Bilan: les bons, les moins bons et les questions
Canadiens mardi, 9 avr. 2019. 11:49 samedi, 23 nov. 2024. 19:01De Max Domi à Tomas Tatar qui ont contribué à modifier positivement «l’attitude» au sein du vestiaire et à transformer l’identité du Canadien une fois sur la patinoire, en passant par Phillip Danault et Jeff Petry qui ont rempli des rôles de premier plan, 14 joueurs du Tricolore viennent de connaître la meilleure saison de leur carrière soit au chapitre des buts marqués, des passes complétées ou des points récoltés.
Ce n’est pas rien.
En fait c’est énorme. Et je fais bien sûr abstraction des résultats de Jesperi Kotkaniemi qui n’avait pas de base de référence et aussi de Noah Juulsen qui n’avait pas disputé, et n’a toujours pas disputé, assez de rencontres pour qu’on puisse tirer toute forme de conclusion possible.
Ce résultat devrait valoir à l’entraîneur-chef Claude Julien, à son associé Kirk Muller et aux adjoints Dominique Ducharme, Luke Richardson et Stéphane Waite des compliments susceptibles de faire contrepoids aux critiques qu’ils ont essuyées au cours de la dernière saison.
Bon! Julien, Muller et Ducharme devront composer tout l’été avec les résultats désolants de l’attaque massive. De fait, ils devront rapidement relancer cette attaque qui a été bien trop passive bien trop souvent au fil des 82 derniers matchs s’ils ne veulent pas être lapidés de critiques dès les premières parties de la prochaine saison.
Mais le fait qu’autant d’attaquants, de défenseurs, sans oublier le gardien Carey Price qui, après un début de saisons chancelant, voire difficile, a retrouvé sa forme, sa confiance et s’est remis à jouer à la hauteur de sa réputation en décembre dernier, devrait assurer aux coachs du Canadien de bonnes notes de la part de leurs patrons, à défaut de n’en recevoir que des bonnes des partisans.
Ces meilleures saisons obtenues par autant de joueurs représentent certainement une source de réjouissance. Mais elles démontrent aussi qu’en dépit tous ces résultats optimaux, le Canadien s’est rivé le nez à la porte des séries.
Ça obligera donc Claude Julien, son associé et ses adjoints à soutirer de meilleures saisons encore à tous leurs joueurs s’ils veulent permettre au Tricolore de franchir le seuil menant aux séries au lieu de les rater pour une quatrième fois en cinq ans.
Un résultat désolant que le Tricolore a vécu et fait vivre à ses partisans au début des années 2000. C’était peut-être ça le bogue de l’an 2000 après tout!
Mais bon.
Avant de se tourner vers l’an prochain et à l’aube de la journée des grands bilans où les joueurs dresseront les analyses de leur saison et de celle de leur équipe, évaluons plus en détail leur travail au fil des derniers mois tout en établissant des projections sur ceux qui s’en viennent.
Les bons et très bons…
Max Domi : 28 buts, 44 passes, 72 points
Débarqué à Montréal avec comme missions de faire oublier Alex Galchenyuk et ses deux dernières saisons timides en Arizona tout en assumant un rôle de premier centre qu’il n’avait jamais encore occupé, Max Domi a relevé ces deux défis avec brio.
Ses 28 buts, 44 passes et 72 points récoltés représentent des sommets personnels alors qu’il a amélioré de 10 le nombre de buts et de passes qu’il a marqués et récoltés à sa saison recrue et donc par 20 son total de point.
Mieux encore, Domi a moussé sa production offensive tout en maintenant un différentiel de plus 20. Et comme si tout ça n’était déjà pas déjà suffisant pour convaincre les fans du Canadien de la grande valeur de son acquisition, Domi a marqué et s’est fait complice d’autant de buts sur la route qu’au Centre Bell.
Autre facteur important, Domi a disputé tous les matchs. Une priorité pour l’an prochain puisque le Canadien serait vraiment handicapé si son premier centre devrait se retrouver sur la liste des blessés pour 10, 15, voire 20 matchs.
Pour maximiser ses chances de faire les séries l’an prochain, le Canadien aura besoin d’autant de constance de la part de Domi et même d’une dizaine de points de plus. Des points qui pourraient venir de l’attaque massive.
