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ATLANTA – Le 3 février 2002, Sean McVay n’avait pas encore complété son école secondaire lorsqu’il a vu le jeune Tom Brady éclore au Super Bowl XXXVI en surprenant les puissants Rams de St. Louis menés par Kurt Warner. Dix-sept ans plus tard, McVay dirige les Rams qui se frotteront de nouveau à Brady et ses Patriots de la Nouvelle-Angleterre.

 

La NFL a le don de mettre en scène un spectacle qui n’est jamais ennuyant. Cette trame narrative de boucler la boucle ne s’invente pas. Même les plus audacieux n’auraient guère pu avancer que Brady afficherait encore un niveau d’excellence tant d’années plus tard.

 

Kurt Warner se souvient du Super Bowl XXXVI

Devenu analyste à NFL Network, Warner a présenté un son de cloche très intéressant sur cette histoire dont la conclusion demeure difficile à prédire.

 

« Je ne crois pas que personne n’avait envisagé une telle domination de sa part. Quand on a entamé ce match, Tom était probablement le moins important de nos soucis. Il a terminé les éliminatoires avec une passe de touché et il avait amassé 145 verges aériennes dans la victoire au Super Bowl. Personne ne pensait, à ce point, qu’il deviendrait le meilleur de tous les temps. Mais peut-être qu’on avait vu un aperçu de son arsenal en fin de partie. Au lieu d’opter pour la prudence et de pousser le match en prolongation, ils lui ont donné le feu vert et il a complété des jeux importants pour mener au placement décisif. Si quelqu’un te dit qu’il savait, il est fou ! Mais c’était beau de voir sa progression et de suivre la plus grande dynastie de notre sport et le meilleur quart-arrière de tous les temps », a détaillé Warner avec générosité.

 

Avant même d’arriver à Atlanta pour la semaine du Super Bowl, Warner s’était replongé dans les douloureux souvenirs de cette défaite dans le match ultime. Il aurait bien voulu l’éviter, mais que pouvait-il faire?

 

« Je ne peux pas m’en sortir. Chaque fois que je regarde la télévision, je vois des images de ce match. Mais tu finis par t’en séparer un peu avec le temps et ça te permet de mieux apprécier cette expérience. C’était un très bon match et ça s’est joué sur le tout dernier jeu. J’aimerais changer quelques souvenirs de cette journée, mais c’est ainsi », a admis Warner.  

 

« C’est vraiment là que la dynastie des Patriots a pris son envol pendant que les Rams, on s’est un peu écroulés sans pouvoir obtenir autant de succès. On peut croire que c’est le scénario inverse qui pourrait se produire cette fois », a-t-il enchaîné.

 

Puisque les Rams de l’époque de Warner n’ont pas été en mesure de développer une dynastie, c’était pertinent de demander ce qui a permis aux Patriots de franchir cette immense étape.

 

« Bill Belichick et Tom sont les deux pièces maîtresses pour bâtir. Ils finissent toujours par présenter de belles statistiques en attaque et en défense outre de rares exceptions. Ils n’ont pas acquis les plus grands talents, mais les meilleurs joueurs pour se mouler dans leur système », a commenté celui qui a fait son arrivée dans la NFL à 27 ans.

 

Les partisans et les journalistes ont souvent l’impression que Brady a trouvé une recette magique pour poursuivre sa carrière dans la quarantaine. Warner croit qu’il ne faut pas aller trop vite à ce sujet.

 

« Je ne suis pas autant surpris que bien des gens. J’ai joué jusqu’à tard dans la trentaine (38 ans) et je trouvais que j’aurais pu jouer encore quelques années. Au final, il joue de la même manière qu’il y a 17 ans, il n’a pas eu à ajuster son style. C’est pour cette raison que des gars comme Tom et Drew (Brees) sont en mesure de jouer plus longtemps. C’est plus le mental que le physique qui fait la différence dans leur cas. J’ai même l’impression que je pourrais encore jouer, je pourrais lancer le ballon assez loin. Ils peuvent encore exceller s’ils sont toujours en mesure de bien se déplacer dans la pochette », a réagi Warner.

 

Un autre élément fascinant, c’est que Warner semble persuadé que les Patriots pourraient utiliser un plan de match très semblable à celui qui avait fait dérailler la machine de Warner, Torry Holt, Isaac Bruce et Marshall Faulk au Super Bowl.

 

« Leur plan était d’être très physique, ils ne voulaient pas essayer de suivre notre vitesse. Ils voulaient abattre notre synchronisme. On avait eu une préparation pour une autre approche et il a fallu s’ajuster. Je leur donne beaucoup de crédit, ils ont déterminé que c’était la seule option pour nous battre. D’ailleurs, ils ont utilisé un peu cette philosophie contre les Chiefs et ils ont eu du succès », a plaidé Warner.

 

Warner peut-il prédire un gain des Patriots ? 

 

Les partisans des Rams et ceux qui ont été épatés par le règne de Warner souhaitent que Jared Goff puissent reproduire cette efficacité. On a donc voulu savoir si Warner se voyait un peu en Goff.

 

La domination des Pats selon Kurt Warner

« Il y a quelques similitudes. Ce que Jared fait de mieux, c’est de compléter des passes de deuxième niveau et c’était aussi ma force principale, notre attaque était basée là-dessus. Mais je dois tout de suite dire qu’il fait cela à 24 ans tandis que j’ai atteint la NFL tardivement. C’est si difficile de prendre un jeune et essayer de le comparer à un autre. Il ne fait qu’apprendre et progresser présentement. Ce qui est cool avec Jared, c’est qu’il est ici à cet âge et il a fait tant de belles choses déjà. Il n’est pas un produit fini encore, il va beaucoup grandir dans les prochaines années. Je peux juste dire qu’il est un meilleur quart que je l’étais à cet âge alors que je tentais de me rendre dans la NFL », a évalué Warner.

 

Malgré ce potentiel de Goff et la magie que McVay semble générer, Warner ne parvient pas à s’imaginer une dynastie comparable aux Patriots.

 

« Non et ce n’est rien contre eux. C’est tellement sans précédent ce que Tom et Bill ont fait et dans tous les sports. Quand tu regardes ça, ce sont pratiquement des chiffres surréalistes. Tu te dis, est-ce sérieux? Quand j’étais un petit garçon et que je rêvais de la NFL, mon souhait était d’être le partant pour 5 Super Bowl parce qu’aucun quart-arrière ne l’avait fait. Je n’avais jamais rêve à six, sept ou huit et ils sont rendus à neuf! Tom dit qu’il n’y a aucune chance qu’il se retire et qu’il veut jouer jusqu’à 45 ans. Ils peuvent se rendre à 10, c’est juste inconcevable comme succès et longévité. Ce serait fou de penser que Goff et McVay peuvent s’approcher de ça. Je ne vais pas placer personne d’autre dans la même catégorie, c’est unique et spécial et il faut l’apprécier », a-t-il cerné.

 

La prochaine réponse lui a sans doute fait mal au cœur en la prononçant, mais voici la prédiction de l’ancien visage des Rams.

 

« Je penche vers les Patriots pour le petit avantage de l’expérience. Je m’attends à un match serré comme c’est souvent le cas et particulièrement avec les Patriots. Je me rappelle il y a 17 ans, Brady avait mené son équipe à la victoire en fin de match et il l’a fait encore tout récemment donc... », a conclu Warner qui s’est prêté de belle manière à cet exercice avec les journalistes.  

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