Lemieux et Saunders respectent la limite de poids à la veille de leur combat de championnat
Boxe vendredi, 15 déc. 2017. 09:26 vendredi, 15 déc. 2017. 16:50
Le ton monte à la pesée 4:20
LAVAL – Ayant témoigné bien peu de respect envers David Lemieux depuis l’annonce de leur combat, Billy Joe Saunders commence-t-il tranquillement, mais sûrement à céder à la panique? Peut-être si on en juge de la façon dont s’est comporté le clan anglais à la pesée vendredi.
Après avoir très légèrement dépassé la limite de 160 livres à sa première tentative sur le pèse-personne, le Québécois n’a eu aucune difficulté à la respecter en retirant ses sous-vêtements, mais l’entraîneur du champion des poids moyens de la WBO s’est emporté en suggérant que l’aspirant était encore dans l’irrégularité parce qu’un poids de 160,2 livres aurait été affiché.
Les esprits se sont ensuite échauffés quand le promoteur Camille Estephan a haussé le ton pour remettre l’entraîneur Dominic Ingle à sa place, tandis que ce dernier se démenait comme un diable dans l’eau bénite dans les bras du superviseur de la WBO, qui tentait de le calmer.
L’entraîneur de Lemieux (38-3, 33 K.-O.), Marc Ramsay, a ultimement demandé à son protégé de remonter sur le pèse-personne afin d’éviter que la situation ne dégénère davantage, un compromis que le promoteur britannique Frank Warren n’a pas hésité un seul instant à accepter.
Saunders (25-0, 12 K.-O.) a aussi fait osciller le pèse-personne après avoir lui aussi retiré ses sous-vêtements, chose qu’il a cependant faite d’abord et avant tout pour plaisir à ses bruyants partisans qui se déplacés pour venir l’encourager et assister troisième défense de son titre.
« J’ai été poussé et je n’ai jamais pu voir le poids, s’est insurgé Ingle en mêlée de presse par la suite. En Angleterre, les officiels nous permettent de le voir. Nous voulons un combat juste. »
« Ils ont tenté de cacher le poids, a renchéri Saunders. Mais tout ça ne compte plus à partir de maintenant. J’ai vu la peur dans les yeux de Lemieux pendant le face-à-face. Il est déjà battu. »
« Le poids affiché sur le pèse-personne [fluctue] toujours, a répliqué le directeur des sports de combats à la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec, Michel Hamelin. À partir du moment où le coach Ingle a vu le ,2, il a crié. Nous avons vu et revu que le poids était correct. »
Peu dérangée par la tournure des événements, l’équipe de l’ancien détenteur de la ceinture de l’IBF croit plutôt que la nervosité des visiteurs est de plus en plus palpable plus le temps passe.
« Ingle parlait beaucoup [avec les partisans de Saunders] et s’occupait très peu de regarder ce qui se passait et faire son travail et ç’a créé une toute petite chicane, a remarqué l’entraîneur de Lemieux, Marc Ramsay. C’est d’ailleurs surprenant, parce qu’Ingle est un excellent entraîneur.
« Le plus particulier, c’est que dans les 10 derniers combats, c’est probablement la fois où David a fait le plus facilement le poids. Nous n’avons pas forcé les choses et David n’a eu qu’à perdre deux livres en matinée. De l’autre côté, il y a beaucoup de parlage : c’est bon signe pour nous. »
« Je pense qu’ils sont nerveux, a ajouté Estephan. Ils sont un peu paranoïaques par rapport à tout. Je crois qu’ils s’inquiètent particulièrement du poids qu’affichera David dans le ring demain soir. Mais bon… ils essaient surtout de jouer dans la tête de David et ça fait partie de la boxe. »
À un peu plus de 24 heures du combat, les Québécois n’ont maintenant plus aucun doute sur son issue, d’autant plus que Saunders aurait maintes fois prouvé par le passé qu’il traîne de la patte dans la deuxième moitié de ses duels, peu importe l’adversaire qui se retrouve devant lui.
« C’est typique, c’est toujours comme ça à partir du sixième round, a analysé Ramsay. C’est un individu qui n’est pas capable d’afficher une poker face. Quand ça fait mal, il le démontre. Il est plaignard. Quand il y a de la souffrance, il a de la difficulté à ne pas montrer par quoi il passe. »
C’est ainsi que contrairement à ce que croient la plupart des amateurs et observateurs, un choc qui s’éterniserait aurait tendance à favoriser grandement Lemieux au lieu de le désavantager.
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« David est capable de donner de l’intensité du début à la fin, a assuré Ramsay. Même si ç’allait à la décision, il est capable de gagner grâce à ses habiletés, mais également grâce au volume, à l’intensité et à la dominance physique. Il n’est pas obligé de jouer à l’escrime pour l’emporter.
« Saunders a battu Chris Eubank fils par décision partagée et Andy Lee par décision majoritaire et David est meilleur que ces deux-là. Même qu’Eubank, qui avait peu de boxe amateur et qui s’est développé sur le tard, aurait de très bonnes chances de battre Saunders aujourd’hui. »
Lemieux et Saunders devraient en venir aux coups aux environs de 23 h-23 h 30 en finale d’un gala qui sera présenté à la télévision à la carte au Québec et sur les ondes de HBO aux États-Unis. Le coup d’envoi du 1er des 12 combats au programme de la soirée sera donné à 17 h.
