Depuis mercredi passé, le hockey féminin est en peine.

En peine de son Championnat du monde : sa « coupe Stanley » annuelle.

Après deux longues années d’attente, les 250 meilleures hockeyeuses au monde avaient hâte de renouer avec l’action, elles qui n’avaient pas eu droit à de compétition internationale depuis 2019.

Toutefois, à la dernière minute, la Nouvelle-Écosse a décidé de faire volte-face en annulant l’événement pour des motifs sanitaires, alors que les joueuses canadiennes terminaient leur préparation sur place et que les autres équipes s’apprêtaient à franchir la frontière.

L’IIHF et Hockey Canada disent travailler pour présenter l’événement d’ici la fin de l’année, mais aucune solution concrète n’a été dévoilée à ce jour. Laissant les joueuses sans repères.

« Ce qui a été dur, c’est de ne pas avoir de date. Les filles sont retournées chez elles et c’est difficile de trouver la motivation de s’entraîner. Encore une fois, on dirait qu’il n’y a jamais de plan B, jamais d’intérêt pour le hockey féminin et c’est triste à voir », a révélé Kim St-Pierre au micro de l’émission Max & Bruno, diffusée les mercredis soirs à RDS.

Le hockey féminin est le sport le plus touché par la COVID-19. Les annulations ne cessent de s’accumuler. Du Mondial féminin 2020 à celui de 2021, en passant par la Coupe des quatre nations et aux événements du « Dream Gap Tour », une tournée créée par la PWHPA (l’Association des joueuses) dans l’optique de fonder une ligue professionnelle. Et ce n’est même pas tout.

Pendant que le Mondial masculin des moins de 18 ans est en cours au Texas, les meilleures hockeyeuses au monde sont à la maison, tout comme celles du programme de développement d’Équipe Canada.

« C’est la même chose pour l’équipe féminine des moins de 18 ans. On a annulé le Championnat du monde cette année sans prévoir une autre date », a affirmé St-Pierre.

« Il y a un problème quelque part, peut-être que la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) devrait offrir des opportunités d’emplois pour s’occuper davantage du hockey féminin, on dirait que c’était trop facile d’annuler la compétition cette année. »

« On se bat pour l’équité, on ne demande pas l’équité au niveau des salaires, on demande surtout l’équité pour le respect de notre sport, au niveau du temps de télévision. Il faut offrir autant d’opportunités aux femmes qu’aux hommes. »

La visibilité est certainement un facteur important dans l’addition pour permettre au hockey féminin de croître comme certains sports au féminin qui sont désormais plus présents dans l’œil du public

« Ça prend du sport féminin à la télé, un peu comme on a vu au golf et au tennis. Ça a permis de développer l’intérêt des jeunes filles qui vont regarder ça et demander à leurs parents de jouer. Le calibre va ainsi s’améliorer », a mentionné la légendaire gardienne qui reste optimiste pour la création d’une ligue professionnelle de hockey féminin.

« On voit que ça renaît, il y a beaucoup d’équipes de la Ligue nationale qui ont démontré leur support, il y a même des joueurs de la LNH qui portent des chandails de la PWHPA, donc je pense que c’est de bon augure, le talent est là, les filles s’entraînent fort, le momentum est parfait, dont il s’agit juste d’avoir du support monétaire, des commanditaires, pour partir cette ligue professionnelle. »