Le RDS.ca vous offre Le Carnet LHJMQ, un assemblage des faits marquants du week-end précédent dans le circuit Courteau.

Toujours debout, Olivier Nadeau tient le fort à Shawinigan

Ça tombe comme des mouches à Shawinigan depuis la reprise des activités dans la LHJMQ.

En un seul match, au retour de la pause, les Cataractes ont perdu Xavier Bourgault, Lorenzo Canonica et William Veillette sur blessures. Pas trop longtemps après, ce trio d’éclopés a été rejoint dans le bureau du médecin par Mavrik Bourque et Charles Beaudoin.

Olivier Nadeau n’est pas superstitieux, « mais je te dirais qu’à chaque fois qu’on parle de blessures, je touche du bois pareil, confie l’attaquant de 19 ans. Il y a eu beaucoup de blessés et tu ne veux pas être le prochain. »

Pendant la majeure partie du mois de février, les Cats ont tenu le coup dans la perfection, remportant à un certain moment huit matchs consécutifs. Ils ont marqué 29 buts au cours de cette période. La minceur de leurs effectifs, de façon prévisible, les a rattrapés. La troupe de l’entraîneur Daniel Renaud montre une fiche de 2-2-1 à ses cinq derniers matchs. Son attaque a produit moins de deux buts par match lors des deux derniers week-ends. L’équipe de la Mauricie est méconnaissable, mais dans les circonstances, sa réponse face à l’adversité est impressionnante.

Nadeau en est l’une des principales raisons. En l’absence de ses complices habituels, le choix de quatrième ronde des Sabres de Buffalo maintient le rythme en attaque. Il a marqué dix buts à ses 13 derniers matchs avec une réussite dans cinq parties d’affilée en février. Dimanche, alors que son équipe disputait un troisième match en quatre jours à Gatineau, il a complété une soirée de trois points en touchant la cible en prolongation. Il s’agissait de son quatrième but gagnant à ses neuf derniers matchs et de son septième de la saison, un sommet à l’échelle la ligue.  

L’ensemble de cette œuvre devrait offrir un moment de réflexion à ceux qui croyaient sa production offensive dépendante de la présence de Bourque et Bourgault à ses côtés. Nadeau ne cache pas que cette réflexion lui a traversé l’esprit, mais il assure qu’elle est bien secondaire dans la liste de ses motivations.

« Cette année, les stats, c’était quelque chose qui m’importait un peu moins, affirme-t-il. On sait qu’à Shawi, c’est notre année pour gagner et je me disais que si on devait aller chercher d’autres bons joueurs pour faire un bout de chemin, ce n’était pas de quoi qui me stressait. En plus, avec les blessés qu’on a, c’est juste humain de vouloir baisser un peu nos attentes et avoir moins de stress sur les épaules. Je pense que c’est ce que j’ai fait et ce qui explique mon succès présentement. Je ne me mets pas trop de pression pour les points. Je me concentre à rallier les gars dans la chambre et à me montrer résilient malgré tous les blessés qu’on a. »

À long terme, cette résilience pourrait être payante pour les Cataractes. Des performances comme celles récemment livrées dans un revers en prolongation contre les Remparts de Québec ou dans une courte défaite de 1-0 contre les Islanders de Charlottetown ne donnent peut-être pas le maximum de points au classement, mais pourraient être de la précieuse expérience en banque une fois les séries éliminatoires entamées.

Bien sûr, le retour des blessés ne nuira pas non plus. Déjà, le Suisse Canonica est retourné en devoir en fin de semaine dernière. Selon la plus récente mise à jour offerte par l’équipe, Bourque et Veillette devraient être les prochains à réintégrer la formation.     

La fin d’une léthargie pour James Malatesta

Vingt-cinq matchs. Un total de 105 jours, en comptant le congé forcé imposé par la ligue.

À la fin, c’en était presque devenu ridicule. Dans une victoire de 10-4 contre les Foreurs de Val-d’Or, James Malatesta s’est fait refuser un but par un hors-jeu détecté à la reprise vidéo et a raté son coup sur un tir de pénalité. Ça ne voulait juste pas rentrer.

