Tommy Morrison a vécu la vie à un rythme infernal
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:33 jeudi, 5 sept. 2013. 12:09Il a été champion du monde des poids lourds. Il a été acteur d’Hollywood dans le film Rocky V, il a été un véritable playboy et jusqu’à sa mort le 1er septembre dernier, il a nié être atteint du SIDA. Et pourtant le Duke a rendu l’âme à la suite de complications du syndrome Guillain-Barré, une affection neurologique rare qui se produit lorsque le système immunitaire attaque les nerfs périphériques. D’ailleurs, les personnes atteintes du SIDA courent un plus grand risque de contacter le SGB.
Tommy (The Duke) Morrison est décédé à 23 h 50 dimanche soir dernier dans un hôpital d’Omaha au Nebraska. Il était âgé de 44 ans.
Il avait cessé de boxer depuis le mois de février 2008 après avoir connu une carrière qui s’annonçait très brillante en 1988.
Après avoir baissé pavillon aux mains de Ray Mercer aux essais olympiques de 1988, il avait entrepris une carrière professionnelle. Il a gagné ses 28 premiers combats dont 24 se sont soldés par des KO dont 14 dès le premier round.
C’est en 1991 que Tommy (The Duke) comme il aimait se faire appeler, a livré son premier combat de championnat mondial des poids lourds, version WBO. Il n’avait jamais subi la défaite jusqu‘à ce jour, le 18 octobre 1991, où il devait s’avouer vaincu contre Ray (Merciless) Mercer, son même tombeur des qualifications olympiques.
UNE DEUXIÈME CHANCE
Une deuxième chance se présenta à lui en 1993 lorsqu’il affronta George Foreman, encore une fois pour le titre de la WBO.
Cette fois, le verdict fut plus heureux. Le Duke fut couronné champion par décision unanime.
Vivant une vie à deux vitesses, bambochant à droit et à gauche, comme il l’a déjà dévoilé, Morrison remporta malgré tout son prochain combat et ensuite, en se préparant pour défendre sa couronne contre Lennox Lewis, il affronta un jeune boxeur du nom de Michael Bentt, un négligé des parieurs. C’était compréhensible, puisque Bentt présentait une fiche de dix victoires contre un revers.
C’est à se demander si Morrison n’avait pas gagé sur son rival, car dès le premier round, il se retrouva au tapis pas moins de trois fois si bien que l’arbitre dut mettre un terme au carnage. Heureusement, son titre n’était pas en jeu. Mais comment expliquer un revers aussi cuisant contre un rival si peu expérimenté?
COMME UNE BOMBE
Les proches du Duke n’ont jamais été surpris du verdict, mais les amateurs de boxe n’en revenait pas en ce froid matin de février 1996 quand la Commission athlétique du Nevada dévoila que Morrison avait testé positif pour un test de SIDA alors qu’il se préparait à se mesurer à Arthur Weathers. À compter de ce jour, il ne pourrait plus se battre dans cet état.
Refusant d’accepter ce verdict, Morrison demanda à son médecin privé de lui faire passer les mêmes tests que la Commission. Même résultat : positif pour le SIDA.
Morrison n’a jamais accepté qu’il souffrait de cette triste maladie. Il se gava de médicaments antirétroviraux et finalement en 2007, il revint à la compétition.
Quatre fois, en 2007, il s’est soumis à des tests et chaque fois ils sont revenus négatifs. Pour lui, la bataille était gagnée et il croyait dur comme fer qu’il n’avait jamais souffert du Sida, ou du moins, s’il en avait été atteint, il était parvenu à guérir.
REFUSÉ À MONTRÉAL
En février 2011, Morrison se présenta devant la Régie de boxe du Québec en vue d’obtenir un permis pour affronter Eric Barrak au Centre Pierre Charbonneau. Le Duke refusa de se plier aux ordres de la Régie et de subir des tests de SIDA au Québec. L’ex-champion mondial voulait que la Régie accepte un test devant public, chose que la Régie refusa et avec raison.
Le combat tomba à l’eau bien que le promoteur Stéphane Payette y alla quand même de son gala où Eric Barrak remporta la victoire par K.-O. dès le premier round sur un certain Matt Weishaar.
UN ACTEUR D’HOLLYWOOD
Tommy Morrison a toujours prétendu qu’il était le neveu du célèbre
acteur John Wayne, dont le vrai nom de famille était Morrison. Mais jusqu’à ce jour, on n’a jamais pu confirmer cette parenté.
En 1989, Sylvester Stallone l’engagea pour jouer le rôle d’un boxeur du nom de Tommy (The Machine) Gunn, un jeune protégé de Rocky Balboa, joué par Stallone.
Malheureusement pour lui, au lieu d’améliorer son sort de tous les jours, le Duke est tombé dans la déchéance la plus complète. En décembre 1993 il a été accusé d’assaut et d’intoxication en public après avoir frappé un étudiant. Résultat : une amende de 310 dollars.
En 1996, il fut victime d’un incident encore plus grave en Oklahoma. Il fut arrêté pour avoir transporté une arme à feu. Cette fois, ce fut une sentence suspendue de six mois et une amende de 100 dollars.
Un peu plus tard, en 1997, sa descente aux enfers continua. Il fut arrêté au volant de sa voiture après avoir été impliqué dans un accident qui blessa trois personnes. Devant le tribunal, il plaida coupable et s’en tira avec un stage en thérapie de désintoxication.
LA PRISON
Ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’il se retrouve en prison. En septembre 1999, encore une sentence suspendue de deux ans pour ivresse au volant de sa voiture. Quelques jours plus tard, à nouveau il fut mis aux arrêts cette fois pour avoir conduit son auto de façon erratique, et d’avoir eu de la drogue et une arme à feu à bord de son véhicule.
Moins d’une semaine plus tard, nouvelle arrestation toujours pour ivresse au volant et une arme dans la voiture. Cette fois, à titre de délinquant possédant un dossier, il fut condamné à la prison.
Au moment de sa mort, son épouse Trisha était à son chevet. Elle non plus n’a jamais cru au SIDA de son époux prétextant plutôt qu’il était atteint du syndrome Guillain-Barré qui a finalement eu raison de lui.
Que le ciel ait pitié de son âme…
Bonne boxe