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MONTRÉAL – Lorsque Ben Chiarot s’est joint au Canadien, personne n’avait prévu qu’il serait utilisé 30 minutes par match. En fait, Chiarot lui-même ne s’attendait pas à un tel scénario sauf que les entraîneurs du Canadien ont ajusté leur approche alors qu’ils étaient à la recherche d’une précieuse victoire.

À sa sixième saison dans la LNH, Chiarot vient de disputer les trois matchs les plus occupés de sa carrière. Après une utilisation de 27 :11 contre les Flyers et 29 :26 contre les Bruins, il a passé 30 :47 sur la patinoire face aux Islanders dans une cause victorieuse cette fois. 

Nul doute, Shea Weber, qui a été choisi la première étoile de la rencontre, et Chiarot ont joué un rôle colossal dans ce résultat espéré par les partisans. Sans gêne, Claude Julien a reconnu que ce sera impossible d’en demander autant à Chiarot sur une base régulière.

« Non et on ne veut pas le faire non plus. C’est sûr qu’on va faire des modifications. C’est correct, on est dans une phase dans laquelle on fait notre possible pour gagner des matchs. Tu ne peux pas demander à tes défenseurs de jouer autant pour le reste de la saison. Ce sera important de s’ajuster », a convenu Julien alors que Gustav Olofsson a dû se contenter d’une utilisation de 05 :59.

Weber et Chiarot ont été au cœur d’une prestation défensive plus étoffée contre les Islanders.

« Ça fait environ trois matchs qu’on retrouve notre jeu défensivement. Ça s’améliore », a noté Julien alors que son club a concédé 23 lancers, le troisième plus bas total de la saison.  

« Weber, Chiarot, (Joel) Armia et même (Jeff) Petry, ils ont été des bêtes pour nous. On avait besoin de cela pour renverser la vapeur. Ils ont procuré de l’énergie et de la confiance au reste du groupe », a ajouté l’entraîneur.

« Ils ont été solides et (Carey) Price a fait la job. Ce sont de gros morceaux de notre équipe », a commenté Phillip Danault qui a récolté un but et une passe. 

Ça ne veut pas dire que le Canadien a pu se la couler douce en fin de rencontre. Au contraire, il restait 2 :29 à écouler quand les Islanders ont réduit l’écart à un but. Carey Price a notamment eu à s’illustrer face à Jordan Eberle pour préserver l’avance devant une foule nerveuse.

« Quand tu les vois compter un but avec passablement de temps au cadran et avec tout ce qui est arrivé, tu sais que les gars seront nerveux. Tu finis par retenir ton souffle un peu parce qu’on devait surmonter cette adversité », a admis Julien qui a vanté le travail déterminant de Nate Thompson sur les mises au jeu en fin de match.

« On a tellement joué un fort match, il n’y avait aucune raison qu’on échappe ce match et on n’a pas paniqué jusqu’à la fin », a déclaré Danault sur cette conclusion. 

« On faisait bien dans les derniers matchs, mais on a plus été en mesure de capitaliser cette fois. C’est un peu le fruit de ce qu’on a semé dans les deux derniers matchs. À partir de maintenant, il ne faut pas oublier le sentiment ressenti depuis huit matchs et on doit rester affamés pour toutes les parties », a souhaité le numéro 24.

Parlant de jouer de manière affamée, Price semblait en mission pour cet affrontement.

« Oui, c’était un bel effort complet, on a clairement progressé dans cette rencontre et c’est bien de finalement obtenir cette récompense », a répondu Price.

Le gardien du Canadien a décidé qu’il ne se laisserait pas intimider par les gros attaquants des Islanders qui rôdaient trop près de son demi-cercle. Il ne s’est particulièrement pas gêné pour répliquer à Brock Nelson.  

« Il a été génial, c’est un grand compétiteur. C’est son filet et il s’est assuré de passer le message, il a été un bel exemple pour nous », a déterminé Thompson.

L’influence positive des anciens capitaines

La réunion des capitaines aura finalement produit un effet bénéfique pour le Tricolore et les joueurs l’ont confirmé après la partie.

« C’est toujours inspirant de voir autant de meneurs sur la patinoire. Ce groupe a joué une tonne de matchs, une tonne de matchs âprement disputés en fait. C’était clairement inspirant. Je suis plus habitué à l’histoire de l’organisation, mais c’est important pour les jeunes joueurs de comprendre l’héritage qui a été laissé et qu’on doit poursuivre », a prononcé Price qui a porté le numéro de Jacques Plante pendant l’échauffement.

Tous ses coéquipiers ont eu le privilège de porter l’uniforme d’une légende du Canadien qui possède une grande signification à leurs yeux. Pour s’amuser, les joueurs du CH ont profité de ce moment pour s’appeler par le prénom du joueur que chacun représentait.

« Ce n’était pas facile de choisir, mais il a été l’un des meilleurs défenseurs. Il était bon à tous les chapitres, les championnats, son total de plus et moins qui ne sera jamais battu. C’était spécial d’enfiler ce chandail », a raconté Weber qui a patiné avec le chandail de Larry Robinson.

En tant que capitaine actuel, Weber a pu rejoindre les anciens capitaines pendant la cérémonie et il a raffolé de l’expérience.  

« J’ai joué contre plusieurs d’entre eux et c’était vraiment plaisant de les revoir. C’est toujours spécial de revoir les anciens aussi. Je crois que leur présence a créé une motivation supplémentaire. Probablement que des jeunes comme KK (Jesperi Kotkaniemi) ne les connaissent pas », a dit Weber en riant à la fin.

Du haut de ses 20 ans, Nick Suzuki a assuré qu’il avait plusieurs souvenirs de Saku Koivu – qu’il adorait observer – et de Brian Gionta. Suzuki sait déjà ce qu’il souhaite accomplir.

« En tant que jeune joueur, tu veux éventuellement te retrouver dans leur situation en connaissant une grande carrière et en devenant le capitaine de l’équipe un jour », a-t-il lancé avec sa belle confiance qui ne sonne pas comme de l’arrogance.

Bref, cette initiative a été positive sauf que ces anciens capitaines ne pourront pas assister à toutes les parties.  

« J’espère que ça ne prendra pas une célébration comme ça tous les soirs pour gagner des matchs. Mais c'est clair que ce fut utile, j’ai senti une motivation supplémentaire chez tous mes coéquipiers. C’était une bonne chose pour nous que ça se produise surtout avec le passage qu’on traversait », a conclu Weber.