Ilya Kovalchuk a connu un petit match tranquille à son retour dans la LNH.

 

À 35 ans, après un exil de cinq longues saisons dans sa Russie natale – il a défendu les couleurs de Saint-Pétersbourg dans la KHL – Kovalchuk a été blanchi de la feuille de pointage dans un revers de 3-2 en prolongation que ses Kings ont encaissé aux mains des Sharks de San Jose.

 

Des six tirs qu’il a décochés, deux rondelles seulement ont atteint la cible. Le gardien Martin Jones les a repoussées sans trop de problèmes.

 

Envoyé dans la mêlée au sein du premier trio en compagnie de son nouveau capitaine Anze Kopitar et d’Alex Iafallo, Kovalchuk a démontré qu’il avait encore la vitesse pour suivre le rythme de la LNH. Un rythme qui s’est accéléré depuis que Kovalchuk a fait faux bond aux Devils du New Jersey le 27 avril 2013 au terme de la saison écourtée de 48 matchs. Saison au terme de laquelle les Devils avaient été écartés des séries.

 

S’il n’a pas marqué et ne s’est pas fait complice de l’un ou l’autre des deux buts des Kings, Kovalchuk a offert à son équipe la première des cinq attaques massives obtenues au cours du match.

 

Bien qu’il ait joué un rôle de premier plan sur chacun de ces avantages numériques, Kovalchuk n’a pas été en mesure d’en profiter. Il s’est fait discret. Trop discret à son goût.

 

«L’atmosphère était sensationnelle dans l’amphithéâtre. J’étais motivé. Je me sentais très bien. Il est juste dommage que nous n’ayons pas été en mesure d’offrir un meilleur résultat à nos partisans. Au nombre d’attaques massives que nous avons obtenues, il est clair qu’il nous fallait marquer au moins une fois. On ne l’a pas fait. Il faudra travailler cet aspect du jeu, car non seulement avons-nous été incapables de marquer, mais par moments, nous étions même incapables de nous installer en zone ennemie, voire d’y entrer», a souligné Kovalchuk.

 

La nervosité qui tenaillait Kovalchuk après l’entraînement matinal de vendredi – il a assuré aux journalistes qui l’entouraient être aussi nerveux qu’à la veille de son premier match dans la LNH avec les Thrashers d’Atlanta – est vite disparue. «Aussitôt la rondelle déposée sur la patinoire et ma première présence effectuée, je ne ressentais plus de nervosité», a indiqué qui comptait 417 buts et 816 points à son actif lors des 816 matchs disputés avant de retourner en Europe.

 

Fort d’un contrat de trois ans qui lui rapporte une moyenne de 6,25 millions $ par saison (18,75 millions $ au total), Kovalchuk a convaincu John Stevens.

 

«Le trio de Kovalchuk avec Kopitar et Iafallo a été notre meilleur», a d’ailleurs insisté l’entraîneur-chef des Kings.

 

«J’aime ce que j’ai vu ce soir de la part de ce trio et je tenais à garder Jeff Carter en compagnie de Tyler Toffoli et Tanner Pearson en raison de l’historique de succès à leur actif», a poursuivi Stevens.

 

Sortis au ralenti en première période, les Kings ont vu les Sharks prendre les devants 2-0 sur des buts de Timo Meier – il a fait dévier un tir de Marc-Édouard Vlasic – et d’Evander Kane qui a déjoué Jonathan Quick à l’aide d’un tir puissant et précis dans la lucarne au-dessus de l’épaule gauche du gardien des Kings.

 

Un but d’Anze Kopitar en fin de première a redonné vie aux Kings et à leurs partisans. Los Angeles a terminé le premier tiers avec force avant de niveler les chances 37 secondes seulement après le début de la période médiane.

 

Karlsson se reprend

 

Chancelant – aucun point, différentiel de moins-2 – dans la défaite de 5-2 encaissée aux mains des Ducks d’Anaheim mercredi, Erik Karlsson s’est repris vendredi à Los Angeles.