Parce que tout n’est jamais parfait, Domi s’est sorti de quelques matchs et a placé son équipe dans le pétrin à quelques occasions en tombant pieds et poings liés dans les pièges tendus par des adversaires qui lui ont fait sauter des plombs. Il devra trouver le bon mélange entre le caractère et le contrôle. Mais ça viendra sans doute – du moins c’est ce que ses patrons espèrent – avec un brin plus d’expérience.
Les comparaisons sont toujours boiteuses, mais quand même : à sa première saison en Arizona, Alex Galchenyuk a marqué 19 buts, récolté 41 points et terminé la saison avec un différentiel de moins-19. Une saison n’est pas suffisante pour établir des conclusions définitives sur la valeur d’une transaction, mais disons que pour l’instant, Marc Bergevin a toutes les raisons d’être satisfait.
Tomas Tatar : 25 buts, 33 passes, 58 points
Plus belle surprise de la saison selon moi. Après des séries éliminatoires disons décevantes alors qu’il n’a jamais été en mesure de se tailler une place au sein de la formation des Golden Knights de Las Vegas, Tomas Tatar est vite devenu un rouage important chez le Canadien.
Avec Phillip Danault et Brendan Gallagher, Tatar a complété le meilleur trio du Tricolore cette saison. Le plus constant.
Ses 33 passes et 58 points représentent des sommets personnels. Joueur complet, vif en attaque, teigneux en défensive, Tatar a aussi dominé ses coéquipiers avec un différentiel de plus 21. Autre détail important, il est aussi visible et impliqué sur la route (12 buts, 26 points) qu’au Centre Bell (13 buts, 32 points) où il est vite devenu un favori de la foule.
Arrivé à Montréal avec l’étiquette de «simple complément» au jeune premier choix Nick Suzuki que le Canadien a aussi obtenu en retour de Max Pacioretty, Tatar a contribué à faire oublier rapidement l’ancien capitaine qui a marqué 22 buts, récolté 40 points et terminé la saison avec un différentiel de moins-13. Pacioretty a été limité à 66 matchs en raison de blessures alors que Tatar a disputé 80 des 82 matchs de sa nouvelle équipe.
Peut-on s’attendre à autant de la part de Tatar l’an prochain? Si on considère que sa constance a toujours été au rendez-vous alors qu’il défendait les couleurs des Red Wings à Detroit, la réponse tend à être oui.
Brendan Gallagher : 33 buts, 19 passes, 52 points
Ce diable de petit joueur mérite pleinement le qualificatif de bougie d’allumage du Canadien. À bien des égards, il est le capitaine émotif du club alors que Shea Weber impose lui le respect dans le vestiaire et sur la patinoire.
L’effet Gallagher chez le Canadien est indéniable.
Il se traduit de bien des façons. Par des buts importants, des mises en échec, des assauts autour du filet adverses, des tirs, d’autres tirs et encore des tirs.
Tenez : des 54 buts que le Canadien a marqués cette saison dans les cinq premières minutes d’une période, Brendan Gallagher en a enfilé 12.
Il a aussi marqué deux des six buts inscrits au cours des 60 premières secondes d’une période cette saison. Tatar en a eu deux lui aussi. Les autres sont allés à Andrew Shaw et Max Domi.
Combien de temps Gallagher pourra-t-il maintenir ce rythme effréné sur la patinoire? Personne ne le sait. Mais pour le bien du Canadien il faudrait que cette réponse soit : le plus longtemps possible. Et ça dépasse ses deux dernières saisons de 30 buts en plus…
Phillip Danault : 12 buts, 41 passes, 53 points
Le plus bel exploit réalisé par Phillip Danault n’est pas d’avoir atteint des sommets personnels au chapitre des passes et des points récoltés, mais bien s’être hissé au rang de joueur essentiel chez le Canadien.
Danault a dépassé le rôle de centre défensif de soutien qu’il semblait condamné à occuper.
Car en plus de remplir, avec brio il faut le mentionner, les mandats défensifs que lui a confiés match après match Claude Julien, Danault s’est assuré d’appuyer offensivement et de bien le faire en plus ses compagnons de trio.
