BROSSARD, Qc - Après avoir fait miroiter de beaux espoirs avec son rendement l'an dernier et plus particulièrement lors des séries éliminatoires, Artturi Lehkonen est incapable de noircir la feuille de marque. Si quelqu'un est inquiet de ce manque de production offensive en ce moment au sein de l'organisation du Canadien de Montréal, ce n'est pas l'homme en charge derrière le banc.

Globalement, Lehkonen ne compte que six points en 32 sorties après une récolte de 18 buts et 28 points en 73 rencontres à son année recrue dans la LNH. Cette saison, il n'a fait vibrer les cordages que deux fois, lors du même match, le 30 octobre à Ottawa.

Après son doublé au Centre Canadian Tire, Lehkonen n'a récolté aucun point lors des six parties suivantes. Une blessure au bas du corps, qui l'ennuyait peut-être déjà un peu, l'a ensuite tenu au rancart pendant 16 rencontres. Depuis son retour, il n'a obtenu qu'une mention d'aide, le 22 décembre à Calgary.

Lehkonen n'est pas sans ignorer que les points ne s'additionnent pas au rythme espéré. Un peu comme allait le mentionner son entraîneur-chef quelques instants plus tard, Lehkonen, Brendan Gallagher et Tomas Plekanec, à tout le moins, se donnent des chances de marquer.

« C'est certain que je veux obtenir des points et marquer des buts, mais j'essaie de ne pas trop penser à ça », a mentionné Lehkonen dans le vestiaire du Complexe sportif Bell mercredi midi.

« Hier, j'ai eu quatre tirs au but et je pense que Brendan en a eu six. Nous avons des occasions de marquer, il nous reste à trouver le fond du filet. »

Au lendemain d'un 13e match consécutif lors duquel Lehkonen a été exclu de la feuille de marque, Claude Julien a manifesté toute sa confiance à l'endroit du Finlandais.

« Hier (contre l'Avalanche du Colorado), il a obtenu une bonne chance dans l'enclave, mais le gardien a fait un bel arrêt, a souligné Julien. Lehkonen a peut-être eu de la difficulté à cause de sa blessure qui lui nuit en fin de compte. Mais je trouve que, tranquillement, il commence à retrouver ses moyens. C'est difficile de te plaindre d'un joueur s'il a des chances de marquer. Quand il n'en a pas, alors là, tu peux dire "écoute, il faut que tu trouves le moyen d'avoir des chances de marquer". »

Selon Julien, il est normal que Lehkonen ne joue pas avec le même aplomb que lors des derniers moments de 2016-2017, justement à cause de cette blessure qui lui a fait manquer cinq semaines d'action à compter du 14 novembre.

« Quand tu es à l'écart pendant un bon bout de temps et que tu reviens au jeu alors que la saison est commencée depuis un certain temps, tu recommences alors que les autres ont atteint leur forme physique de mi-saison. Je peux utiliser l'exemple de Patrice Bergeron à ma première année avec les Bruins. Il a été blessé lors du dixième match de la saison et il n'est pas revenu au jeu. L'année suivante, il a fallu trois quarts d'une saison avant de revoir un peu le Patrice Bergeron qu'on connaissait. Ce sont des choses qui arrivent. »

Le Finlandais de 22 ans reconnaît qu'il a du rattrapage à faire à cause de cette blessure.

« C'est toujours difficile de revenir d'une blessure quand vous n'avez pas joué pendant cinq ou six semaines. C'est une longue période sans prendre part à des matchs, et il faut un certain temps pour retrouver sa condition physique et son rythme. Ce n'est pas simple. Je sens que le rythme revient petit à petit. Mais je sais que je peux mieux jouer. »

Lehkonen peut aussi compter sur l'appui de Gallagher, qui évalue le rendement de son coéquipier bien au-delà des statistiques les plus élémentaires.

« C'est la raison pour laquelle je ne regarde jamais les points. Il joue du bon hockey en ce moment. Lorsque vous analysez son jeu, ça ressemble beaucoup à ce qu'il faisait l'an dernier. Au long d'une carrière, vous allez connaître des hauts et des bas. Artturi va marquer beaucoup de buts dans l'uniforme du Canadien de Montréal à condition de ne pas s'imposer trop de pression à cet égard. Il fait toutes les bonnes choses, et je lui dirais de ne rien changer. Il obtient ses chances et éventuellement, il va trouver le fond du filet. »

« Même Claude a ri »