MONTRÉAL – On ne sait pas encore si l’Impact parviendra à se qualifier pour les séries éliminatoires. Ce qui est certain, c’est qu’on ne se poserait même pas la question si ce n’était de la présence d’Ignacio Piatti.

 

Un an après avoir signé une lucrative prolongation de contrat qui en fait l’un des joueurs les mieux rémunérés de la MLS, Piatti s’apprête à conclure sa meilleure saison depuis son arrivée à Montréal. Un but en fin de semaine en Nouvelle-Angleterre lui permettrait d’égaler le sommet personnel de 17 qu’il a conquis lors de chacune des deux campagnes précédentes. Plus impressionnant encore, son total de passes décisives, une arme à son arsenal qu’il a apparemment décidé d’affûter à l’âge de 33 ans. Il en compte 13, cinq de plus que la référence qu’il avait établie à sa première saison complète en Amérique du Nord, en 2015.

 

Parmi les 23 équipes de la MLS, Piatti est l’un des dix joueurs qui comptent présentement au moins dix buts et dix passes décisives à leur fiche. Du groupe, il est probablement l’un deux ceux qui reçoit le moins d’attention aux quatre coins du circuit. Mais son talent commence à faire vibrer quelques antennes aux États-Unis.

 

Il y a quelques semaines, Taylor Twellman, un ancien joueur devenu analyste au réseau ESPN, a reconnu sur son compte Twitter l’errance de ses confrères américains en partageant les images d’un but de Piatti contre le Crew de Columbus. Andrew Wiebe, chroniqueur au site internet de la MLS, a aussi pondu un plaidoyer en faveur de « Nacho ».

 

Si l’Impact parvient à prolonger sa saison en novembre, ils sont plusieurs à croire que Piatti devrait être considéré pour le titre de joueur le plus utile à son équipe en 2018.

 

« Moi, je fais le mieux pour Montréal, a réagi l’Argentin mercredi, peu préoccupé par le peu d’attention qu’il reçoit. Ça fait plusieurs années que je marque 17 buts ou plus. L’année où on s’est rendus en finale de l’Est, j’en ai marqué 21, je pense. Après, ce n’est pas moi qui décide, c’est la MLS. Moi, je fais mon travail et après on va voir ce qui se passe. Mais l’important, c’est que les gens de Montréal, le président, le coach, soient contents de moi. »

 

Rémi Garde connaissait vaguement Piatti avant que ce dernier ne devienne son joueur vedette. Il l’avait brièvement vu jouer à St-Étienne lors de son bref passage en Ligue 1, en 2006, et avait suivi distraitement la suite de sa carrière en Amérique.

 

« On est toujours là »

« Le joueur que j’ai découvert ici, c’est un joueur avec qui il est très facile de travailler. Très agréable. C’est un leader à sa manière. Et c’est un joueur qui est quand même très régulier au plus haut niveau », fait remarquer Garde.

 

« Dans la réflexion et dans le calcul des gens qui prennent la décision à savoir qui est le meilleur joueur de cette ligue, je pense que quand on est toujours en course pour l’être, c’est pour moi un critère très important, développe le coach. De la même manière que quand on fait une carrière de 15 ans au plus haut niveau avec 80 sélections dans son équipe nationale. Pour moi, la régularité au plus haut niveau est quelque chose d’extrêmement difficile et qui a une valeur très grande. J’espère que Nacho aura un jour la reconnaissance de cette Ligue, des gens qui la suivent et qui l’aiment. »

 

Arrivé d’Europe tout juste avant la fermeture de la fenêtre de transferts estivale, Bacary Sagna a lui aussi appris à connaître Piatti au cours des derniers mois. Il reconnaît aujourd’hui en lui un leader naturel aux habiletés surnaturelles.

 

« Il n’a pas besoin de parler. Il ne hausse jamais le ton, mais par son exemple sur le terrain et en dehors du terrain, je pense que tout le monde veut lui montrer un certain respect. Et il a des qualités techniques incroyables. En venant ici, je ne le connaissais pas du tout. J’entendais " Piatti, Piatti " et je me suis rendu compte à l’entraînement du talent qu’il a. »

 

« Je ne suis pas surpris qu’il fasse partie des meilleurs joueurs de la ligue. C’est quelqu’un qui porte l’équipe, qui est décisif à chaque match. Pour moi, il mérite autant qu’on parle de lui qu’on parle de [Wayne] Rooney en ce moment », conclut Sagna.

« Il ne faut pas qu'on ait de regrets »
L'Impact toujours dans la course