PARIS (PC) - Les cavaliers seuls de Gustavo Kuerten et Juan Carlos Ferrero, les éliminations prématurées de Venus Williams et d'Amélie Mauresmo, ont donné lundi à la première journée des Internationaux de tennis de France, une image extrêmement contrastée.

Pendant ce temps, le tournoi de la Canadienne Sonya Jeyaseelan n'a duré que 51 minutes, le temps de subir une défaite sans appel de 6-2, 6-1 devant l'Allemande Anke Huber.

Si la logique de la saison sur terre battue a été respectée chez les hommes avec les qualifications aisées du tenant du titre brésilien et du jeune conquistador espagnol, le bas du tableau féminin s'est considérablement éclairci avec la défaite inattendue de la grande favorite Amélie Mauresmo, "tombée" en deux sets 7-5, 7-5 face à l'Allemande Jana Kandarr, 56e joueuse mondiale.

"Je suis très déçue", a déclaré Mauresmo, cinquième tête de série que plusieurs voyaient succéder au palmarès à Mary Pierce, forfait sur blessure.

La Française de 21 ans, victorieuse de quatre tournois en 2001, a succombé à la "pression", alors que Venus Williams n'a pas voulu tergiverser après son élimination en deux sets 6-4, 6-4 face à l'Autrichienne Barbara Schett, 25e joueuse mondiale.

"Je ne pouvais pas faire entrer les balles dans le court, alors que ses balles de fond de court me posaient des problèmes", a indiqué l'Américaine, tenante du titre à Wimbledon et aux Internationaux des Etats-Unis, championne olympique et numéro deux mondiale, qui n'avait pas concédé le moindre set à Schett, lors de leur quatre rendez-vous précédents.

Dokic en confiance

L'élimination de la Bulgare Magdalena Maleeva, no 13, battue en trois sets par l'Italienne Silvia Farina-Elia, a un peu plus dépeuplé ce bas de tableau féminin, et donné le sourire à deux convalescentes en pleinFute plantaire à Amelia Island, a battu 6-4, 6-1 lundi la Française Céline Beigbeder; la Belge Justine Hénin, qui s'était donnée une entorse à la cheville en demi-finale du tournoi de Berlin, a dominé la Japonaise Shnobu Asagoe 6-3, 6-2.

Mais la plus rayonnante était incontestablement Jelena Dokic: la Yougoslave, no 15, victorieuse récemment à Rome après avoir dominé Mauresmo en finale, a inauguré le nouveau court central "Philippe-Chatrier" en balayant 6-0, 6-0 en 40 minutes la Tchèque Adriana Gersi.

"J'ai travaillé tous les compartiments de mon jeu, dont mon service. Et Rome m'a donné énormément confiance", a indiqué Dokic. En soirée, toujours dans le bas du tableau, Nathalie Tauziat (9), qui disputait son dernier Roland Garros, a été éliminée par la Russe Lina Krasnoroutskaya 6-1, 6-3.

Jeyaseelan, classée 94e au monde, n'a guère représenté un défi pour Huber, qui a mis seulement 19 minutes pour enlever le deuxième set.

Aux prises avec une tendinite au genou gauche, la Torontoise a retourné seulement 16 des 39 premières balles de service (41 pour cent).

Jeyaseelan, âgée de 25 ans, a perdu 14 matches d'affilée cette année depuis qu'elle a défait l'Allemande Barbara Rittner, le 1er janvier au tournoi Gold Coast en Australie.

Avertissement de Kafelnikov

Chez les messieurs, Kuerten a comme à Monte-Carlo où il avait signé sa troisième victoire sur terre de la saison, dominé l'Argentin Guillermo Coria 6-1, 7-5, 6-4. Le prénommé "Guillermo" en référence à Vilas, a constaté les dégâts, comme Stefan Koubek, dominé lui aussi en trois sets sec 6-2, 6-2, 6-3 par Juan Carlos Ferrero. L'Espagnol, aux adducteurs à nouveau d'équerre comme Kuerten, entend récidiver après sa demi-finale disputée l'an dernier Porte d'Auteuil.

"Les matches ne se ressemblent pas, l'important est d'essayer de les gagner en trois sets", a indiqué l'Espagnol, aux trois sacres sur terre en 2001, qui avait déclaré forfait à la Coupe du monde par équipes la semaine dernière pour se refaire une santé physique.

C'est par le verbe et non par la raquette que la logique des résultats masculins a été contestée, lundi.

"On a pu voir dans les statistiques que Kuerten et Ferrero sont les deux meilleurs joueurs sur terre à l'heure actuelle. Mais d'autres jouent encore mieux, comme Andrei Medvedev ou moi", a déclaré péremptoire Yevgueni Kafelnikov, après avoir dominé l'Italien Federico Luzzi 6-3, 6-3, 6-4.

Le Russe septième tête de série, victorieux à Roland Garros en 1996, a commenté: "Roland Garros, je l'ai gagné une fois. Je crois fermement que quand je joue mon meilleur tennis, personne ne peut me battre même Kuerten."

Le Brésilien, numéro un mondial, est prévenu.