Le RDS.ca vous offre Le Carnet LHJMQ, un assemblage des faits marquants du week-end précédent dans le circuit Courteau.

Le Titan, une machine déjà bien huilée

Avant de monter à bord de l’autobus qui allait conduire son équipe vers son plus long voyage de la saison, lundi matin, Jason Clarke avait convié ses gars à une séance d’entraînement pour lève-tôt. Les joueurs du Titan d’Acadie-Bathurst ont patiné sur la glace du Centre K.C. Irving de 8 h 15 à 9 h 15, puis se sont installés pour le trajet de sept heures jusqu’à Drummondville.

Cette entorse dans les façons de faire habituelles était loin d’être punitive. Clarke explique que son équipe a été le foyer d’une éclosion de COVID-19 qui a limité son temps de glace au cours de la dernière semaine. Le Titan n’a pu pratiquer qu’une seule fois en plus de voir l’un de ses matchs annulé en raison de l’activation du protocole COVID chez les Wildcats de Moncton. Les détails resteront secrets, mais on remarque que Jacob Melanson, Cole Huckins et Logan Chisholm n’ont pas joué dimanche contre les Sea Dogs de Saint John.

Malgré tout ça, le Titan a l’air de tout sauf d’une équipe en difficulté. À l’instar du cygne qui reçoit la visite du petit caneton polisson dans la vieille capsule de Pérusse, ça nage peut-être tout croche sous la surface, mais tout ce qui est visible à l’œil nu paraît impeccable.

Avec les défaites des Cataractes de Shawinigan et des Islanders de Charlottetown en fin de semaine, le Titan est maintenant la seule équipe qui n’a toujours pas perdu en temps réglementaire depuis la reprise des activités il y a trois semaines. La formation de la Baie-des-Chaleurs a une fiche de 7-0-1 en février. Elle a subi sa seule défaite en prolongation contre les Islanders, sur papier la meilleure équipe de la LHJMQ.

Ses deux dernières victoires sont ses plus impressionnantes. Confronté à Charlottetown et Saint John, ses deux grands rivaux des Maritimes, le Titan est revenu de l’arrière chaque fois pour finalement arracher la victoire en prolongation.

« C’était en effet deux très gros matchs pour nous, reconnaît Clarke. J’ai beaucoup de respect pour ces deux organisations, ce sont des équipes bien dirigées et bien structurées, alors le fait de pouvoir leur soutirer deux victoires avec quelques gars en moins de notre côté, c’est une grosse preuve de caractère et ça nous donne beaucoup de confiance. On sait maintenant que certains gars peuvent prendre la relève au besoin. »

Les acquisitions faites par le directeur général Sylvain Couturier à la date limite rapportent gros à Bathurst. Félix Lafrance a marqué le but décisif dans chacune des trois plus récentes victoires de l’équipe. Le défenseur Miguël Tourigny a 14 points à ses huit derniers matchs. Thomas Belgarde a remporté 59% de ses mises en jeu avec sa nouvelle équipe.

Les piliers de l’équipe depuis le Jour 1 roulent aussi à un train d’enfer. Hendrix Lapierre est sur une séquence de 14 matchs consécutifs avec au moins un point, Bennett MacArthur a marqué 18 buts à ses 13 derniers matchs et Riley Kidney a été écarté de la feuille de pointage seulement trois fois depuis le 1er novembre.

« La principale raison de nos succès, c’est que tout le monde y contribue, note Clarke, lui-même arrivé à la fin novembre après le congédiement de Mario Durocher. On ne peut pas gagner des matchs de hockey avec cinq ou six gars. Présentement, tout le monde participe, du joueur no 1 au joueur no 24, sans compter les joueurs affiliés. Il n’y a pas de relâchement et ça se voit dans nos résultats. »

Ethan Gauthier : agir plutôt qu’observer

Tout premier choix au plus récent repêchage de la LHJMQ, Ethan Gauthier semble avoir franchi un nouveau pallier dans sa progression au cours des dernières semaines. C’est du moins une théorie à laquelle adhère Stéphane Julien, son entraîneur au Phoenix de Sherbrooke.

Gauthier a traversé une séquence de 13 matchs sans but entre le 4 décembre et le 18 février, période au cours de laquelle il a fêté son 17e anniversaire de naissance. Puis ça a été le grand déblocage. La recrue a réussi un tour du chapeau dans une victoire de 4-0 contre les Remparts de Québec, a marqué dans ses deux matchs suivants et a maintenant récolté au moins un point dans quatre matchs consécutifs.