Danault n’a pas la réputation de son mentor Patrice Bergeron ou celle d’un Anze Kopitar, voire d’un Alexander Barkov. Mais le fait qu’il ait disputé 1588 mises en jeu – Domi et Kotkaniemi suivent loin derrière chez le Canadien avec 996 et 785 – et surtout qu’il ait maintenu une efficacité de 55,5 % l’assure maintenant d’une place au sein du groupe restreint des centres les plus complets de la LNH…
Jeff Petry : 13 buts, 33 passes, 46 points
Le Canadien doit à bien des facteurs le fait de s’être battu jusqu’à la toute fin pour une place en séries. Les performances de Jeff Petry, surtout en début de saison alors qu’il a tenu le fort à la ligne bleue durant la séquence de 24 matchs disputés sans la pierre d’assise Shea Weber, doivent venir en tête de liste de ces facteurs.
Petry affiche ses meilleures statistiques en carrière en matière de buts, de passes et bien sûr de points. Et bien qu’il lui arrive de commettre des bévues défensives coûteuses, il a grandement amélioré son différentiel qui est passé de moins-30 il y a deux ans à moins-5 cette année.
Ce n’est pas parfait. Mais avec tout ce qu’il a accompli cette année, avec ses trois buts et 11 points obtenus en attaque massive, Petry donne des munitions à ceux et celles qui l’identifient comme le meilleur défenseur du Canadien cette année.
Et c’est certainement un peu vrai.
Au terme d’une aussi bonne saison, alors que sa valeur pourrait difficilement être aussi haute et considérant que le Canadien compte beaucoup de relève sur le flanc droit, mais qu’il est faible à gauche et qu’il a besoin d’un marqueur de premier plan, est-ce que Petry pourrait être un gros joueur impliqué dans une grosse transaction pour aider le Canadien a atteindre les séries l’an prochain?
Je pose simplement la question. Rien de plus.
Surtout que la propension aux blessures de Shea Weber devrait réduire les ardeurs de ceux et celles qui seraient prêts à placer Petry dans ce genre d’équation.
Shea Weber : 14 buts, 19 passes, 33 points
Revenu au jeu après une absence de près d’un an, Shea Weber a certainement prouvé qu’il est encore capable d’aider l’équipe sur le plan offensif avec ses 33 points en 58 matchs.
Ses neuf buts en avantage numérique témoignent de son tir frappé qui est toujours aussi solide. Mais comme tous les «spécialistes» de l’attaque massive, Weber aurait dû en faire plus au cours de la saison pour aider la cause de l’équipe.
Défensivement, il n’a pas été aussi solide que la réputation qui le précède. On a plusieurs fois remarqué un manque de vitesse évident en repli et des pivots pas toujours efficaces. Contrecoups de la blessure de l’an dernier ou d’une autre qui l’a tenaillé encore cette année? J’ai bien hâte d’entendre ses réponses dans le cadre du bilan de fin d’année.
Weber ne rajeunit pas. Pas il peut encore assumer sa place à la droite du premier duo et offrir plus de 20 grosses minutes de hockey par match. Un peu comme le fait encore Zdeno Chara à Boston.
Mais pour que Weber puisse assumer ce rôle de premier plan encore longtemps, il faudra que Victor Mete se développe beaucoup plus et qu’il soit bien meilleur en défensive à la gauche de son capitaine ou que l’état-major trouve enfin un vrai premier défenseur gauche pour offrir à Carey Price un vrai premier duo d’arrières pour l’aider à faire son travail.
Carey Price : 35 gains, 24 revers, 6 prol / tirs barrage
Le Carey Price qui a confessé avoir des ennuis de concentration au terme du revers de 6-5 encaissé en prolongation aux mains des Sabres de Buffalo soulevait des inquiétudes en début de saison.
Celui qui est allé cueillir la coupe Molson avant le dernier match de la saison samedi dernier a rassuré tout le monde.
Ses détracteurs profiteront toujours d’un mauvais but accordé ici, d’un revers encaissé là pour remettre en question sa réputation et son gros contrat. Mais ça, on s’y est habitué avec le temps. C’est comme le bruit des grillons dans la pénombre. Ça tombe sur les nerfs, mais on fait avec…
Après son début de saison inquiétant, il est vrai, Price s’est ressaisi. Il est redevenu le gardien qui s’est forgé la réputation d’être parmi les meilleurs de la LNH. Celui qui est parmi les plus craints des joueurs de la LNH. Le fait qu’il ait disputé 66 matchs devrait aussi aider à minimiser les critiques associées au fait qu’il soit un gardien fragile et trop fatigué pour disputer beaucoup de parties. Vrai que la direction évite de lui donner des deux matchs en deux soirs, mais son utilisation le place malgré tout parmi les gardiens les plus utilisés cette année dans la Ligue.