« Moi aussi je me demandais ‘Pourquoi moi? Pourquoi ça arrive?’, admet le jeune Montréalais, auteur de 33 buts à ses deux premières saisons dans la LHJMQ. Mais avoir des chances comme ça, c’est quand même bon pour la confiance parce que tu sais que ça s’en vient. »

Les choses ont finalement débloqué avec la conclusion du mois le plus court de l’année. À Chicoutimi, jeudi dernier, Malatesta a flairé une occasion en or quand il a vu la défense des Saguenéens accorder trop d’attention à un tir de la pointe d’Evan Nause. Le retour est apparu devant un filet ouvert et il y a poussé la rondelle du revers. La célébration qui a suivi trahissait son grand soulagement.    

Trois jours plus tard, Malatesta était de retour sur la feuille de pointage. Cette fois-là, un violent tir décoché en avantage numérique lui a permis de percer le gardien du Drakkar de Baie-Comeau Olivier Ciarlo. Ce but s’est avéré être celui qui a fait la différence dans une victoire de 3-2 des Remparts.

Mine de rien, depuis le début du mois de mars, l’espoir des Blue Jackets de Columbus a récolté plus de points que pendant février au grand complet.

« J’ai juste gardé mon jeu simple et comme Patrick [Roy] m’a dit, je me suis appliqué à jouer de la bonne façon », dit-il.   

« Il sait que tout le monde va connaître des creux comme ça. C’est souvent une question de confiance et pendant ce temps-là, ma confiance n’était pas si élevée. On faisait des meetings. Il me disait de faire les choses simples, de ne pas essayer des jeux incroyables. Juste aller au filet et utiliser ma vitesse. On a aussi fait des sessions sur la glace, juste moi et lui. On pratiquait mon lancer, mes mains, des petites choses pour rehausser ma confiance. Ça s’est finalement transporté dans les matchs et maintenant, je veux juste que ça continue. »

Depuis son arrivée avec les Remparts en 2019, Malatesta a démontré une tendance à verser dans le très chaud ou le très froid. Sa saison recrue dans la LHJMQ s’était amorcée sur une séquence de neuf buts en autant de matchs, après quoi il était resté silencieux pendant 15 rencontres. Il avait ensuite marqué dans huit matchs de suite, mais avec terminé la campagne avec un seul succès en 19 parties.

L’année dernière, Malatesta avait marqué sept de ses dix buts dans un intervalle de 19 jours à la mi-saison. Les Remparts ne peuvent qu’espérer que leur rapide attaquant saura trouver la clé de la constance maintenant que sa plus récente léthargie est derrière lui.

Jérémy Michel : la patience qui rapporte

Les Foreurs de Val-d’Or sortent d’une fin de semaine grisante. Samedi, ils ont eu le meilleur sur les Tigres de Victoriaville dans une reprise de la plus récente finale de la Coupe du Président. Le lendemain, ils ont menotté le Titan d’Acadie-Bathurst, qui avait marqué 11 buts à la veille à Rouyn-Noranda, dans une victoire de 6-2.

« On leur a fait comprendre qu’on ne devait pas battre Bathurst dans un 4-de-7. C’était plus comme notre Super Bowl. On devait performer pendant 60 minutes et les gars ont acheté ça », se réjouissait l’entraîneur-chef Maxime Desruisseaux au lendemain de cette belle surprise.

Les Foreurs ont une fiche de 5-5-2 depuis que les projecteurs ont recommencé à éclairer les arénas de la LHJMQ, un rendement plus que respectable pour une équipe qui amorce une phase de reconstruction. Les tapes dans le dos peuvent être distribuées généreusement pour ce retour au boulot réussi.

Devant les filets, les deux dernières victoires sont allées à la fiche de Tristan Boileau, un gardien d’urgence qui a surtout évolué avec les Dynamiques du Cégep de Sainte-Foy cette saison. À l’attaque, Alexandre Doucet revendique neuf buts à ses neuf derniers matchs. Justin Robidas, régulier comme une horloge, a un point dans 20 de ses 24 derniers matchs. En défense, le jeune quart-arrière Kale McCallum continue de sortir de sa coquille. Il a huit points à ses cinq derniers matchs.

Mais c’était surtout pour parler de Jérémy Michel qu’on avait décidé de lâcher un coup de fil à Desruisseaux. Dans les derniers jours, le vétéran de 20 ans est devenu le quatrième joueur à avoir disputé le plus de matchs dans l’uniforme vert et or des Foreurs. Son compteur est présentement à 268. S’il évite les blessures d’ici la fin de la saison, il abattra la marque de 286 qui appartient présentement à Shawn Morton-Boutin.

