Le rappel de Poehling était écrit dans le ciel
Rocket de Laval lundi, 4 nov. 2019. 15:24 mercredi, 11 déc. 2024. 07:37LAVAL – D’un point de vue purement statistique, Ryan Poehling n’était pas le joueur du Rocket le plus susceptible d’être rappelé par le Canadien. Le jeune joueur de centre venait d’être blanchi dans un quatrième match de suite lorsqu’il a appris que la place laissée vacante à Montréal par l’inscription du nom de Jesperi Kotkaniemi sur la liste des blessés allait être sienne.
Alex Belzile, avec ses neuf points en 13 matchs, aurait certainement mérité d’être considéré pour une promotion. Le rappel de Charles Hudon, qui a amassé quatre points à ses trois derniers matchs, aurait été tout aussi défendable. Mais comme la vie n’est pas un pool de hockey, c’est plutôt vers son plus bel espoir que s’est tournée la direction du Canadien. Un dénouement qui, à écouter Joël Bouchard lundi, était pratiquement écrit dans le ciel.
« Ryan avait été l’un des derniers joueurs retranchés, il avait été blessé au camp, a mis en contexte l’entraîneur-chef du Rocket. On est encore tôt dans la saison, il n’y avait pas encore eu de rappels du côté du grand club et je pense que c’était le plan, aussi, de rappeler Ryan avec le Canadien. »
Bouchard précise que contrairement à ce que laissent supposer ses chiffres, Poehling connaissait de bons moments avec le club-école. Après une période de flottement au cours de laquelle se sont croisées la déception inhérente à un rejet et l’adaptation à un nouvel environnement, la jeune recrue avait retrouvé l’attitude et l’éthique de travail qui faisait sa réputation à son arrivée chez les professionnels.
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« Il avait juste besoin de se recentrer, croit Bouchard. Il l’a dit publiquement, sa tête n’était pas là au début. Tout l’été, il avait de grandes aspirations. Il n’a pas eu la chance de jouer au camp, c’était une autre déception. Et il y avait beaucoup d’attentes sur lui aussi. Je l’aime beaucoup, mais il n’avait pas marqué 70 buts au niveau universitaire. Je pense que tout ça mis ensemble en arrivant ici, il s’est mis beaucoup de pression. On en a parlé avec lui et le kid, il a une bonne écoute. Il est brillant et mature. Tout ça, ça fait partie de la vie d’un jeune joueur de hockey. »
S’il avait vu venir le rappel de Poehling, Bouchard n’a pas voulu prédire la durée de son audition.
« Tellement de choses peuvent arriver dans le hockey. Ça ne serait pas la première fois qu’un joueur serait rappelé et qu’on ne le reverrait jamais. Ça ne serait pas la première fois qu’un joueur serait rappelé et qu’il revienne rapidement. On va le laisser jouer. Je sais qu’il a joué un match l’an passé. Là, ça va être le fun pour lui de vivre cette expérience, de prendre du ‘millage’, de vivre le quotidien et a réalité de la LNH à tous les jours. »
Hudon et Evans en hausse
Accroché dans un corridor de la Place Bell après l’entraînement de lundi, Hudon n’avait pas de temps à consacrer à l‘apitoiement après avoir été ignoré par l’état-major du Tricolore. « [Poehling] est un centre, je suis un ailier, a-t-il raisonné. Donc ça ne me fait pas vraiment grand-chose. Je continue de faire ma job et on verra. »
Après un lent départ, Hudon commence à s’approcher de sa vitesse de croisière. Il a joué un rôle central dans les trois victoires du Rocket la semaine dernière. Il a d’abord amassé un but et une aide mercredi contre Hartford, puis il a marqué deux buts dans les quatre dernières minutes de la troisième période samedi contre Toronto, permettant aux siens de l’emporter en fusillade.
Bouchard note toutefois que Hudon, qui a sept points en 13 matchs, avait pris son élan bien avant que les résultats ne commencent à s’afficher sur la feuille de pointage.
« Parfois, pendant deux matchs en ligne, les gars n’auront pas de point et je vais quand même dire ‘Très bon match’. C’est arrivé avec Charles. Il a livré deux superbes performances sans obtenir de point. Ce n’est pas grave parce que pour moi, ça a été deux forts, solides matchs. Puis mercredi, ses efforts ont rapporté. Pour moi, les points, c’est le résultat de beaucoup d’actions dans la Ligue américaine. »
Bouchard a aussi eu de bons mots au sujet de Jake Evans. Deuxième meilleur marqueur du Rocket à sa saison recrue l’année dernière, Evans a conclu le premier mois de la présente campagne sans but à sa fiche. Il a quatre mentions d’aide et un différentiel de moins-5.
« À part quelques performances que j’ai moins aimées – sur dix, il y en a peut-être trois – il avance à coup de quatre, cinq chances de marquer par match, estime Bouchard. C’est sûr qu’il doit changer quelques petites choses. On a regardé sa sélection de lancers et sa sélection de jeu proche du filet, mais ce n’est pas les chances qui manquent depuis trois, quatre semaines. Il doit être rendu à cinq ou six poteaux depuis le début de l’année. À moment donné, ça va tourner. »
« Ce que j’aime, c’est sa force de caractère, persiste Bouchard. Il ne change pas et ça pour moi, à long terme, c’est ce qui est payant. C’est une question de temps. »