’entraîneur-chef Dominique Ducharme et le reste de l’état-major n’ont pas vu grand-chose de rassurant sur la patinoire du Scotia Bank Arena samedi.

 

Surtout dans les cas de Ryan Poehling et d’Alexander Romanov.

 

Poehling joue son avenir à court terme dans la LNH en ce moment. S’il ne convainc pas l’état-major que ses progrès sur la patinoire, que ses progrès en matière de force et de forme physique et que ses progrès en matière de maturité doivent lui ouvrir les portes du vestiaire du grand club et non les portes du métro qui le conduira du Centre Bell à la Place Bell à Laval, le premier choix (25e sélection) du Canadien en 2017 devra prolonger son apprentissage dans la Ligue américaine.

 

En jouant comme il l’a fait samedi, Poehling n’a convaincu personne qu’il était prêt à faire le grand saut et à s’établir une fois pour toutes dans la LNH.

 

Que non!

 

Un manque flagrant d’implication dans la phase offensive du jeu, un manque plus flagrant encore de conscience dans la phase défensive du jeu n’ont rien fait pour aider la cause du centre américain.

 

Vrai : Poehling a été solide aux cercles des mises en jeu. Il a gagné neuf de 14 duels qu’il a disputés pour une efficacité de 64 %. Une statistique éloquente pour un gars qui vise le poste de centre du quatrième trio.

 

Mais en bousillant une sortie de zone et en bousillant plus encore, plus tard lors de la même séquence, sa couverture défensive alors qu’il s’est contenté de regarder Michael Bunting faire dévier une rondelle derrière Cayden Primeau au lieu de ne serait-ce que tenter de l’en empêcher, Poehling s’est tiré dans le pied. Il s’est aussi grandement contredit alors que jeudi, au terme de son premier entraînement du camp, l’Américain avait assuré avoir compris qu’il se devait d’être plus responsable défensivement. Il assurait même avoir profité de la dernière saison dans les mineures pour être plus solide dans ses couvertures, pour être plus intense et étanche dans l’application de son jeu défensif.

 

Il devra se reprendre. Car samedi Poehling a été bien plus inquiétant que rassurant dans sa manière de jouer au hockey.

 

Ce n’était qu’un premier match, je sais. Mais dans le cas de Poehling, une certaine urgence – pour ne pas dire une urgence certaine – de le voir offrir du hockey convaincant aux deux bouts de la patinoire devrait justement l’inciter à être beaucoup plus incisif qu’il ne l’a été à l’attaque samedi. D’être beaucoup moins passif qu’il ne l’a été en défensive à Toronto contre les Leafs.

 

Romanov : mauvaises habitudes

 

Ce qui est vrai pour Ryan Poehling l’est aussi pour le jeune défenseur Alexander Romanov.

 

Exclu de la formation en fin de saison et en séries éliminatoires en raison de son jeu erratique, de ses présences beaucoup trop longues et du fait qu’il offrait bien plus d’occasions de marquer de qualité à l’adversaire qu’il en générait pour son club lors de ses sorties sur la patinoire, Romanov a démontré qu’il devait toujours composer avec son lot de mauvaises habitudes.

 

« Je n’ai fait rien de bon. Tout a mal été ce soir. En plus, on a perdu », a reconnu d’emblée le jeune défenseur russe qui a répondu aux questions dans un anglais limité, mais fort raisonnable pour un jeune débarqué de sa Russie natale il y a à peine un an.

 

Contrairement à Poehling, Romanov est pratiquement assuré de commencer la saison avec le Tricolore et de passer toute la saison à Montréal. L’état-major lui a d’ailleurs accordé le privilège de disputer le premier match préparatoire à la gauche de Jeff Petry qui sera l’ancrage à la ligne bleue en raison de l’absence de Shea Weber.

 

Mais cette place est loin d’être acquise pour Romanov. En se faisant prendre comme c’est arrivé trop souvent pour lui samedi, il pourrait bien se priver du privilège d’obtenir une place au sein du top-6.

 

Romanov a récolté une passe sur le seul but de son équipe – Tyler Toffoli a évité le jeu blanc en déjouant Michael Hutchinson avec moins de deux minutes à faire au match – ce qui a permis de confirmer ses qualités offensives. Mais il s’est fait prendre très souvent loin en zone ennemie après des « gambles » qui sont lui de lui avoir rapporté des dividendes. Surtout que ces épisodes où il s’est fait prendre à contre-pied et loin hors position l’ont forcé à prolonger indûment ses présences sur la patinoire.

 

En comparaison, Brett Kulak a été bien meilleur, samedi, à Toronto, que Romanov. Dans toutes les facettes du jeu. Pour un gars qui semble obligé à repartir à zéro chaque jour en raison du manque de confiance que l’état-major démontre à son endroit, Kulak est un monstre de résilience.

 

Peut-être qu’il serait temps de le récompenser?