Et sur la feuille de pointage, son apport n’a jamais été aussi évident. Il mène son équipe avec 54 points et après seulement 40 matchs, il vient d’atteindre le plateau des 20 buts pour la première fois de sa carrière junior.

« L’année passée à 19 ans, si Val-d’Or n’avait pas acheté autant, je pense qu’il était prêt à prendre le lead, suggère Desruisseaux, qui en est à sa première saison à la barre des Foreurs. Mais avec l’arrivée des Pelletier, Poulin, Ducharme, il a eu un rôle un peu plus effacé alors qu’il aurait pu hériter de plusieurs bonnes minutes. »

« Mais cette année, pour nous, c’est un leader. Je comprends pourquoi il a été repêché dans la Ligue nationale. Sérieusement, c’est un des plus beaux coups de patins dans toute la ligue, pour moi ça ne fait aucun doute. Sa compréhension de la game est haut dessus de la moyenne aussi. C’est un joueur très intelligent qui est capable de mettre la rondelle où il veut. »

Michel connaît ses meilleurs moments de la saison avec onze points à ses cinq derniers matchs. Quatre de ses cinq buts depuis le retour de la pause ont été réussis sur les patinoires adverses.

« Je trouve que depuis trois semaines, pour vrai, il est vraiment incroyable, renchérit son coach. Il utilise sa vitesse, il attaque le filet, il déborde les défenseurs. À Rimouski, on a gagné 4-3. En prolongation, il a joué en désavantage numérique, il a bloqué des lancers, après ça il est allé chercher le but gagnant. »

« Cette année, il a la chance de vraiment s’épanouir, d’être le leader, l’un des gars qui transportent l’équipe. C’est le fun de le voir aller. »

Tout dernier choix du repêchage de 2019 par les Blues de St. Louis, Michel ne s’est pas fait offrir de contrat d’entrée dans la LNH avant la date butoir l’été dernier. On a appris en fin de semaine qu’il s’alignera l’an prochain avec les Aigles Bleus de l’Université de Moncton.

Aux quatre coins de la « Q »

-À l’ouest de la 117, la recrue Daniil Bourash attire les regards. Le jeune Biélorusse de 17 ans a onze points en treize matchs depuis la fin de l’embargo dans la LHJMQ. Il n’est qu’à deux points du vétéran Mathieu Gagnon en tête du classement des pointeurs des Huskies et domine toutes les recrues de la ligue avec huit buts en avantage numérique.

-Avec une mention d’aide samedi contre les Eagles du Cap Breton, Jérémie Poirier est devenu le défenseur le plus productif de l’histoire des Sea Dogs de Saint John. Ses 154 points lui permettent de devancer Thomas Chabot, qui détenait la marque depuis 2017.

-Belle séquence pour le gardien du Drakkar de Baie-Comeau Olivier Adam, qui vient de signer deux victoire consécutives contre l’Océanic de Rimouski. Il n’a donné que deux buts sur 76 tirs lors du programme double.

-Mathieu Bizier est en grande forme. Le vétéran des Olympiques de Gatineau a 15 points à ses huit derniers matchs.

-La LHJMQ a suspendu pour cinq matchs le défenseur des Cataractes Lou-Félix Denis pour des propos inappropriés tenus à l’endroit du défenseur russe des Olympiques Evgenii Kashnikov.

La citation de la semaine

« C’est inacceptable. Nous avons trop de passagers. À chaque rencontre c’est la même histoire. Il faut démontrer un peu de fierté, c’est un privilège de porter le logo des Tigres de Victoriaville. Présentement, je ne suis vraiment pas certain que j’ai 20 joueurs qui sont fiers de porter l’uniforme. C’est toujours les mêmes qui prennent ça à cœur et je parle en leur nom. »

 -L’entraîneur-chef des Tigres de Victoriaville Carl Mallette, au journal La Nouvelle Union, après la défaite à Val-d’Or samedi. Le lendemain, son équipe comblait un déficit de trois buts pour l’emporter en prolongation à Rouyn.

Dans vos oreilles

Cette semaine au balado Sur la glace, Stéphane Leroux s’entretient avec l’espoir du Canadien Xavier Simoneau et l’entraîneur-chef du Titan Jason Clarke. Bonne écoute!

Le jeu de la semaine

Les Mooseheads de Halifax étaient convaincus d’avoir mis Thomas Couture dans leur petite poche. Le gardien des Sea Dogs avaient une petite surprise pour eux.

Arrêt désespéré de Thomas Couture