Le 14 février 1984, Gaétan Boucher devenait le premier athlète du Québec à remporter une médaille d’or individuelle aux Jeux Olympique d’hiver. Boucher avait profité des jeux de Sarajevo pour gagner trois médailles, dont deux en or. En ce jour de février, il s’appropriait l’or au 1000m. Depuis, son nom est associé à l’excellence, la persévérance et au désir de vaincre. Il est devenu un modèle pour les athlètes qui se sont lancés dans ce sport.

 

 

L’athlète québécois avait déjà l’expérience des grands rendez-vous. Il avait pris part aux Jeux d’Innsbruck (1976), ceux de Lake Placid (1980) et à plusieurs championnats du monde. Il avait terminé sur la seconde marche du podium à Lake Placid au 1000m, derrière l’éventuel quintuple champion olympique, l’américain Eric Heiden, à la retraite depuis deux ans à l’ouverture des jeux de Sarajevo.

Il est à noter aussi que Boucher avait été incommodé par une blessure à la cheville en 1983, et que le dopage des pays de l’Est était déjà répandu à l’époque. Les patineuses de l’Allemagne de l’Est avaient gagné neuf des douze médailles. Les trois autres étaient allées à l’Union Soviétique. Et les deux pays avaient raflé huit des 15 médailles chez les hommes.

L’athlète originaire de Charlebourg avait donc 25 ans en cette journée de février 1984. Boucher (1.15,80) terminera devant le suédois Hans Magnusson (1.18,95). La séquence est l’une des plus célèbres de l’histoire sportive canadienne. Au classement général, Boucher passait devant le soviétique Sergey Khlebnikov. Le québécois allait également avoir le meilleur sur son rival deux jours plus tard sur la distance du 1500m, pour terminer les jeux avec deux médailles d’or, et une de bronze (500m).

L’épreuve a duré un peu plus de 75 secondes. Cependant, ces 75 secondes, qui ont 35 ans aujourd’hui, sont fraîches à la mémoire des centaines de milliers de québécoises et québécois qui ont été témoins de ce fameux 1000m. Les bulletins d’informations avaient repris la nouvelle tout au long de la journée. Cette victoire de Gaétan Boucher a eu des effets monstres sur un sport qui était, avouons-le, passablement méconnu en 1984. Le patinage de vitesse n’avait pas acquis ses lettres de noblesse. La paire de patin de vitesse était, elle seule, un sujet de conversation, de curiosité.

Depuis cette victoire de Gaétan Boucher, le Canada est devenu une puissance mondiale en patinage de vitesse sur longue piste. Le constat est le même sur courte piste. Les hommes, comme les femmes, ont remporté de multiples titres olympiques. Les succès ont aussi été nombreux aux championnats du monde au cours des 35 dernières années.

Qui aurait pu prédire que cette course, qui a 35 ans aujourd’hui, allait avoir de telles retombées?