MONTRÉAL – Avec l’émergence de Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi, Phillip Danault a dû céder la plupart de ses missions offensives durant le tournoi éliminatoire de la LNH. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas sonné très chaud à l’idée de conserver ce rôle pour la suite de sa carrière avec le Canadien de Montréal. 

Durant le parcours du CH, Danault a vu les entraîneurs démanteler son unité avec Brendan Gallagher et Tomas Tatar qui détenait une longévité enviable. Au final, il a dû renoncer à son poste de centre du premier trio même s’il est demeuré un élément essentiel parmi les attaquants du club. 

ContentId(3.1372045):Canadiens : «Je ne sais pas si je veux être limité à un rôle défensif» (Hockey)
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« J’ai vu mon rôle changer en séries, mais avec ce que j’ai prouvé dans les dernières années, mon rôle ne devrait pas changer à Montréal. J’ai prouvé que je pouvais produire défensivement et offensivement », a-t-il lancé sans hésitation. 

Danault a tenu à préciser qu’il croit être en mesure d’élever son répertoire offensif d’un autre cran. 

« En séries, je jouais surtout sur les mises au jeu défensives, mais mon jeu offensif n’est pas un problème. Je veux continuer de progresser offensivement. C’est l’aspect le plus important pour moi de pouvoir m’améliorer de saison en saison », a mentionné le numéro 24. 

Relancé à savoir s’il était prêt à déléguer une partie de ses responsabilités offensives pour laisser plus de place à Kotkaniemi et Suzuki dans les prochaines saisons, sa réponse était encore éloquente. 

« Euh, c’est une très bonne question. Je ne sais pas si je suis prêt à ça honnêtement, j’adore produire offensivement et j’ai adoré mon rôle dans les deux dernières années. Je ne sais pas si je veux me limiter à un rôle exact, juste défensif. Je ne pense pas que je vais m’améliorer en jouant uniquement défensivement », a proposé Danault. 

Ceci étant dit, il n’a pas retenu ses éloges envers Suzuki qui a excellé à sa première aventure éliminatoire dans la LNH. 

« Je l’ai dit dès que je l’ai vu l’an passé, c’est un solide joueur capable de bien se débrouiller dans les deux sens et surtout offensivement. Il a aussi la bonne attitude, c’est un bon kid très humble. Je ne suis vraiment pas surpris de le voir jouer de cette manière et aider notre équipe de cette façon », a décrit Danault. 

Un rôle qui influencera sa décision contractuelle 

Mais pour revenir à sa situation personnelle, la suite des choses s’annonce particulièrement intrigante puisqu’il écoulera, la saison prochaine, la dernière année de son contrat. Danault a été sondé à savoir si son rôle parmi les attaquants allait avoir une influence sur sa décision de signer un contrat à long terme avec le Canadien. Il s’est limité à répondre « oui ». 

Bilan positif chez les joueurs du Canadien

En ce qui concerne le côté financier, la COVID-19 affecte le bilan économique du circuit Bettman et des joueurs devront faire des concessions à travers la LNH. Danault a expliqué qu’il n’a pas encore pris le temps de réfléchir attentivement à cet enjeu alors qu’il profite avant tout de moments précieux avec sa famille. 

Par contre, Danault a l’impression que les transactions seront plus nombreuses durant la saison morte. C’est surtout une question de feeling considérant que l’année 2020 ne cesse d’être bizarre. 

Après Danault, ce fut au tour de Tomas Tatar de répondre aux questions des médias et il a donné son point de vue sur l’utilisation de son coéquipier. 

« Il ne reçoit pas beaucoup de crédit pour sa contribution offensive. Il est la raison pour laquelle le trio cliquait autant. C’est une décision difficile, on va voir la suite. Pour moi, il est une clé de notre équipe. Ce serait difficile de perdre un joueur comme lui », a-t-il souligné tout en comprenant la réalité des séries. 

« Les décisions doivent prendre des décisions rapidement. C’est comme ça en séries, si tu perds un match, tu dois changer des choses. Je retiens plus que ça donne un bon aperçu de ce que les joueurs peuvent faire. Je ne serais pas surpris que notre trio soit réuni pour la relance », a poursuivi Tatar.  

Que s’est-il passé avec Tatar et Gallagher? 

Même si les joueurs du Tricolore évoluaient dans un environnement restreint à Toronto, ils ont eu vent de l’enthousiasme qu’ils ont créé auprès de leurs partisans. Danault partage cette vision positive pour l’avenir. 

« Absolument, on voit les jeunes qui s’en viennent. On est en mesure de combattre contre de grosses équipes. On a démontré du caractère et du leadership des vétérans. Oui, je partage leur enthousiasme et ça m’encourage de voir ça », a-t-il réagi. 

Le Canadien aurait toutefois eu besoin d’une contribution plus soutenue de piliers offensifs comme Tatar et Brendan Gallagher qui était amoché. Personne ne les connaît mieux que Danault chez le Canadien. 

« C’est dur à dire, on arrive au milieu de l’été et doit afficher des performances de haut niveau. Certains joueurs ont besoin de plus de temps pour relancer la machine. C’est une expérience unique pour chacun. Je ne suis pas inquiet pour lui, c’est un christi de joueur de hockey. Je ne considère pas qu’il a eu de mauvaises séries et tout le monde réagit différemment à la bulle », a-t-il précisé à propos de Tatar. 
    
« C’est sûr qu’il était blessé énormément, on sait qu’il a le cœur à l’ouvrage, il se présente toujours pour ses coéquipiers. Il jouait vraiment avec un handicap. Il a quand même bataillé à travers ça ce qui démontre son leadership et son côté guerrier. C’est un joueur important pour notre équipe », a ajouté Danault au sujet de Gallagher. 

Le joueur de centre espère d’ailleurs retrouver Tatar et Gallagher la saison prochaine. Ce qui l’intéresse moins, c’est de se replonger dans un scénario d’une bulle – de quelques villes cette fois - pour le calendrier 2020-2021. Cette option demeure possible considérant que les restrictions sont encore nombreuses en Amérique du Nord. 

« Une saison au complet, je pense que ce serait très difficile que ça passe au conseil. Je n’avais pas vu cette information, c’est la Ligue qui va décider ça. En autant qu’on puisse voir notre famille, c’est le plus important », a-t-il répondu sans savoir le poids que l’Association des joueurs aura dans ce dossier. 

Les dernières semaines ont été éprouvantes mentalement, mais il retient tout de même de beaux souvenirs.  

« D’avoir pu battre Pittsburgh et de rivaliser contre de grosses équipes. Savoir qu’on peut battre de gros clubs. Ma famille, je m’ennuyais, mais elle comprend ma passion, elle sait que je veux jouer en séries. On a tissé des liens, c’était spécial, malgré le côté restrictif pour aller à l’extérieur », a-t-il précisé. 

Danault devra désormais s’habituer à une saison morte unique qui s’amorce en fin d’été.   

« Je suis encore en mode séries mentalement. Il faut retomber de ça et décrocher un peu tout en recommençant l’entraînement sous peu. On essaie de vivre au jour le jour », a conclu Danault.