MONTRÉAL – Une idole, une icône, une inspiration, un modèle et même un professeur. Les joueurs de l’Impact de Montréal n’ont pas manqué de qualificatifs pour décrire leur enthousiasme à propos de l’arrivée imminente de Didier Drogba qui pourra hériter de son numéro fétiche sans problème.

Puisqu’il porte le numéro 11 - qui a fait la renommée de Drogba -, Dilly Duka était un joueur très en demande mardi au terme de l’entraînement du onze montréalais. Le sympathique Américain aux racines albanaises n’a pas l’intention de s’embarquer dans une négociation serrée avec la vedette ivoirienne pour lui céder.

(L'Impact a annoncé que Drogba débarquera mercredi à 16 h 25 à l'Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau. RDS diffusera et webdiffusera jeudi à 18h la conférence de presse entourant son arrivée.)

« Plusieurs personnes m’ont écrit à ce sujet sur Twitter et on en a aussi discuté dans le vestiaire, mais ce n’est pas vraiment un enjeu pour moi. C’est probablement un numéro spécial pour lui, mais le numéro n’est pas crucial à mes yeux », a témoigné Duka en rassurant du même coup plusieurs amateurs dont plusieurs sont déjà inscrits sur une liste d’attente pour acheter un exemplaire de son maillot.

« En fait, c’est beaucoup plus important d’avoir acquis un joueur comme lui pour pouvoir à aspirer à de grands résultats. Ce n’est pas comme si je devais absolument garder ce numéro. Je préfère de loin m’entraîner et jouer avec lui (que de garder le numéro 11) », a-t-il enchaîné en précisant qu’il a hâte de discuter de ce dossier avec son nouveau coéquipier.

Comme plusieurs de ses coéquipiers, Duka a grandi en admirant le jeu de Drogba sur les différentes scènes et il est emballé à l’idée de pouvoir découvrir certaines de ses astuces.

« Je suis un grand fan de lui depuis que je suis jeune. Du plus jeune joueur au plus vieux et en passant par les entraîneurs, nous allons apprécier de miser sur lui. On voudra profiter de ses qualités pour pousser vers les séries et encore plus loin. »

En tant que vétéran, capitaine et joueur qui a exercé son métier en Europe, Patrice Bernier constituait un autre acteur privilégié pour juger de l’ampleur de cette acquisition.

« Il n’a peut-être pas gagné la Coupe du monde, mais je le classe dans la catégorie de Thierry Henry à qui j’accorde peut-être un petit avantage parce qu’il a été plus régulièrement dans les discussions pour le Ballon d’Or. Je le place dans le top-5 des joueurs qui sont arrivés dans cette ligue », a analysé Bernier avec respect.

À vrai dire, pour Bernier, Drogba représente l’athlète avec la plus grande renommée internationale à s’établir à Montréal, et ce, peu importe le sport. Quand il repense à son premier séjour avec l’Impact au début des années 2000, le Québécois n’aurait jamais pensé que l’organisation aurait pu aspirer à un tel statut.

« Il y a 15 ans, j’aurais ri si on avait osé me prédire une telle chose. Je n’aurais jamais pu croire devenir ami avec Thierry Henry, jouer avec (Alessandro) Nesta et (Marco) Di Vaio. J’aurais pensé que c’était impossible. Je dirais que l’Atlantique s’est rétréci alors que l’Europe arrive avec ses joueurs de grande réputation. C’est très bien pour la MLS et aussi pour nous parce qu’on veut aller dans la bonne direction », a avoué le numéro 8.

Un modèle qui inspirera la troupe

Avant même que Drogba ne soit accueilli à Montréal avec les bras ouverts, plusieurs joueurs de l’Impact n’ont pas hésité à prétendre que le simple fait de le voir dans le vestiaire rehaussera la confiance du groupe.

« Automatiquement, la confiance augmente quand tu peux compter sur un joueur de sa qualité. C’est certain qu’il va nous aider à pousser pour un titre », a convenu Duka qui aurait pu essayer de gentiment monnayer son numéro 11.

« Normalement, avec une grande vedette comme lui, ça pousse le groupe à faire encore plus d’efforts. Tout le monde serait fier de jouer près de lui et de pouvoir lui faire des passes. On va essayer de bien l’accueillir et de faciliter son intégration », a exprimé Ambroise Oyongo qui est né au Cameroun.

Étant originaire d’Afrique, Oyongo voue une admiration encore plus grande envers Drogba qui s’est également illustré hors du terrain par ses actions humanitaires et politiques.

« C’est un symbole de réussite et un exemple avec tout ce qu’il fait aussi à l’extérieur du sport. Quand je parle des joueurs du club avec des origines africaines, nous sommes très fiers que ce grand frère vienne nous rejoindre », a souligné le défenseur qui ne regrette plus du tout d’avoir été échangé à l’Impact.

« On pourra beaucoup apprendre de lui, ça nous donnera un grand coup de pouce. On saura ce qu’il faut faire pour se rendre au sommet de notre carrière », a-t-il visé avec justesse.

Oyongo faisait notamment référence à Hassoun Camara. Le polyvalent joueur aux racines sénégalaises se comptait parmi les plus heureux de cette mise sous contrat. Il faut préciser que Camara avait raté de peu la chance de jouer en sa compagnie durant son séjour avec l’Olympique de Marseille.

« J’étais arrivé un an après lui et il avait une très bonne réputation. Il avait laissé un bel héritage dans le vestiaire, et pratiquement une fois par semaine, les joueurs reparlaient de lui. Je me disais que j’avais loupé de peu la chance de côtoyer une légende comme lui. Maintenant, les choses font que ça se produit », s’est régalé celui qui se rapproche d’un retour au jeu.

Mais en y pensant une seconde, l’homme le plus heureux est sans doute l’entraîneur Frank Klopas. Avec son expérience, il s’est retenu pour trop se réjouir devant les médias, mais il disposera maintenant d’une ressource exceptionnelle en attaque.

« Je savais que ça se tramait et que ça regardait bien. C’est fantastique de l’avoir avec nous », a conclu Klopas qui se dit le plus heureux quand son équipe gagne des matchs, ce qui devrait arriver plus souvent grâce à cette énorme injection de talent.

La seule note discordante de la journée aura été le refus de l'attaquant Jack McInerney d'accorder des entrevues. Il pourra se reprendre au cours des prochains jours, mais l'Américain devra s'habituer au fait de jouer moins souvent et il ne semble pas trop emballé par cette perspective.