MONTRÉAL – Le contraire aurait été étonnant. Les jeunes patineurs d’Équipe Amérique du Nord doivent encore retenir des leçons de leur parcours et la deuxième victoire acquise contre Équipe Europe représente une preuve éloquente.

Malgré le triomphe de leur formation au compte de 7 à 4, les vainqueurs ont passé plus de temps à expliquer leur relâchement qui a failli mener à une égalisation en troisième période.

D’ailleurs, comme le faisait remarquer un confrère, les trois joueurs de l’équipe gagnante qui se sont présentés au podium devant les médias avaient le visage de jeunes qui venaient de se faire pincer après un petit coup pendable.

Pourtant, ils avaient été en mesure de l’emporter avec leurs camarades sur la glace du Centre Bell. Toutefois, les entraîneurs n’étaient pas satisfaits de l’ensemble de leur prestation et la remontée d’Équipe Europe pourrait s’avérer utile pour le tournoi qui prendra son envol le 17 septembre.

« Je ne crois pas que les joueurs soient devenus trop confiants [avec l’avance de 5 à 1], mais tout fonctionnait pour nous en début du match. Ça me semblait évident que ça n’allait pas se poursuivre ainsi jusqu’à la fin et je ne pense pas qu’on a fait un assez bon travail pour s’ajuster », a admis l’entraîneur Todd McLellan.

« Je pense que notre bon départ a affecté la suite des choses. Tout ça a fini par créer le sentiment que toute la soirée serait facile. Par la suite, Équipe Europe est parvenue à nous pousser et je suis content que ce soit arrivé. On a appris des leçons », a-t-il ajouté.

McLellan a voulu marteler le message que son équipe ne pourra pas l’emporter chaque fois par des pointages de 5 à 3 ou 6 à 4.

« On aura à gagner des matchs 2-1 à un certain point dans le tournoi. On ne comptera pas autant de buts dans toutes les parties. Les joueurs sont tombés dans la dentelle comme à l’image de leur génération qui aime les belles choses ou comme l’équipe de mon fils le fait », a relevé l’entraîneur.

McLellan n’aura pas besoin de répéter son enseignement à Sean Couturier.

« On a connu un relâchement par la suite et il faudra s’en souvenir. On a un peu triché en deuxième moitié de match et on les a laissés revenir dans le match », a décrit Couturier blâmant le tout sur des habitudes estivales à chasser.

« Si on a un relâchement contre le Canada, les États-Unis ou la Suède, ça va être difficile », a noté l’attaquant des Flyers.

L’idée sera donc de trouver un juste milieu entre le talent débordant et une certaine responsabilité avec la rondelle.

« Les clubs de vétérans sont passés par là, leur jeu devient parfois plate pour protéger une avance. Je ne suis pas certain qu’on ait un club plate, mais il faut trouver un équilibre pour avoir du succès », a suggéré McLellan en ne pouvant s’empêcher de sourire.  

Si tous ces éléments tombent en place, Équipe Amérique du Nord pourra prétendre s’attaquer aux grandes puissances de cette compétition.

« Pas encore, on a besoin de quelques jours d’entraînement et d’ajustements au niveau mental. On doit polir certains trucs, on doit comprendre qu’on doit pouvoir gagner des matchs 2-1 », a admis McLellan à savoir si son équipe était prête pour ces confrontations.

Drouin retrouve MacKinnon, Matthews impressionne

Ce n’était qu’une question de temps, mais Jonathan Drouin et Nathan MacKinnon ont été réunis sur le même trio. Les deux copains de l’époque de leur séjour avec les Mooseheads de Halifax étaient heureux de se retrouver sur la même unité.

« C’était vraiment cool, on peut voir qu’on n’a pas vraiment perdu notre chimie. À quelques occasions, je savais où il se trouvait sur la patinoire et c’était la même chose pour lui. C’était un bon premier match avec lui et ça me rappelle quelques souvenirs du junior », a confié Drouin avec joie.

McLellan a avoué qu’il souhaitait aider certains de ses protégés à contribuer davantage. Drouin et MacKinnon ne sont pas à blâmer à ce sujet contrairement à Jack Eichel qui a été timide jusqu’à maintenant. Un rôle de centre pourrait l’aider à se sentir plus à l’aise. Quant à Auston Matthews, il semble avoir pris son erre d’aller.

« Avant le début du tournoi, je savais que je pouvais jouer avec eux. Je me sens clairement mieux et j’ai gagné en confiance. J’ai aussi développé de la chimie avec mes partenaires, on a créé des chances offensivement », a confirmé le colosse aux mains agiles.

« Il est extrêmement talentueux, on l’a vu notamment sur le jeu qu’il a réussi entre ses patins. Comme tous les jeunes, il doit apprendre le jeu défensif et c’est important pour nous de le guider comme des vétérans l’ont fait. Il va apprendre comme on est en train de le faire », a témoigné Aaron Ekblad.

« Il est calme avec la rondelle comme s’il était beaucoup plus vieux. Il peut jouer si bien offensivement et défensivement. Il excelle dans la circulation, il a toute une vision du jeu et il n’hésite pas à tirer au filet. Son jeu est responsable partout sur la glace », a vanté McLellan qui ne craint pas de l’employer dans différentes situations.