Le Carey Price qui a tenu le fort depuis le premier décembre dernier – le vrai Carey Price – a toujours une place au sein des valeurs sûres du Tricolore. Cela dit, il devra occuper cette place du début à la fin de la prochaine saison pour mousser les chances d’atteindre les séries.
Car si l’attaque massive trop passive, les absences de Jonathan Drouin et l’incapacité du Tricolore d’aller chercher le gros but pour faire la différence dans les gros matchs ont gardé le Canadien hors des séries encore cette année, les mauvaises performances de Prive en début de saison ont également privé le Tricolore de quelques points qui auraient fait la différence en fin de saison.
Les points d’interrogation
Jonathan Drouin : 18 buts, 35 passes, 53 points
Le Jonathan Drouin qui a récolté 53 points en 34 matchs mérite pleinement sa place au sein des meilleurs joueurs du Canadien. Avec de telles statistiques, il mériterait une place parmi les meilleurs joueurs de la LNH au grand complet.
Mais voilà : le Jonathan Drouin qui a été blanchi de la feuille de pointage lors de 47 des 81 matchs qu’il a disputé cette saison mérite une place dans la catégorie des joueurs à larguer.
Surtout que dans le dernier droit de la saison, alors que son équipe se battait pour accéder aux séries, Jonathan Drouin a été rayé de la feuille de pointage 23 fois dans les 26 dernières rencontres.
Drouin a du talent. Il a des qualités qui nous obligent à afficher de la patience à son endroit.
Mais Drouin doit aussi prendre les moyens pour mériter cette patience. Il doit s’impliquer davantage. Il doit cesser d’attendre en maraude pour récolter le fruit du travail de ses compagnons de trio. Il doit lui aussi se battre pour créer des occasions de marquer.
S’il ne le fait pas, il deviendra un boulet et sera le genre de joueur à se contenter de 55 à 60 points par saison alors qu’il pourrait en obtenir une vingtaine de plus en s’en donnant la peine.
À ceux qui ont déjà tiré la serviette dans le cas de Drouin et qui réclame une transaction au plus sacrant, je réponds que sa valeur actuelle est trop basse pour permettre au Canadien d’obtenir suffisamment en retour et faire oublier qu’il a donné Mikhail Sergachev pour l’obtenir.
Vrai que Marc Bergevin a obtenu Tatar et Suzuki en retour de Pacioretty. Mais je ne crois pas qu’il puisse réussir ce genre de coup fourré avec Drouin.
Remarquez que ça ne l’empêche pas d’essayer. De fait, il l’a d’ailleurs peut-être déjà fait autour de la date limite des transactions…
Artturi Lehkonen : 11 buts, 20 passes, 31 points
L’éthique de travail, l’énergie déployée sur la patinoire, au gymnase et le dévouement à son club ne seront jamais contestés dans le cas d’Artturi Lehkonen.
La question associée à son nom est toutefois importante et lourde de conséquences : peut-il contribuer assez offensivement pour occuper une place un sein d’un troisième, voire d’un deuxième trio ou est-il condamné à évoluer au sein d’un quatrième trio?
Je n’ai pas encore a réponse. Vous?
Après des saisons de 18 et 12 buts, Lekhonen vient de glisser à 11. Bon! Si on ajoute à ses 11 buts les poteaux qu’il a frappés et les filets de soccer déserts qu’il a ratés, on pourrait se rendre à 18 et peut-être 20 buts.
C’est pour cette raison que je demeure incertain dans mes analyses de Lekhonen.
Ne riez pas de moi, ou riez si vous le voulez, mais je crois que ce gars-là est tellement énergique sur la patinoire qu’il pourrait atteindre les 50 points, peut-être 55, s’il canalisait mieux ses efforts et sa concentration.
À sa quatrième saison l’an prochain, il devrait nous donner une meilleure indication du joueur qu’il est vraiment. Du joueur qu’il sera. Du moins je l’espère…
Victor Mete : 0 but, 13 passes, 13 points
Le petit défenseur va bien finir par marquer un but dans la LNH? Non?
C’est sûr qu’il y arrivera, mais il faudra plus qu’une production offensive accrue pour justifier sa place au sein d’un premier duo d’arrières dans la LNH.