En sept jours, Gauthier a touché plus souvent la cible que dans ses 32 premiers matchs de la saison et a engraissé sa fiche personnelle de neuf points supplémentaires.

« Depuis le début de l’année, on voyait que partout dans la ligue, c’était plus compliqué pour les joueurs de 16 ans, a réagi Julien lorsqu’on l’a contacté lundi. Je vois que certains d’entre eux sont en train de prendre du momentum et c’est le cas d’Ethan. Il était beaucoup en analyse en début de saison. Il n’avait pas joué l’année passée et essayait de se remettre dedans. Depuis les Fêtes, la grande différence c’est qu’il patine vraiment vers l’avant. Il est toujours en action, très proactif au lieu d’être plus observateur. On le voit aussi beaucoup plus impliqué physiquement. Même si ce n’est pas un gars de 6 pieds 3 pouces, c’est un gars qui frappe très fort et je trouve que ça le remet dans le beat. »

« Il était un peu découragé en début de saison, poursuit Julien. Mais je lui disais que le processus était là. On l’avait vécu avec d’autres 16 ans de grand talent, dont Samuel Poulin tout récemment. Des fois, les attentes pour les joueurs à cet âge-là sont tellement grandes, mais avant d’être capable de jouer avec des gars de 19-20 ans, ça prend du temps. Ce qui se passe en ce moment pour Ethan, il le mérite parce qu’il a pris les choses une étape à la fois. »

Par la force des choses, un premier de classe au repêchage Midget arrivera rarement dans une équipe à maturité comme ce fut le cas pour Gauthier à Sherbrooke. Derrière des vétérans à leur apogée comme Joshua Roy, Xavier Parent et Julien Anctil, Stéphane Julien note qu’il n’a peut-être pas pu offrir à son jeune attaquant les mêmes opportunités que des compagnons de cuvée qui ont abouti dans des équipes en reconstruction. Mais jamais il n’a senti le besoin de le protéger en l’éloignant de confrontations potentiellement compliquées ou de situations à haute tension.

« Honnêtement, je considère qu’Ethan est capable de jouer contre n’importe qui dans notre ligue. Il a le talent et la force physique pour le faire. Souvent, quand on fait ça, c’est que le joueur n’est peut-être pas prêt physiquement. Mais dans le cas d’Ethan, ce n’est pas quelque chose qui me fatigue beaucoup. Il est très fort, son sens du jeu est bien développé et il applique bien ce qu’on lui demande. C’est un gars qui roule avec 15 à 18 minutes de jeu par match et ça ne changera pas d’ici la fin de la saison. »

Avec 23 points en 36 matchs, Gauthier occupe présentement le cinquième rang du classement des recrues les plus productives du circuit Courteau. Les quatre joueurs qui le précèdent appartiennent toutefois à des groupes d’âge supérieurs. Parmi ceux qui, comme lui, avaient 16 ans au début de la saison, Tyler Peddle des Voltigeurs de Drummondville est celui qui le suit de plus près avec 22 points en 37 parties.

Daoust prône la patience à Saint John

Philippe Daoust a rapidement fait sentir sa présence chez les Sea Dogs de Saint John.

À son sixième match avec sa nouvelle équipe, l’espoir des Sénateurs d’Ottawa a marqué tous les buts des siens dans une victoire de 3-2 sur les Mooseheads de Halifax. Il avait alors inscrit son deuxième but en désavantage numérique et son deuxième but gagnant depuis son retour dans la LHJMQ. Le lendemain, il avait récolté deux mentions d’aide contre les Tigres de Victoriaville pour porter son total de points à dix en sept rencontres.

« Je suis content avec mon début de saison dans le junior, mais je pense que je peux donner plus et produire plus aussi, nous avait alors confié le sympathique Franco-Ontarien. Revenir dans une ligue qui n’est pas pro, c’est différent, la vitesse du jeu n’est pas la même. Je suis content avec ce que je fais maintenant, mais je sais que je peux apporter plus. »

Daoust avait surpris à l’automne en se taillant une place dans la formation des Senators de Belleville dans la Ligue américaine. Il a obtenu cinq points en 15 matchs avec le club-école des Sénateurs. L’expérience l’a ravi, mais il commençait à sentir que sa progression stagnait et qu’un retour dans la LHJMQ comme joueur de 20 ans pourrait lui être profitable.

