SOTCHI, Russie - Tout a commencé par une partie de hockey-balle à Calgary, l'été dernier, pour l'équipe canadienne masculine de hockey médaillée d'or olympique des Jeux de Sotchi.

Ryan Getzlaf n'a pas manqué de le souligner dans le vestiaire d'Équipe Canada, après la deuxième période de la finale contre la Suède.

Équipe Canada en souliers de course«Getzy a dit aux gars: 'tout ça c'est grâce à la partie de hockey-balle, les gars', a relaté l'entraîneur Mike Babcock. Je pense qu'il se moquait un peu de moi.»

Les joueurs invités au camp d'orientation de l'équipe canadienne, en août dernier, se sont initiés au style que Mike Babcock et ses adjoints voulaient préconiser, en jouant au hockey-balle. Ils n'avaient pas chaussé les patins pour une question d'assurance.

Avec comme résultat que les «heureux élus» en décembre savaient exactement à quoi s'attendre quand ils se sont présentés en Russie, il y a une douzaine de jours.

«C'est clair depuis le mois d'août dernier, a confirmé l'attaquant Patrice Bergeron. C'était la structure que nous devions respecter, et ce n'était pas négociable. Tous ont embarqué.»

Jonathan Toews a ajouté que la sélection des joueurs a été basée sur la capacité des joueurs d'appliquer le plan à la lettre.

«Vous avez vu ce que cela a donné. Nous étions meilleurs à mesure que le tournoi avançait. Dans les derniers matchs, on s'améliorait à chacune des périodes.»

Le capitaine des Blackhawks de Chicago a affirmé que c'est la meilleure équipe pour laquelle il a jouée.

«Nos adversaires ne pouvaient pas rien faire. Nous les dominions à force d'acharnement. Les quatre trios étaient engagés. Peu importe qu'un gars ne jouait que quelques minutes ou que l'autre était utilisé pendant 20 minutes, chacun faisait ce qu'il devait faire. Tout le monde était dédié à la tâche.»

Le directeur général de l'équipe canadienne, Steve Yzerman, n'a pas voulu se prononcer, quant à savoir s'il s'agissait de la plus dominante formation canadienne de l'histoire. Mais Yzerman a dit croire que l'équipe de cette année a offert la plus extraordinaire performance en défense de l'histoire.

Une performance en or

«Je ne me rappelle pas de la Série du siècle en 1972. Il y a eu par la suite les tournois de la Coupe Canada ainsi que l'arrivée des joueurs de la LNH aux Jeux olympiques en 1998. L'équipe soviétique dans les années 1970 et 1980 était très spectaculaire.

«Nous n'avons pas marqué autant de buts que nous l'aurions voulu, mais nous avons été fantastiques dans tous les autres aspects du jeu. On peut parler de la plus belle démonstration sur le plan défensif qu'il m'ait été donnée de voir.

«Nous avions sous la main un groupe de joueurs immensément talentueux qui nous ont dit: 'nous sommes prêts à faire tout ce que vous voulez'.»

Le dernier mot

Pendant tout le tournoi, Babcock n'appréciait guère qu'on ramène sur le tapis les difficultés de l'équipe canadienne à l'attaque. Dimanche, il a remis les pendules à l'heure.

«On a dit que nous ne marquions pas beaucoup de buts, mais j'estime que nous avons été dominants, que nous avons bien joué. Nous avons créé une multitude de chances à l'attaque, mais les gardiens adverses se sont illustrés.»

Triomphe à Sotchi

«Du jeu solide en défense pour moi, c'est quand vous avez continuellement la rondelle et que, conséquemment, vous êtes constamment en zone adverse, a-t-il poursuivi. Nous avons eu des chances de marquer à la tonne et nous avons tenté de réussir 10 buts par match. Nous n'avons pas obtenu autant de buts que nous le voulions, mais ce n'est pas parce que nous demandions aux gars de se replier en défense.»

Babcock, qui a dit qu'il félicitera les cinq Suédois des Red Wings de Detroit à leur retour en Amérique, a eu le dernier mot, avant de rejoindre les membres de l'équipe qui allaient assister à la cérémonie de clôture.

«Est-ce que quelqu'un sait qui a été le meilleur marqueur du tournoi? Non, a-t-il aussitôt répondu, parce que tout le monde s'en fout. Mais tout le monde sait qui a gagné la médaille d'or, par contre.»