Car au-delà sa vitesse, ses qualités indéniables pour relancer l’attaque et sa manière de venir appuyer ses coéquipiers en offensive sans toutefois arriver à marquer, Mete est suspect en défensive.
Comprenez-moi bien. Sa vitesse lui a permis de réaliser plusieurs replis défensifs efficaces cette saison. On l’a même vu venir «sauver» les fesses de son partenaire Shea Weber en fin de campagne.
Mais lorsque les équipes arrivent en zone du Canadien, elles entrent du côté du petit défenseur qui est alors incapable de rivaliser sur le plan physique à ces assauts. Il ne sera jamais gros. Il doit donc trouver une façon de minimiser les conséquences de ce désavantage physique.
Peut-être que la meilleure façon serait de le placer avec Jeff Petry au sein d’un deuxième duo. Sans doute même. Mais pour le moment, il n’y a pas de meilleur candidat que Mete pour évoluer à la gauche de Weber.
Ça devra changer dès l’an prochain pour le bien du Canadien et de Mete qui arrivera peut-être à faire ce qu’il n’a pas encore fait en 120 matchs disputés dans la LNH jusqu’ici.
Ryan Poehling : 3 buts, 0 passe, 3 points
Malgré un premier match qui est passé à l’histoire, il est trop tôt pour dire quel rôle Poehling jouera avec le Canadien l’an prochain. Mais il sera certainement considéré pour amorcer la saison avec le grand club et qui sait, peut-être qu’il la terminera aussi…
Jordan Weal : 4 buts, 6 passes, 10 points
Comment ce joueur qui en était à son troisième club lorsqu’il est débarqué à Montréal a pu être aussi efficace une fois avec le Canadien?
Parce qu’il a été mieux utilisé répondent ceux qui le connaissaient avant qu’il ne porte l’uniforme du Tricolore.
Weal a été d’une grande efficacité dans tous les rôles qui lui ont été assignés. Il a été meilleur que Kotkaniemi au centre du troisième trio lorsque la recrue s’est essoufflée en fin de saison. Il a même trouvé une façon de faire produire l’attaque massive lorsqu’il a été envoyé au sein de la première unité à la place de joueurs qui devraient normalement être bien meilleurs que lui.
Acquis pour Michael Chaput, Jordan Weal représente une très belle acquisition. Il a fait ce que Matthew Peca, Charles Hudon et tous les autres joueurs de soutien à qui le Canadien a donné des occasions de se signaler au cours de la saison n’ont pas été en mesure de faire.
Grand bien lui fasse.
Ça devrait d’ailleurs lui valoir une offre de contrat du Canadien au cours des prochaines semaines.
Brett Kulak : 6 buts, 11 passes, 17 points
A-t-on assisté à l’éclosion de Kulak dans la LNH cette année? Ses supporteurs répondront oui et ils s’empresseront de souligner ses sommets personnels offensifs pour insister sur le fait qu’il est bien à sa place au sein du deuxième duo à la gauche de Jeff Petry.
Vrai qu’il a été efficace en deuxième moitié de saison et qu’il a été un bon complément à Petry.
Mais est-ce que cela sera suffisant pour demeurer là? Je ne crois pas, mais je suis loin d’être catégorique dans cette réponse…
Nate Thompson : 1 but, 6 passes, 7 points
Nate Thompson en a-t-il assez fait en 25 matchs pour convaincre le Canadien de lui offrir le 4e trio l’an prochain?
Je ne crois pas qu’il ait réussi à faire ce que Jordan Weal a fait en 16 rencontres. C’est-à-dire d’imposer sa présence l’an prochain. Mais à défaut de dénicher mieux au cours des prochaines semaines, des prochains mois, le Canadien ne serait pas mal pris avec Thompson. Mais Bergevin peut-il se permettre de se contenter de ce qu’il a sous la main? Non! Il doit améliorer son équipe maintenant qu’il sait que 96 points ne garantissent pas une place en séries.
Christian Folin : 0 but, 4 passes, 4 points
Parce que le Canadien manque de ressource sur son flans gauche, peut-être que Folin pourrait être utile. Mais avec l’arrivée espérée de Romanov, Folin serait confiné dans un rôle de soutien. Je ne suis donc pas convaincu qu’il soit de retour.