Les Wildcats de Moncton, avec qui il avait passé les deux saisons précédentes, ont reçu le signal et ont tenté de l’accommoder en l’échangeant à une équipe aspirante aux grands honneurs. Autre surprise : la bonne offre est venue des Sea Dogs, qui n’ont pas l’habitude de transiger avec leurs rivaux provinciaux.

Daoust est l’un des nombreux nouveaux visages à s’être greffés aux prochains hôtes du tournoi de la coupe Memorial à la période des Fêtes. Candidement, il admet que la symbiose entre les nouveaux et les anciens ne s’est pas faite du jour au lendemain.   

« Je pense qu’au début c’était un peu plus tough. Il y a des joueurs qui jouaient sur les deux premières lignes en première moitié de saison qui sont descendus sur la trois et la quatre. On a eu beaucoup de discussions avec ces joueurs-là et toute l’équipe ensemble. Il fallait qu’ils comprennent que même s’ils jouent un peu moins, ils ont encore un gros rôle à jouer pour aider l’équipe à gagner. »

Les Sea Dogs ont été capables de produire des résultats intéressants pendant cette période d’adaptation. Ils ont gagné leurs quatre premiers matchs et six de leurs sept premiers à la reprise des activités. Ils ont ensuite connu un petit creux de vague avec trois revers successifs.

Les statistiques personnelles de Daoust ont connu des fluctuations similaires. Le choix de sixième ronde des Sens a produit quatre matchs de plus d'un point, mais a aussi été complètement blanchi à quatre reprises.  

« Je ne dirais pas que la chimie est installée à 100%, je dirais que ça va encore prendre un bon bout de temps avant d’avoir une bonne connexion sur la glace, admet sans gêne le vétéran. À l’extérieur de la glace, on est vraiment proches, on s’arrange très bien, on est un superbe groupe de gars. Mais ça va prendre un peu de temps, je dirais encore quelques semaines, avant de commencer à cliquer pour vrai. Comme équipe, on sait qu’il y a beaucoup de nouveaux gars et qu’il faut être patients. Ça va venir avec le temps. »

Aux quatre coins de la « Q »

-Durement touchés par les blessures, les Cataractes ont finalement hissé le drapeau blanc après avoir remporté leurs huit premiers matchs au retour de la pause. Leurs défaites du dernier week-end sont survenues sans la présence de Mavrik Bourque, Xavier Bourgault, Lorenzo Canonica, William Veillette et Angus Booth.

-Les Olympiques de Gatineau ont remporté leurs six derniers matchs. L’acquisition du vétéran Simon Pinard rapporte pour la formation de l’Outaouais : le franc-tireur de 20 ans a onze points à ses six derniers matchs.

-Chez les Remparts, Zachary Bolduc et Théo Rochette sont en feu avec respectivement 18 et 17 points depuis la réactivation du calendrier.

-À Moncton, les membres du trio composé de Brooklyn Kalmikov, Yoan Loshing et Vincent Labelle ont récolté un total de 34 points au mois de février.

-Depuis la parution du dernier Carnet, Lukas Cormier a battu le record de Marc-André Gragnani pour le plus de points en carrière par un défenseur des Islanders de Charlottetown. Le Néo-Brunswickois a 174 points en 180 matchs depuis son arrivée dans la LHJMQ.

-Joshua Roy prend ses distances dans la course au titre du meilleur pointeur de la ligue. Grâce aux douze points qu’il a ajoutés à sa banque depuis trois matchs, l’espoir du Canadien a maintenant six points d’avance sur William Dufour qui le suit au deuxième rang.

La citation de la semaine

« Je m’en fous un peu maintenant, mais quand ça va rentrer, ça va faire vraiment du bien. Un moment donné, les chances vont aller de mon côté. »

- James Malatesta au quotidien Le Soleil après avoir raté un tir de pénalité dans la victoire de 10-4 des Remparts aux dépens des Foreurs de Val-d’Or. L’espoir des Blue Jackets de Columbus n’a pas marqué depuis 24 matchs.

Dans vos oreilles

Cette semaine au balado Sur la glace, Stéphane Leroux reçoit l’arbitre Élizabeth Mantha et l’ancien des Huskies de Rouyn-Noranda et des Saguenéens de Chicoutimi Rafaël Harvey-Pinard. Bonne écoute!

Le jeu de la semaine

Les Mooseheads de Halifax ont comblé un retard de quatre buts pour vaincre les Islanders de Charlottetown en prolongation samedi. Le match s’est terminé sur ce bijou du Montréalais Markus Vidicek.

Vidicek offre la victoire avec panache