Le retour du lapin Energizer, Alexander Radulov
LNH mardi, 13 mars 2018. 14:06 samedi, 23 nov. 2024. 20:41« Il est comme le lapin Energizer quand il enfile son équipement. C’est amusant de jouer avec lui. Le fait de le voir aussi intense dans les entraînements et les matchs nous force à élever notre niveau. »
Voilà comment le capitaine des Stars de Dallas, Jamie Benn, décrit Alexander Radulov. À l’époque où il patinait dans l’uniforme du Canadien, ses coéquipiers illustraient le niveau d’engagement du patineur Russe de la même façon.
Les Stars ont de quoi être fiers de leur prise de l’été dernier sur le marché des joueurs autonomes. Avec 60 points en 69 matchs, il a déjà surpassé la meilleure production de sa carrière (58 points en 81 matchs avec les Predators de Nashville, en 2007-2008). Mais l’apport de Radulov ne se mesure pas uniquement en termes de statistiques. Sa passion du jeu et son énergie sans limites font en sorte que ses coéquipiers n’ont d’autre choix que d’entrer dans la danse.
L’actuel meneur des Stars au chapitre des points, Tyler Seguin (65 points en 69 matchs) a parlé de la force de caractère et de l’énergie contagieuse que Radu apporte à l’équipe.
« Plus l’enjeu est grand et que le match est difficile, meilleur il est. Son niveau d’engagement est extrêmement élevé. Il est une addition remarquable à notre groupe. »
Radulov reconnaissant
Il n’y a aucun doute que toutes ces qualités de Radulov auraient grandement servi la cause du Canadien, mais le joueur a fait son choix et c’est pourquoi on ne sait pas exactement à quel accueil il aura droit lors du match de mardi soir.
« Je ne peux pas contrôler cela, mais je peux seulement leur dire que je les aime tous. Ici, tout tourne autour du hockey. Je tiens à remercier à nouveau l’organisation du Canadien de m’avoir permis de revenir dans la LNH. »
Le public montréalais pourrait décider de huer Radulov, mais parions davantage sur le fait qu’il recevra une dose d’amour. Si on se fie à l’opinion publique au cours des derniers mois, les critiques des amateurs semblaient davantage dirigées vers l’organisation, à la conclusion de cette relation entre le CH et le joueur étoile. Son passage à Montréal a été bref, mais Radu a su se faire aimer.
Le dynamo russe ne ressent pas d’amertume envers l’organisation, du moins il ne le laisse pas paraître si c’est le cas. Il avoue être encore en communication avec quelques joueurs du Canadien, notamment Alex Galchenyuk et Nikita Scherbak, tous deux d’origines russes.
Radulov se décrit comme un maniaque de hockey et mentionne qu’il suit avec attention les activités à travers la LNH. Il ne manque pas de jeter un œil à ce qui se déroule du côté de Montréal et il est bien au fait de la mauvaise campagne que traverse actuellement son ancienne équipe.
« Je les suis, je suis tous! Je suis un gars de hockey! Ils vont s’en tirer, ils ont dû faire face à de nombreuses blessures en cours de saison. Carey [Price], Webs (Shea Weber) et Shawsy (Andrew Shaw). »
Parions que quelques anciens coéquipiers ne pourront retenir leur sourire quand ils croiseront le regard de Radulov pendant la séance d’échauffement d’avant-match.
Hitchcock était bien informé
Le regard de Ken Hitchcock s’illumine quand il se met à parler d’Alexander Radulov. Il est rare de voir un entraîneur aussi volubile quand vient le temps de décrire un de ses joueurs. Un bon commentaire sur un joueur, c’est une chose, mais un discours aussi senti que celui livré par Hitchcock après l’entraînement de mardi témoignait de toute la reconnaissance qu’il a de miser sur ce joueur dans sa formation.
« Quand nous avons fait son acquisition, nous savions qu’il avait une attitude contagieuse dont nous avions besoin au sein de notre équipe. Il a un style de jeu nord-américain. Il est agressif en échec-avant et le long des rampes, en plus de faire preuve d’une grande résilience. Pour progresser en tant qu’équipe, c’est ce que nous voulions dans notre formation tous les jours. Du hockey, il en mange et nous sommes très chanceux de le compter parmi nous. »
Visiblement, Radulov représente exactement ce que Hitchcock recherche chez un joueur. À son retour dans l’organisation des Stars cette année, après des passages à Philadelphie, Columbus et St Louis, l’entraîneur de 66 ans connaissait très peu son groupe de joueurs, mais il savait très bien à quoi s’attendre dans le cas de Radulov.
Hitchcock était l’un des adjoints de Mike Babcock lors des Jeux olympiques de Sotchi, en Russie en 2014. Les séances d’entraînement du Canada et de la Russie étaient souvent rapprochées et les vestiaires étaient situés près l’un de l’autre.
« J’ai pu constater l’impact qu’il exerçait sur ses coéquipiers, lance l’entraîneur avec conviction. Radulov semblait être l’exemple à suivre pour eux. À trois ou quatre reprises, j’ai eu l’occasion de le regarder travailler pendant les séances d’entraînement et j’ai été très impressionné. Le fait de voir à quel point il pouvait s’imposer dans une compétition aussi relevée que les Jeux olympiques a été suffisant pour me convaincre qu’il serait un joueur d’impact s’il décidait de revenir en Amérique du Nord. »
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À la suite de l’aventure olympique, Radulov a disputé deux autres saisons dans la KHL, avant de finalement choisir le Canadien, pour son grand retour dans la LNH. Lorsque Radulov a choisi de tester le marché des joueurs autonomes, le 1er juillet 2017, Hitchcock était prêt à tout pour convaincre Radulov de se joindre aux Stars.
« I’m a B.S. artist. I’m a salesman », lance Hitchcock à la blague. En gros, l'entraîneur rigole en disant qu’il est un peu le « spécialiste de la foutaise » et qu’il est un bon vendeur!
Mais blague à part, l’entraîneur expérimenté n’a eu que de bons mots pour Radulov lorsque son directeur général, Jim Nill, lui a demandé ses impressions.
« Nous avons poussé très fort pour le convaincre. Je savais où il se trouvait en tout temps et nous lui avons dit à quel point nous avions besoin de lui dans notre équipe. Ce que j’avais vu de lui à Sotchi me disait que j’avais certaines informations que d’autres équipes ne détenaient pas. »
Aux yeux de Ken Hitchcock, ce qui rend Radulov encore plus remarquable, c’est à quel point il est en mesure de jouer de façon aussi combative, sans subir de blessures importantes. Il est impressionné de le voir se rendre constamment le long des rampes et devant le filet, de « payer le prix » aussi souvent, avant de se remettre en marche de façon tout aussi énergique le jour suivant.
Il est donc permis de constater qu’une histoire d’amour qui a pris fin de façon cruelle à Montréal en a fait naître une autre au Texas! Les Stars sont loin d’évoluer dans un marché aussi imposant que Montréal au chapitre du hockey, mais les Stars ont mis la main sur un joueur qui piquera certainement la curiosité des amateurs à court et à long terme.