La grenouille et le boeuf
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 22:24 samedi, 24 oct. 2009. 13:53
L’ancien joueur de hockey de la Ligue nationale, Bob Sirois, lançait son livre hier dans une brasserie montréalaise. « Le Québec mis en échec » traite de la discrimination faite envers les joueurs québécois dans la LNH.
J’étais à la conférence de presse et j’ai obtenu un exemplaire pour une entrevue à venir dans l’Antichambre. De retour à la maison, j’ai commencé à feuilleter l’ouvrage et lorsque je l’ai déposé, je l’avais lu en entier. Le livre n’est pas long à lire. Il comporte 270 pages, dont plus de la moitié sont des tableaux illustrant le propos de l’auteur. Ce livre est en fait une référence pour l’avenir, une référence pour comparer ce qui se passera dans la prochaine décennie.
Mais cet ouvrage soulève plusieurs questions puisque le constat général est accablant. Si dans les années antérieures, des journalistes décriaient les pratiques discriminatoires par des sous-entendus, aujourd’hui, la preuve est faite et elle est éloquente. La Ligue nationale est une ligue canadienne anglaise où les Québécois ne sont que des invités. Les joueurs de grand talent auront une place, mais pour le reste, à compétence égale, un anglophone aura « toujours » la priorité.
L’ouvrage détruit aussi certains mythes véhiculés depuis des lunes. Le premier dit que les francophones sont plus petits que les anglophones. Le second aborde le piètre jeu défensif des francophones et le troisième que les gardiens de but québécois sont les meilleurs de la LNH. Ces trois mythes sont faux et les statistiques sont là pour prouver chacun des points.
Pourquoi le Canadien repêche moins de Québécois? La page 103 du livre répond à votre question. « Depuis sept ans, soit depuis l’arrivée du duo Gainey-Timmins, le Canadien de Montréal, qui repêchait en moyenne 2, 85 Québécois par année, en a sélectionné seulement 1, 57 en moyenne par année de repêchage. Au cours de la dernière décennie, l’équipe a sélectionné 15 Québécois francophones. La diminution est de 50% par rapport à toutes les autres décennies. »
Il me semble que quelqu’un devra poser la question à Bob Gainey le jour où il décidera de sortir de sa tanière.
Vous voulez une autre preuve. À la page 49 du livre, on apprend que les Stars de Dallas représente la formation qui a repêché le moins de Québécois au cours des 17 dernières saisons. Durant cette période, Bob Gainey a été le directeur général pendant huit années.
Cela dit, il est maintenant plus facile de critiquer les dirigeants de la Ligue nationale de hockey ou de Hockey Canada ou de la Centrale de dépistage, mais il faut aussi en tant que peuple se regarder dans la glace, pas celle sous nos pieds, mais celle qui projette notre propre réflexion. Peut-être aussi que nous avons, en tant que collectivité, une part de cette critique.
Tout n’est certainement pas rose dans le hockey mineur québécois et dans certains aspects du développement, on doit donner un véritable coup de barre. Une chose est sûre cependant, on doit encore apprendre à se défendre et à se vendre devant la multitude anglophone, c’est-à-dire ceux qui dirigent les grands organismes canadiens et américains du hockey.
J’ai souvenir d’un homme qui disait un jour; « Nous sommes peut-être quelque chose comme un grand peuple ». Cet homme est mort.
Stéphane Langdeau.