Noah Juulsen : 1 but, 4 passes, 5 points
Le jeune défenseur n’était pas prêt pour évoluer dans la LNH sur une base régulière dès cette année. Est-ce que la blessure qui a mis un terme hâtif à sa saison (commotion) l’a privé de l’expérience pour faire le saut définitivement dès l’an prochain?
Cette réponse viendra seulement l’automne prochain.
Les valeurs sûres
Jesperi Kotkaniemi : 11 buts, 23 passes, 34 points
Bien qu’il vienne de compléter sa première saison dans la LNH, je suis prêt à faire une place à Jesperi Kotkaniemi au sein des valeurs sûres du Canadien.
J’étais même tenté de l’insérer parmi les bons et les très bons. Mais sa baisse de régime tout à fait normale des deux derniers mois de la saison et le fait qu’il n’ait pas été en mesure de marquer sur les patinoires adverses m’ont obligé à afficher un brin de retenue.
Le simple fait que Kotkaniemi se soit fait une place chez le Canadien a 18 ans est un exploit. Il est très jeune, il est encore frêle physiquement et aussi mentalement.
Mais son talent, sa vision, son anticipation, son sens du hockey l’assurent d’une place à long terme parmi les bons et les très bons joueurs du Canadien. Une place qu’il occupera peut-être dès l’an prochain si le «grand fouet» qui occupait le chandail numéro 15 cette année devient un jeune homme au cours des prochains mois. Un jeune homme qui sera plus en mesure physiquement de composer avec une réalité de la LNH qu’il a découverte cette année et qui sait un peu apprivoisé.
Parce que les coachs des autres équipes ont su profiter du dernier changement pour compliquer le travail de la recrue et surtout profiter de son manque d’expérience, ses performances sur la route ont été ordinaires.
Mais le Canadien compte, en Kotkaniemi, sur un vrai joueur de hockey en devenir. Ce ne sera peut-être pas l’an prochain. Peut-être pas dans deux ans non plus. Mais d’ici trois ans – à moins qu’il ne gaspille son talent en se contentant de demi-mesures – Kotkaniemi sera le premier centre du Canadien. Et on verra s’il saura honorer son chandail #15 qui nous rappelle les belles années de Bobby Smith à titre de chef d’orchestre de l’attaque du Tricolore.
Paul Byron : 15 buts, 16 passes, 31 points
Les blessures ont fait mal à Paul Byron cette année et les absences de Paul Byron ont fait mal au Canadien qui est une bien meilleure équipe lorsqu’elle peut compter sur la présence de son valeureux guerrier. Des fiches de (34-19-4) lorsque Byron est en uniforme et de (10-11-4) lorsque Ti-Paul est hors de la formation le démontre avec éloquence.
Byron est aussi le type de joueur qui se donne avec la même énergie sur la route et à la maison contre des gros ou des petits adversaires. Le fait qu’il ait marqué 11 buts de ses 15 buts et récolté 21 de ses 31 points sur la route en fait la preuve.
Paul Byron est un joueur fiable qui donnera ses 20 buts, ses 45 points et toute son énergie à son équipe encore l’an prochain. Un bon joueur de soutien dont la présence et la contribution sont nécessaires pour épauler les vedettes et faire d’une bonne équipe une meilleure équipe encore.
Andrew Shaw : 19 buts, 28 passes, 47 points
Ce qui est vrai pour Paul Byron l’est tout autant pour Andrew Shaw. En proie à des blessures sérieuses et à des commotions qui auraient pu mettre un terme à sa carrière, Shaw a rebondi de brillante façon cette année. Joueur au talent limite, mais au caractère illimité, Shaw fait partie de cette catégorie de joueurs qui semblent capables de maximiser le talent dont il dispose.
Bien qu’il n’ait disputé que 63 matchs, il a atteint des sommets personnels pour les passes et les points et ses 19 buts le laissent à un petit but de son record personnel.
Joel Armia : 13 buts, 10 passes, 23 points
Il a mis du temps à s’imposer avec sa nouvelle équipe. Mais en deuxième moitié de saison, alors que la compétition s’est intensifiée que le jeu est devenu plus physique et que les batailles autour du filet adverse et dans les coins se sont faites plus insistantes, Joel Armia a su se distinguer. Son physique imposant a sans doute contribué à cet éveil de ce joueur de soutien fort efficace.
À Winnipeg, des membres de l’état-major des Jets ont déploré sa perte. Car dans les moments difficiles, sans être une vedette, Armia savait aider la cause de son équipe.
