COVID-19 : Diane Roy garde la porte ouverte pour Tokyo 2021
Sports divers mardi, 24 mars 2020. 16:26 samedi, 23 nov. 2024. 02:38Diane Roy a participé à six éditions des Jeux paralympiques. Si elle a l’habitude des courses en fauteuil roulant, c’est dans un autre genre de course qu’elle a dû revenir de Floride en vitesse avec sa famille pour rentrer à Sherbrooke, lundi matin, afin d’éviter d’être touchée par l’épidémie de la COVID-19. Cette situation était bien plus préoccupante pour elle qu’un possible report des Jeux paralympiques de Tokyo.
L’athlète était à l’entraînement en Floride en compagnie de son entraîneur Jean Laroche et de Lee Leclerc. La mère de Roy était aussi du voyage pour garder Émile, son petit-fils. Avec un enfant en bas âge et une dame âgée de 81 ans, il n’y avait pas de chance à prendre.
« Je n’étais pas inquiète, car nous n’avions pas de contacts avec les gens. Mais quand le gouvernement du Canada a demandé aux gens de revenir et que le nombre de cas augmentait aux États-Unis, nous avons décidé de revenir, a-t-elle indiqué. Le retour en voiture a été fait d’un trait, en 24 heures. Nous arrêtions pour aller aux toilettes, prendre de la nourriture pour emporter et faire le plein d’essence. Il fallait éviter de dormir à l’hôtel. »
Tokyo : et maintenant ?
Le report annoncé des Jeux olympiques mardi matin, et conséquemment des Jeux paralympiques, aura-t-il un impact sur la suite des choses pour Diane Roy ? À l’heure actuelle, celle qui aura 50 ans l’an prochain poursuit sa carrière d’athlète, même si elle a répété au cours des derniers mois qu’elle s’entraînait un mois à la fois, sans confirmer qu’elle visait une place à Tokyo.
Pas plus tard qu’en novembre dernier, elle obtenait deux cinquièmes places aux Championnats du monde. La vétérane est donc encore dans le coup et le report des Jeux paralympiques la libère d’un souci important.
« Il y avait deux défis : l’investissement en argent et en temps et surtout, que les Jeux étaient présentés en même temps que mon garçon commencera sa maternelle. Avec l’annonce du report, les Jeux ne tombent plus dans cette période, alors c’est un obstacle de moins dans ma tête. »
L’athlète qui concourt dans la catégorie des T54 souligne que sa longue expérience internationale fait en sorte qu’elle peut relativiser bien des choses en ces temps où « tout le monde est dans le même bateau. »
« Faire des plans B, j’en ai plein mes bagages, des gros comme des petits. Il y a pire. Là, on espère juste que ça va s’estomper, car ça grossit. Tout est annulé ou reporté, alors je m’en doutais. Par contre, c’est sûr que je n’ai pas la même réaction qu’un athlète qui vise ses premiers Jeux ! »
En quarantaine pour un minimum de deux semaines, l’Estrienne ne manquera pas de choses à faire pour s’occuper.
« Ça va passer vite, car quand je reviens de voyage, il y a du ménage à faire, du télétravail, m’occuper de mon gars et recommencer à m’entraîner dans le garage. Je suis super motivée pour ça, tu ne peux pas t’imaginer! » lance-t-elle sur un ton ironique.
« Ça m’écœurait avant de faire du rouleau et là, ça me lève presque le cœur ! » poursuit l’athlète en riant. « La progression à l’entraînement va bien. »
Diane Roy parle au présent, signe que tout se poursuit normalement… sauf les séances sur les chaudes pistes cyclables de la Floride qui sont remplacées par du surplace dans son garage.