MONTRÉAL – En moins d’une période d’action, Équipe Amérique du Nord s’est occupée du spectacle au Centre Bell en se forgeant une avance de 5-1, mais les talentueux hockeyeurs ont dû s’accrocher pour l’emporter 7-4 face à Équipe Europe.

La formation composée de patineurs nord-américains de 23 ans et moins a laissé croire qu’elle se payait un pique-nique pour ce match préparatoire contre le contingent le plus vieux de la Coupe du monde.

Les jeunes protégés de l’entraîneur Todd McLellan ont même chassé du match le gardien Thomas Greiss qui avait cédé quatre fois en un peu plus de 10 minutes d’action. Greiss ne s’attendait sûrement pas à une tornade de ce genre devant lui et il n’a pas été étincelant.

Jaroslav Halak a donc été mandaté de poursuivre la rencontre au grand plaisir de la foule qui n’était pas si abondante pour ce match dépourvu d’intensité et de rivalité.

Heureusement pour le déroulement de la soirée, Équipe Europe a repris ses esprits en réduisant même l’écart à un petit but (5-4) en troisième période grâce à une belle pièce de jeu de Roman Josi complétée par Frans Nielsen.

Mais Johnny Gaudreau a répliqué de manière encore plus éclatante pour confirmer la victoire des siens. Dylan Larkin a ensuite complété le pointage dans un filet désert et Équipe Amérique du Nord a disposé de son adversaire tout comme jeudi soir, à Québec, alors que le pointage avait été de 4 à 0.

« Quand tu t’empares d’une avance de 5-1, que tu fais de beaux jeux et que tout fonctionne, toute la soirée devient à propos de réussir des beaux jeux. Tu en viens à oublier comment jouer avec de l’intensité et avec un souci défensif.

« Ils sont jeunes et ils veulent s’amuser, mais plus le tournoi avancera, je suis persuadé que ce sera difficile d’avoir du succès si on alloue quatre buts. Ce ne sera pas évident d’en compter cinq chaque match. On est devenu trop cute et fancy dans notre jeu », a analysé l’entraîneur Todd McLellan.

« On réalise tous qu’on ne voulait pas gagner un match 7-4. On doit mieux travailler en zone neutre et dans notre territoire défensif. On a joué de manière un peu trop négligente par moments », a reconnu le défenseur Aaron Ekblad.

Sean Couturier, qui l’un des meneurs du club avec Ekblad, a dressé un constat similaire.

« On a voulu jouer une petite game facile. Oui, on a le talent et la vitesse, mais dès qu’on va ralentir, n’importe qui peut nous battre, il faudra que ce soit une leçon », a souhaité Couturier.

Aussi étonnant que ça puisse paraître, Connor McDavid n’a pas encore récolté un petit point sur les nombreux buts de sa bande. Ça ne veut pas dire pour autant qu’il en arrache sur la patinoire.

Gaudreau, qui était son partenaire de trio, a touché la cible deux fois tout comme Larkin et Ekblad. Morgan Rielly s’est avéré l’autre buteur de ce clan.

Du côté européen, Marian Gaborik (deux fois) et Pierre-Édouard Bellemare ont inscrit les autres buts aux dépens de John Gibson qui avait pris la place de Matt Murray pour ce duel.

Ralph Krueger, l’entraîneur du camp européen, a avalé de travers le départ de sa troupe tout en saluant son retour en force.

« On était extrêmement déçu par notre départ. On s’attendait à plus de constance de notre équipe. On a procédé à quelques changements pour contrer leur vitesse et on a été content de la suite des choses », a souligné Krueger en s’encourageant ainsi. 

Pour ceux qui entretenaient des doutes sur la présence d’Auston Matthews avec les U24, ils ont rapidement compris qu’il tenait son bout et même plus avec ce groupe. Le premier choix du dernier repêchage a exposé une aisance impressionnante. 

Pour cette deuxième partie préparatoire, McLellan avait décidé d’insérer Larkin et Colton Parayko dans sa formation au détriment de J.T. Miller et Jacob Trouba.

« Ils ont fait un très bon travail, ils ont eu un impact sur le match. Larkin, c’était surtout avec sa vitesse alors que Parayko a aidé avec son tir et son jeu en défense. On aura du travail pour déterminer la composition de notre formation. Je continue de croire qu’on doit trouver un meilleur équilibre et obtenir plus de production de certains joueurs », a commenté McLellan.  

Équipe Amérique du Nord terminera sa phase préparatoire mercredi en croisant le fer avec la République tchèque tandis qu’Équipe Europe en fera de même contre la Suède.

D’ici le début de la compétition officielle, le 17 septembre, Équipe Amérique du Nord pourra notamment travailler sur son jeu de puissance qui n’a pas trop menacé.

Le tournoi permettra de déterminer si la recette jeunesse d’Équipe Amérique du Nord fonctionnera contre des équipes plus nanties. Selon les statistiques fournies, les joueurs d’Équipe Amérique du Nord ont joué 8559 matchs de moins dans la LNH que ceux d’Équipe Europe.

Avant la partie, les partisans ont réservé de beaux accueils à Halak, Jonathan Drouin, Nathan MacKinnon et McDavid particulièrement tout en huant, sans surprise, Zdeno Chara.