À la conclusion du mois de mars, le Canadien était confortablement en route vers la 4e place dans la division Nord. Il avait 4 points d’avance sur les Flames et les Canucks derrière lui avec 5 matchs en mains sur ses rivaux. Il semblait qu’à moins d’un effondrement colossal, le CH allait obtenir son billet pour la danse printanière sans trop de difficultés. Malheureusement pour les partisans, s’effondrer est exactement ce que Montréal a fait. Le mois d’avril avait pourtant bien commencé, avec des victoires lors de 2 des 3 premiers matchs, mais les choses se sont gâtées par la suite, en commençant par la défaite contre Toronto.

Montréal s’est incliné par la marque de 3-2 face aux Leafs, une défaite qui s’est transformée en léthargie offensive. L’attaque du Tricolore a été limitée à deux buts ou moins lors de 9 des 11 matchs suivants, perdant 8 des 11 décisions. Le Canadien a toujours 4 points d’avance sur les Flames pour la 4e place, mais ces 5 matchs en main se sont volatilisés et il n’a plus qu’un match supplémentaire à disputer que Calgary d’ici la fin de la saison, qui approche à grands pas.

Cette glissade coïncide avec l’absence de Brendan Gallagher, qui est à l’écart du jeu depuis qu’il s'est blessé le 5 avril contre Edmonton et ce n’est pas un hasard. Gallagher est une bougie d’allumage pour le Tricolore soir après soir avec son énergie et son habileté à se retrouver en plein cœur de l’action. Il se classe parmi l’élite de la ligue pour décocher des tirs du bas de l’enclave, où environ 50% des buts dans la LNH sont marqués chaque année. Depuis sa première campagne de 30 buts en 2017-2018, il est dans le top-15 pour les tirs obtenus à bout portant chaque saison. Gallagher n’a peut-être pas un tir foudroyant comme les meilleurs francs-tireurs du circuit Bettman, mais il compense en attaquant l’enclave comme peu de joueurs dans la LNH sont capables de le faire.

Perdre ce genre de performance fera mal à n'importe quel club, mais Montréal s’est complètement écroulé en l’absence du numéro 11. Évidemment, il y a très peu de joueurs comme Gallagher dans la LNH et encore moins dans la formation du CH, mais pour une équipe qui se démarque par sa profondeur quand les choses vont bien, c'est décevant de voir que personne n'a répondu à l’appel. Montréal est passé de l’un des meilleurs clubs pour attaquer la zone payante quand Gallagher est en uniforme à l’un des pires depuis sa blessure.

Avec une baisse aussi drastique de tirs de qualité, ce n’est pas étonnant que le Tricolore ait de la difficulté à trouver le fond du filet. Bien sûr, Gallagher à lui seul ne fait pas la différence entre un club qui marque 3,23 buts par match et un qui en marque 1,82, mais son énergie contagieuse manque cruellement à la formation. Il est un joueur qui n’abandonne jamais et mène par l’exemple pour motiver ses coéquipiers à faire de même. Sa présence constante devant le filet dérange et fatigue les gardiens adverses, ce qui vient aider tout le monde, même lorsqu’il n’est plus sur la glace. Remplacer Gallagher se doit d’être un effort collectif, mais trop de joueurs dans la formation sont de simples passagers au cours des derniers matchs.

Malheureusement pour Dominique Ducharme, les choses ne vont pas en s’améliorant alors qu’il continue de perdre des munitions. Jonathan Drouin a raté les deux derniers matchs avec ce que le club a défini comme « des maux non reliés au virus de la COVID-19 », Paul Byron n’était pas de la formation samedi soir, Tomas Tatar a quitté la rencontre de samedi avec une blessure, et bien qu’il ne peut pas marquer de buts, Carey Price manque aussi à l’appel avec une commotion. Tous sont absents pour une durée indéterminée ce qui n’est pas de bon augure pour une attaque qui bat déjà de l’aile, quoi qu’ils devraient revenir avant la fin de la saison.

S’il y a un côté positif à cette vague de blessures par contre, c’est la possibilité de finalement voir Cole Caufield dans la formation. Montréal n’a pas pu ajouter sa recrue prisée à la formation en raison d’une foule de détails techniques avec l’escouade de réserve et la masse salariale, mais ces blessures pourraient finalement ouvrir la porte au gagnant du trophée Hobey Baker et nous offrir le début tant attendu du 15e choix au repêchage de 2019.

On ne peut pas compter sur un jeune de 20 ans qui n’a que 2 matchs d’expérience professionnelle dans la Ligue américaine pour magiquement régler tous les problèmes offensifs du Canadien, mais avec l’état de l'attaque récemment, Montréal ne perd rien à essayer. Les talents de marqueur de Caufield sont évidents, alors pourquoi pas lui donner la chance d’être l’étincelle dont le CH a besoin?

Que Caufield fasse ses débuts ou non, Dominique Ducharme doit absolument trouver un moyen de fouetter ses troupes. Leur jeu offensif est simplement inacceptable, surtout puisqu’ils ont prouvé qu’ils peuvent faire beaucoup mieux. Le calendrier ne fait pas de faveur au club non plus avec 4 des 10 derniers matchs face aux Maple Leafs, qui ont la 6e meilleure attaque de la ligue. Le match de lundi, qui sera le dernier de l’année face aux Flames, est plus important que jamais. Une victoire donnerait une avance de 6 points avec un match en main, mais une défaite réduirait l’avance du Tricolore à seulement 2 points. La saison ne dépend pas entièrement de ce match, mais une victoire rendrait le CH beaucoup plus confortable au classement et c’est une opportunité qu’il se doit de saisir.

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