WIMBLEDON, Royaume-Uni - Si c'était effectivement la dernière présence de Roger Federer en carrière à Wimbledon - et personne n'en est certain présentement, pas même lui-même -, alors le Suisse et ses partisans doivent se réconforter.

Il aura pris la décision de son propre gré, alors qu'il est toujours au sommet de son sport. Ce ne sera peut-être pas aussi glorieux que ce qu'il espérait, puisqu'il s'est incliné en quarts de finale au All England Club devant un tennisman qui en est à ses premiers balbutiements en Grand Chelem.

Et s'il choisit de poursuivre, et que Federer effectue un retour sur la pelouse londonienne où il a décroché huit de ses 20 titres du Grand Chelem en carrière, alors le tennis s'en portera bien.

Il fêtera son 40e anniversaire de naissance dans un mois jeudi, et ce qui lui importe le plus c'est qu'il puisse prendre ses propres décisions, selon sa volonté, en fonction de ses propres échéanciers. Évidemment, il consultera probablement ses entraîneurs, son thérapeute, son agent, sa famille et tous ceux qui lui tiennent à coeur.

« Nous allons en discuter un peu ce soir, si j'en ai le goût, puis de nouveau au cours des prochains jours, également. Puis, nous nous mettrons à réfléchir. Dans le sens: 'O.K., qu'est-ce que je dois faire pour être en meilleure condition physique et être plus compétitif?' », a mentionné Federer mercredi soir, après sa défaite de 6-3, 7-6 (4), 6-0 contre le Polonais Hubert Hurkacz.

« Pour être franc, je suis très satisfait de m'être rendu aussi loin - et j'ai pu jouer au niveau que j'espérais à Wimbledon, après tous les obstacles qui se sont dressés sur ma route, a-t-il poursuivi. Évidemment, j'aimerais pouvoir revenir ici, mais à mon âge, tu ne sais jamais vraiment ce que l'avenir te réserve. »

Il ne sait donc pas s'il sera de retour à Wimbledon. Mais il ne croit pas que l'heure de la retraite soit venue.

« Il te faut un objectif quand tu es en rééducation (après deux opérations à un genou). Tu dois prendre une étape à la fois, et ne pas regarder le portrait d'ensemble. Wimbledon était la première étape, la première "super étape" si vous voulez, a-t-il confié. Maintenant que c'est derrière moi, je dois réévaluer la situation. »

Federer discute régulièrement avec son équipe des prochaines étapes de son cheminement. Où devrait-il jouer? Est-ce que son corps a besoin de repos? Où peut-il s'améliorer? Et ainsi de suite.

Et il y a beaucoup de choses à régler, dont sa participation aux Jeux olympiques de Tokyo.

Évidemment, une chose est certaine. C'est que Federer n'est plus celui qu'il a déjà été. Évidemment.

Mais il est tout de même suffisamment solide pour s'être retrouvé en quarts de finale d'un tournoi qui comptait 128 tennismen au départ à Wimbledon.

« De toute évidence, il manque encore beaucoup de choses dans mon jeu qui étaient pourtant si simples à effectuer il y a 10, 15 ou même 20 ans. Aujourd'hui, elles ne sont plus naturelles. Je dois toujours me retrousser les manches et travailler plus fort, mentalement, pour me dire: 'N'oublie pas de faire ceci, ou cela'. J'ai de bonnes idées sur le court, mais parfois je ne peux plus faire ce que je faisais auparavant. Ça devient très hasardeux, parfois. »