 

Joueur le plus utilisé des deux formations – 33 présences totalisant 29 :27 d’utilisation – Karlsson a distribué des passes savantes tout au long du match. C’est d’ailleurs lui qui a orchestré le jeu qui a mené au but gagnant (Kevin Labanc) alors qu’il a profité de la fatigue des adversaires qui prolongeaient indûment leur présence pour hacher finalement la défensive des Kings.

 

L’ancien capitaine des Sénateurs d’Ottawa a aussi dirigé huit rondelles en direction de la cage des Kings dont quatre ont été repoussées par Jonathan Quick. Sur ces tirs, le défenseur suédois a favorisé des tirs des poignets qu’il a pu cadrer au lieu d’y aller avec des bombes qui ratent trop souvent la cible.

 

Si l’attaque massive des Kings a été lamentable – il faut aussi donner du crédit aux joueurs défensifs des Sharks qui leur ont compliqué la vie – celle des Sharks n’a pas été féroce non plus.

 

Bien que Peter DeBoer ait décidé d’envoyer Karlsson et Brent Burns au sein de la même vague d’attaque massive, les Sharks n’ont pu faire mouche en trois occasions. On devrait écrire deux puisque le premier avantage numérique n’a duré que cinq secondes puisque Joe Pavelski s’est fait prendre en défaut dès la mise en jeu suivante.

 

Il sera intéressant de voir comment l’état-major des Sharks jonglera avec les multiples combinaisons qui s’offrent en raison de la présence de deux des meilleurs défenseurs offensifs du circuit au sein d’un même vestiaire.

 

En bref

 

  • C’est au sein du troisième trio, à la gauche de Antti Suomela et Joonas Donskoi, qu’Evander Kane amorce la saison avec les Sharks. Bien que son joueur vedette ait signé un lucratif contrat de 49 millions $ pour sept ans, Peter Deboer ne se sent pas la responsabilité de l’insérer au sein d’un des deux premiers trios. Du moins pour l’instant.

    «J’aime Evander au sein de ce trio parce qu’il n’a pas à se creuser la tête. Il n’a pas à vouloir donner la rondelle à Joe (Thornton) parce qu’il se sent obligé de le faire, ou de penser à autre chose qu’à tirer. Avec Suomela et Donskoi le mandat d’Evander est clair. C’est lui qui doit faire produire le trio en maximisant les occasions de marquer.»

 

  • Si le nom d’Austin Wagner, le jeune ailier gauche des Kings, ne vous dit pas grand-chose, sachez que vous pouvez déjà l’inclure à la liste des joueurs les plus rapides de la LNH. Wagner s’est offert trois percées jusqu’au gardien Martin Jones en semant des adversaires des Sharks. Deux fois, Wagner s’est offert ces poussées devenues échappées aux dépens d’Erik Karlsson. Rien de moins. «Je n’ai pas profité d’un bon tir sur la première occasion, mais la rondelle est allée frapper le poteau», a expliqué le principal intéressé.

 

  • En récoltant une passe sur le premier but de son équipe, Joe Thornton s’est approché à deux mentions d’aide des 1033 en carrière. Un chiffre qui lui permettra de rejoindre Mario Lemieux au 11e rang des meilleurs passeurs de l’histoire de la LNH. Jumbo Joe est aussi à trois buts des 400 en carrière et à cinq matchs du plateau des 1500 dans la LNH.

 

  • L’arrivée d’Ilya Kovalchuk à Los Angeles permet aux Kings de rejoindre les Penguins de Pittsburgh à titre de seules formations à compter sur trois marqueurs ayant atteint le plateau des 20 buts au moins neuf fois en carrière. Jeff Carter l’a fait 11 fois, Kovalchuk 10 et Anze Kopitar neuf. Chez les Penguins, Sidney Crosby mène avec 11 saisons de 20 buts et il est suivi de Phil Kessel et Evgeni Malkin qui en comptent 10.