La force de caractère pour rebondir
Canadiens mardi, 13 mai 2014. 01:19 dimanche, 24 nov. 2024. 03:57MONTRÉAL – Michel Therrien avait de quoi être fier de ses hommes après la victoire qui venait de permettre au Canadien de prolonger à la limite sa série contre les Bruins de Boston.
« C’est un groupe qui, souvent, quand les gens pensent qu’il est à terre, trouve le moyen de rebondir. Ça a été la force de notre équipe tout au long de la saison. Ce soir, ça n’a pas été différent », s’est presque émerveillé l’entraîneur à la fin de son point de presse.
Si facile à distribuer après la gênante performance livrée deux jours plus tôt à Boston, le blâme n’avait effectivement pas sa place dans le vestiaire du Canadien lundi.
Méconnaissable depuis le début des séries, Brandon Prust a cette fois joué son rôle à la perfection. Il a été crédité de sept mises en échec en 11:18 de temps d’utilisation. « Sûrement son meilleur match des séries éliminatoires », a analysé Therrien, qui n’a pas négligé de vanter la performance du reste de son quatrième trio.
« Daniel a joué, pour moi, encore un match solide », a-t-il dit au sujet de Brière. Et de Dale Weise, on se souviendra notamment d’une percutante mise en échec aux dépens de Johnny Boychuk.
Bouc-émissaire de la défaite du week-end, Tomas Plekanec s’est tout fait pardonner. Attaquant le plus utilisé du Canadien (20:39), il a aussi été le joueur de centre le plus efficace avec un taux de réussite de 62 % (13-en-21) dans les cercles de mises en jeu.
Surtout reconnu pour sa vitesse, son compagnon de trio Michaël Bournival a quant à lui multiplié les coups d’épaules – six pour être exact selon la feuille de pointage officielle.
La main heureuse, encore une fois
P.K. Subban est entré en trombe dans le vestiaire dans l’euphorie de la victoire. Sur son passage se trouvait le casier de Nathan Beaulieu.
« Attaboy, Nate! Gros match ce soir! », a lancé Subban en donnant un high five à son jeune coéquipier.
Beaulieu semblait encore peiner à réaliser ce qui lui arrivait. Une semaine plus tôt, il s’entraînait encore avec les Black Aces, ce groupe d’une dizaine de joueurs des Bulldogs de Hamilton appelés à joindre l’entourage du grand club, juste au cas où…
Therrien devait déjà jongler avec les vétérans Francis Bouillon et Douglas Murray. Jarred Tinordi semblait bien installé devant lui dans la hiérarchie de la brigade défensive. Rien, mais absolument rien ne permettait d’envisager que le choix de première ronde du Canadien en 2011 serait appelé à contribuer aux succès de l’équipe avant le prochain camp d’entraînement.
« Quand je pensais à mon premier match de séries, je ne m’imaginais pas qu’il s’agirait d’un match sans lendemain contre les Bruins de Boston. Mais c’était très amusant », a candidement admis l’arrière de 21 ans, qui disait n’avoir appris que quelques minutes avant la période d’échauffement qu’il serait en uniforme à la place de Murray, qui avait pris part aux trois parties précédentes.
« J’étais nerveux quand on m’a annoncé que je jouerais, mais tout s’est calmé après ma première présence. Il fallait que je l’aborde comme si c’était un match comme les autres », a ajouté Beaulieu, qui était sur la glace lorsque Lars Eller a ouvert le pointage à la troisième minute.
À son premier match depuis le 19 avril, le dernier de la saison des Bulldogs, Beaulieu a été utilisé pendant à peine deux minutes en première période. Therrien a été sélectif dans les missions qu’il lui a confiées : il lui a par exemple fait sauter un tour à la faveur de Josh Gorges pendant un 4-contre-4. Lors d’une mise en jeu importante en territoire défensif, le coach a plutôt envoyé Andrei Markov avec Mike Weaver.
Beaulieu a finalement effectué un total de 14 présences et passé près de dix minutes dans l’action, assez pour cumuler un différentiel de plus-2. C’est lui qui a propulsé Max Pacioretty vers le deuxième but du match.
« Il est plus vite que moi. Il a aussi de meilleures mains! », a tout de suite remarqué Weaver, qui a terminé le match avec cinq lancers bloqués, un sommet chez le Canadien. « Ce n’était pas évident pour lui de faire ses débuts dans ce genre de match. Les Bruins sont une équipe coriace, mais j’ai trouvé qu’il a très bien fait. »
« J’étais chanceux d’avoir un vétéran comme Mike à mes côtés. Il m’a aidé à me calmer dès le départ », a reconnu Beaulieu, la jambe gauche encore sensible d’un tir de Carl Söderberg qu’il a bloqué de façon spectaculaire en troisième période.