Nick Suzuki complique la tâche de l'état-major
Canadiens jeudi, 19 sept. 2019. 23:43 vendredi, 22 nov. 2024. 08:43
MONTRÉAL – Difficile de trouver plus révélateur que le style de but inscrit par Nick Suzuki en tirs de barrage. Si on ajoute sa polyvalence et son sens du jeu inné, on comprend que l’état-major devra se démêler dans le casse-tête pour ériger la meilleure formation.
Après avoir disputé un match très convaincant, Suzuki n’a pas craint de piger dans ses feintes les plus audacieuses pour contribuer à la victoire du Canadien. S’il n’était pas un espoir, vous auriez pu penser qu’il jouait dans la LNH depuis plusieurs saisons tellement ce but à la Pavel Datsyuk a semblé facile.
« C’était l’un de mes joueurs préférés en grandissant, mais ce n’était pas exactement comme le sien par contre », a commenté Suzuki avec une fierté aucunement arrogante.
« J’avais une assez bonne idée de ce que je souhaitais tenter. Je peux faire quelques gestes à partir de cette approche. Je suis chanceux que la rondelle se soit retrouvée dans le filet », a ajouté celui qui s’est fait taquiner par Brendan Gallagher ce qui est un autre bon signe.
« On devra lui demander s’il l’a fait volontairement! Je n’en suis pas certain, il a peut-être simplement raté son lancer. Sérieusement, c’était superbe. Je ne suis pas capable de faire une telle manœuvre donc c’est toujours spécial de voir ça. Il est débarqué avec une grande confiance, c’est un bon joueur et il l’a encore démontré », a lancé Gallagher.
Claude Julien est déjà à l’aise de l’utiliser dans plusieurs situations pour une raison bien simple.
« C’est un gars tellement intelligent. Chaque fois qu’il est sur la patinoire, quelque chose se passe. Ce sont des joueurs doués et il est très confiant présentement en ses capacités et ça paraît », a remarqué l’entraîneur.
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Au début du camp d’entraînement, on ignorait si Suzuki et Ryan Poehling allaient être à la hauteur des attentes. Ils sont loin de décevoir et tout le monde le constate.
« C’est comme ça depuis que je suis ici : quand un jeune démontre qu’il pourrait aider l’équipe, ils vont le faire jouer peu importe son âge. Je crois que ces jeunes rendent clairement les décisions plus difficiles ce qui est une bonne chose. Ils comprennent qu’une ouverture se dresse devant eux et ils en profitent », a exprimé Gallagher.
Les entraîneurs du Canadien ont eu la bonne idée de jumeler Suzuki à Jordan Weal jusqu’à présent. Ces deux joueurs détiennent des atouts similaires même si le potentiel offensif de Suzuki est nettement plus élevé.
« On se repère encore mieux sur la patinoire, c’est plaisant de jouer avec lui. Je crois qu’on voit le jeu de la même manière, j’espère qu’on pourra continuer de jouer ensemble », a réagi Suzuki.
« Il joue vraiment avec intelligence. Souvent, les jeunes ont surtout une tonne d’habiletés, mais, avec lui, tu peux voir comment il réussit plusieurs jeux brillants même sans la rondelle. C’est un bon signe d’un joueur qui est prêt à évoluer au niveau professionnel. Il va bien se débrouiller », a assuré Weal.
Il ne faut pas oublier aussi que Suzuki peut camper un rôle en désavantage numérique en plus de pouvoir exercer une grande influence sur un jeu de puissance. Voilà des facteurs qui peuvent lui permettre de justifier sa place dans la formation plus facilement.
« C’est toujours difficile de se tailler une place et de la conserver pour tous les matchs. Il faut se faire une niche aussitôt que possible et tu peux ensuite augmenter ta contribution par la suite. C’est ainsi que ça fonctionne pour tout le monde. Il possède une belle occasion pour accomplir ça et je suis excité de voir la suite. C’est bien amusant de bâtir cette chimie avec lui », a noté Weal à ce sujet.
Les prochaines auditions seront importantes pour Suzuki, mais il n’est pas intimidé car le jeu commence à se dérouler plus lentement à ses yeux.
« Ça s’en vient plus naturel, j’ai figuré quelques éléments et je progresse de jour en jour. Le rythme est très élevé et je trouve que je me débrouille bien contre ces joueurs », a-t-il jugé.
Ce qu’ils ont dit
« Il le méritait, il avait connu un gros match (à Bathurst). Il n’avait pas l’air fatigué parce qu’on l’a laissé dormir jeudi matin. Il y avait juste les entraîneurs qui étaient fatigués. Avec quelques petites blessures, des joueurs doivent jouer un soir après l’autre. Il était excité de jouer surtout à Montréal et je trouve qu’il a bien fait », a dit Julien sur ce deuxième match en deux soirs d’Alex Belzile.
« Je ne pense pas que je suis surpris, j’ai 28 ans et je suis débarqué au camp rempli de confiance. Je viens de connaître une très bonne saison avec le Rocket. Oui, on parle beaucoup des statistiques, mais je procure bien plus que ça à une équipe dans un match. Je suis capable de jouer offensivement et défensivement, sur n’importe quel trio et même au centre ou à l’aile. Je crois que ça m’aide, ça peut m’ouvrir des portes. Ça s’est encore très bien passé et je suis satisfait, mais, dans ma situation, je dois recommencer à zéro dès le jour suivant », a commenté Belzile sur son rendement.
« La chose avec lui, c’est que Brendan joue d’une seule manière soir après soir. Chaque trio sur lequel il se retrouve finit par bénéficier de ça. Il y a son éthique de travail, mais aussi sa capacité à décocher rapidement ses lancers. On l’a vu, la rondelle venait d’arriver sur son bâton et elle était déjà partie. C’est pour ça qu’il compte autour de 30 buts par année dernièrement. Je souhaiterais avoir quatre ailiers droits comme lui ! », a prononcé Julien sur Gallagher qui excelle peu importe ses partenaires.
« Jordan a été bon et fidèle à lui-même. C’est un joueur intelligent qui est toujours conscient de ce qui se passe autour de lui. Ce n’était pas une grosse surprise de le voir jouer ainsi. C’est un athlète très concentré qui se prépare pour tous les matchs », a raconté Julien à propos de Jordan Weal.
« Il a été pas mal bon l’an dernier déjà. C’est un compétiteur match après match. Il n’est pas le plus gros ni le plus fort sur l’équipe, mais il joue comme un défenseur imposant et il est en mesure de gagner ses batailles. Habituellement, les joueurs de ce type parviennent à se tailler une place dans la LNH », a vanté Julien au sujet de Brett Kulak.