Acquis par le Canadien en guise de prime pour le rachat du contrat du gardien Steve Mason, Armia est un plombier solide capable de tenir son bout autant avec que sans la rondelle. Il ne devrait pas être au sein d’une première unité d’attaque massive, mais il l’a été par défaut cette année avec le Canadien qui a affiché beaucoup de confiance et de patience avec un gars qui n’avait encore jamais marqué en supériorité numérique dans la LNH.
Bon! Il est rendu à deux buts en PP. Est-ce que ça lui vaudra la chance de reprendre en sein de la première unité dès le début de la saison prochaine?
Je ne sais pas. De fait, j’espère que non, car ça voudra dire que le Canadien ne se sera pas vraiment amélioré.
Mais ça lui vaut tout de même une place au sein des valeurs sûres.
Jordie Benn : 5 buts, 17 passes, 22 points
Employé adéquatement au sein d’un troisième duo, Jordie Benn a accompli du travail remarquable cette année. Et non : le mot n’est pas trop fort.
Ses statistiques offensives représentent toutes des sommets personnels. Son différentiel de plus 15 est aussi impressionnant.
Je ne sais pas s’il est tombé dans la fontaine de Jouvence l’été dernier ou si Luke Richardson a su l’utiliser de façon bien plus efficace que son prédécesseur, mais Benn s’est imposé cette année au point où le Canadien serait bien mal venu de ne pas le ramener l’an prochain afin de stabiliser son troisième duo de défenseurs et servir de parrain pour les plus jeunes qui arriveront.
Les moins bons
Antti Niemi : 8 gains, 6 défaites, 2 prol/tirs de barrage
Antti Niemi a été un bon gardien dans la LNH. Il a rendu de bons services au Canadien l’an dernier. Il a même volé quelques parties encore cette année. Mais il en a échappé bien trop pour justifier sa place comme adjoint à Care Price l’an prochain.
Je ne suis pas convaincu que Charlie Lindgren soit le candidat idéal. Mais au nombre de gardiens auxiliaires disponibles aux quatre coins de la LNH, Marc Bergevin et Stéphane Waite ont l’embarras du choix.
Mais ils doivent en trouver un bon.
Car aussi solide soit Price, le gardien du Canadien, comme tous les bons et très bons gardiens de la LNH, a besoin d’un adjoint solide sur qui compter lorsque vient le temps de prendre des congés nécessaires pour s’assurer d’être au sommet de sa forme et de son art lors des 60, 62, 64 matchs qu’il doit disputer.
Nicolas Deslauriers : 2 buts, 3 passes, 5 points
Le Québécois n’a pas été à la hauteur de sa première saison avec le Canadien. Pas question de faire une croix définitive sur lui, mais s’il n’arrive pas à améliorer sa vitesse et l’ensemble de son jeu, c’est peut-être à Laval qu’il évoluera l’an prochain…
Charles Hudon : 3 buts, 2 passes, 5 points
J’ai dit plusieurs fois cette année et je l’ai écrit aussi et l’écrit encore que je souhaite à Charles Hudon de profiter d’une autre chance de s’installer dans la LNH ailleurs qu’à Montréal. Car avec le Canadien cette chance est passée et elle ne reviendra sans doute plus.
L’Europe me semble la destination idéale pour le Québécois qui affiche de belles qualités, mais qui ne semble pas en mesure de les maximiser suffisamment pour rester dans la grande ligue.
Matthew Peca : 3 buts, 7 passes, 10 points
Après un camp d’entraînement solide et des matchs préparatoires prometteurs, la réalité de la LNH a rattrapé Matthew Peca. On a mieux compris pourquoi le Lightning de Tampa avait décidé l’an dernier de ne pas se battre pour le garder au sein de leur organisation.
Il a encore un an de contrat avec le Canadien.
Un contrat qu’il écoulera peut-être à Laval ou comme réserviste. Mais à moins de blessures ou d’un gros changement de sa part, il me semble impossible de le voir assumer un rôle régulier avec le Canadien l’an prochain.
Dale Weise : 0 but, 0 passe, 0 point
Le Canadien a accepté de prendre son contrat en échange du contrat de David Schlemko dont il voulait se débarrasser. Weise a prouvé sans les neuf matchs qu’il a disputés à Montréal, que c’est à Laval qu’il devra jouer l’an prochain.