La planète CrossFit n’a jamais arrêté de tourner, même en pandémie.

Tôt en 2020, on avait annoncé qu’on allait tout de même tenir les championnats du monde (sur le ranch personnel de Dave Castro à Aromas en Californie), et les Jeux se sont tenus à la régulière en 2021 à Madison, au Wisconsin.

Par contre, pour toutes les autres compétitions à travers le globe, le son de cloche a été vraiment différent - on commence à peine à reprendre une certaine normalité, c’est-à-dire à compétitionner en présentiel, et devant spectateurs.

Ce fut le cas, en grand, de la 10e édition du Wodapalooza Fitness Festival de Miami du 14 au 16 janvier derniers. À la grande surprise de plusieurs experts et au plus grand plaisir des spectateurs, de nouvelles stars ont fait leur marque et causé bien des remous. Dans le cas de certains athlètes, c’était la toute première expérience de compétition.

Comme Anikha Greer, 18 ans, de l’Île-du-Prince-Édouard.Habituée de s’entraîner avec ses amis et partenaires d’entraînement à Charlottetown, il y avait un certain contraste de se retrouver devant des gradins remplis à craquer sous le soleil de Miami!

“Brett, mon entraîneur, m’a mentionné avant la compétition que c’était la toute première fois qu’on verrait ce que je suis capable de faire, parce que je n’avais jamais compétitionné en présentiel avant! Il m’a dit de juste être moi-même et laisser les résultats parler d’eux-mêmes. Moi, je voulais montrer aux gens qui j’étais et mon potentiel.” confie Greer, qui s’était qualifiée aux Jeux Mondiaux chez les adolescentes en 2020, mais n’a pas pu s’y rendre à cause de la pandémie.

Si montrer l’étendue de son potentiel était l’objectif, elle l’a bien réussi, et de grande façon! Sur la plus grosse scène du Wodapalooza, lors de l’épreuve du samedi soir, elle a enregistré la première victoire d’épreuve de sa carrière, devant les meilleures athlètes au monde.

“Avant d’arriver à cette victoire, la courbe d’apprentissage a été dure: j’ai mal exécuté mes épreuves, j’ai été victime de malchances. Je me suis même foulé la cheville dans la journée de vendredi. Je commençais vraiment à manquer de confiance, puis lors du 2e tour de l’épreuve de samedi, je me suis rendue compte que j’étais devant tout le monde! Alors il y  a eu un shift dans ma tête! Maintenant que je sais ce que c’est de gagner, je veux revivre ça, j’en veux plus!” 

D’ailleurs, cette victoire l’a propulsée à la popularité de la communauté CrossFit: elle a gagné plusieurs milliers de fans sur Instagram en quelques heures, pour en compter maintenant plus de 17 000. Une expérience qu’elle qualifie de “complètement hilarante”, tout en étant flattée d’avoir une reconnaissance internationale à l’extérieur de son île natale.

Des débuts dès l’âge de 12 ans

Comme bien des jeunes filles de son âge, Anikha pratiquait la gymnastique, plus une blessure l’a poussée à trouver une autre activité. C’est à 12 ans qu’elle a trouvé le CrossFit, qu’elle pratiquait après l’école. Après avoir essayé le taekwondo, le propriétaire du centre lui a  dit qu’elle serait probablement douée dans cette discipline.

“Je suis vraiment chanceuse d’avoir trouvé une activité que j’aimais pour dépenser toute l’énergie folle d’une jeune fille de 12 ans! C’était dur au début, car j’étais la seule à pratiquer le CrossFit. On me niaisait un peu à l’école car j’étais la seule fille avec des muscles. Alors ça m’a emmené beaucoup de confiance et de plaisir, mais quelques mauvais côtés aussi.” répond franchement celle qui a commencé la compétition 2 ans plus tard, à 14 ans.

Il faut dire qu’à cette époque, il n’y avait que 3 ou 4 centres affiliés sur l’île. Puis, le CrossFit a grandi et est devenu un phénomène plus normal. Les comparses d’Anikha ont aussi commencé à réaliser le talent qu’elle avait dans ce sport, et donc de la respecter.
Malgré ces commentaires, a-t-elle pu inspirer d’autres jeunes à bouger?

“On a vieilli et on est devenus plus matures! Au départ, j’étais la plus jeune de 4 adolescents qui ont commencé, et je suis la seule qui a continué, alors j’ai emmené plein de monde avec moi pour s’entraîner, et c’est incroyable!”

Maintenant que la saison des Jeux CrossFit débute dès la fin du mois de février, elle se concentre sur le “Open” mondial et les quarts de finale, puis partira probablement en camp d’entraînement à New York ou Las Vegas avec des athlètes chevronnés en vue des demi-finales.

La verra-t-on aux Atlas Games de Montréal à la mi-juin?
“J’adorerais compétitionner devant les miens et faire un top 5 à la maison, mais je suis prête à aller ou l’on m’enverra! Je serai prête.”

C’est drôle, mais on n’a aucun doute là-dessus.

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