 

Suzuki et Caufield

 

Nick Suzuki est déjà un pilier de l’attaque du CH. Il est d’ailleurs considéré par plusieurs comme le centre numéro un de l’équipe. Que ce soit par défaut ou non.

 

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Malgré ce statut, Suzuki est encore jeune. Très jeune. Et on ne s’attend pas à ce que ces jeunes prennent les choses trop aisées dans les matchs préparatoires.

 

Il l’a fait samedi. Malheureusement. Sur le premier but des Leafs, on voit tout au long de la séquence orchestrée par T.J. Brodie, William Nylander et Jake Muzzin qui a marqué, la silhouette de Suzuki qui se laisse glisser lentement en zone défensive alors que ses coéquipiers qui en ont plein les patins avaient grand besoin d’aide.

 

Rien de grave vous direz. Et c’est vrai.

 

Mais dans le cadre des matchs préparatoires, si le score final me laisse complètement indifférent la manière de jouer de jeunes joueurs attire toute mon attention.

 

Et malgré toutes les qualités qui font de Suzuki le joueur vedette qu’il est en voie de devenir, je n’aime pas relever une telle forme de nonchalance dans un repli défensif.

 

Ce genre d’erreur donne plus d’urticaire que le fait que Cole Caufield a raté la cible quatre fois sur les sept tirs qu’il a décochés.

 

Pourquoi? Parce que Caufield même s’il n’a pas marqué – il l’a fait lors de la séance de tirs de barrage qui a suivi le match – a démontré dès sa première partie qu’il n’a rien perdu de sa fougue, de sa vitesse et de sa grande capacité de se dégager en zone ennemie pour recevoir des passes qui se transforment illico en occasions de marquer.

 

Si Caufield obtient autant de tirs de qualité qu’il en a obtenus aux dépens des Leafs samedi, il marquera plus que sa part de buts.

 

Aucune inquiétude de ce côté.

 

Paquette tel qu’annoncé

 

Bien qu’il ne soit plus jeune et qu’il n’avait rien, ou pas grand-chose, à prouver samedi soir, Cédric Paquette a démontré qu’il a encore le caractère et le niveau d’implication pour donner un gros coup de main au sein du quatrième trio.

 

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Contrairement à Ryan Poehling, Paquette n’a pas été fort lors des mises en jeu – 22 % – alors qu’il a perdu sept des neuf duels qu’il a disputés.

 

Mais contrairement à Poehling, il a été solide dans les autres aspects du jeu. Il a asséné des mises en échec, il a bloqué des rondelles, il s’est donné pour la cause de l’équipe.

 

Contrairement à Poehling, le poids de ce qu’il a fait de bien était bien plus lourd que celui de ce qu’il a fait de moins bien.

 

Mathieu Perreault semblait moins à l’aise que Paquette à son premier match dans l’uniforme du Canadien. Mais le jeu des vétérans retient beaucoup moins mon attention que celui des jeunes lors des matchs préparatoires.   

 

Entre les lignes

 

  • Cayden Primeau a été victime de trois buts sur les 21 tirs qu’il a affrontés samedi soir en première moitié de match. Primeau n’a pas été mauvais, mais il est clair qu’il a encore besoin de voir beaucoup de rondelles et beaucoup d’action avant de pouvoir revendiquer une place devant le filet du grand club...

 

  • Michael McNiven a gâché sa soirée de travail – il a disputé la deuxième moitié de rencontre – en se rendant coupable d’un revirement qui a conduit au quatrième but des Leafs. Exception faite de cette vilaine sortie, il a été solide devant sa cage. Ses 10 arrêts effectués et sa tenue alors que les Leafs bourdonnaient autour de sa cage lui ont permis de démontrer pas mal de vitesse et d’aplomb dans ses déplacements et sa manière de défier les tirs...

 

  • Il n’y a pas que les joueurs du Canadien qui témoignaient d’un manque de cohésion dans le cadre du premier match du calendrier préparatoire. Les officiels mineurs étaient eux aussi bien loin de leur forme des séries samedi soir. Car si l’on se fie aux statistiques officielles de la LNH, Josh Anderson portait le chandail 14 à la place de Nick Suzuki ; Joel Armia était en uniforme tout comme le jeune défenseur Suédois Arvid Henrikson.

 

  • Il est important ici de souligner qu’Anderson et Armia étaient bel et bien à Montréal et non à Toronto samedi et que Henrikson, un choix de septième ronde en 2016, ne se bat pas pour une place à Montréal, voire à Laval, mais évoluera avec son club universitaire de Lake Superior State...

 

  • Cet après-midi au Centre Bell, le Canadien renouera avec ses partisans dans le cadre d’un match intraéquipe. Trois rencontres préparatoires suivront : lundi au Centre Bell contre Toronto, vendredi et samedi prochain à Ottawa et ensuite à Montréal contre les Sénateurs. À moins de surprises, le Canadien attendra la tenue de ces deux matchs en deux soirs avant d’effectuer ses premières «coupures» du camp...