Byron doit redevenir un moteur offensif du CH
Canadiens lundi, 4 nov. 2019. 07:22 mercredi, 11 déc. 2024. 05:41Ces dernières années, Brendan Gallagher et Paul Byron ont été deux des principaux moteurs offensifs du Canadien de Montréal.
Ultimement, leur contribution les a élevés au rang d’adjoints au capitaine et leur a permis d’apposer leur signature au bas de pactes valides pour de nombreuses années, démontrant indéniablement le désir de l’état-major du Tricolore de construire autour de ces deux hockeyeurs.
Or, en ce début de campagne 2019-2020, Byron et Gallagher offrent des performances diamétralement opposées. Pendant que le fougueux numéro 11 a mis la main sur la coupe Molson pour le mois d’octobre, Byron est pour sa part toujours à la recherche de son premier filet cette saison.
Tant Gallagher que Byron inscrivent la grande majorité de leurs buts à l’aide du même procédé : en tirant depuis l’enclave. En décochant leurs lancers depuis la zone payante, ils bénéficient alors d’un angle de tir optimal pendant que le temps de réaction du gardien y est minimal, ce qui explique l’efficacité de cette action.
Plus précisément, depuis que Paul Byron s’est joint à la Sainte-Flanelle, il y a maintenant cinq saisons, plus de 91% de ses buts avaient pour origine l’enclave. En ce qui concerne Gallagher, ce taux est supérieur à 80% dans ce même intervalle.
La clé pour marquer avec régularité dans la LNH pour des joueurs tels que Byron et Gallagher, qui ne sont pas les plus talentueux ni les plus imposants physiquement, est définitivement de tirer depuis l’enclave.
Cette saison, Gallagher poursuit dans la même veine, alors qu’aucun autre joueur du Canadien ne tire davantage que lui depuis l’enclave pour un même temps d’utilisation. Encore plus impressionnant, dans toute la LNH, seuls quatre hockeyeurs ont cadré davantage de lancers que Gallagher depuis l’enclave, ce qui n’est pas peu dire.
Gallagher ne se contente pas de tirer depuis la zone payante, alors qu’il génère aussi un volume de lancers extrêmement intéressant depuis le bas de l’enclave.
En zone offensive, « Gally » est de tous les combats, allant se positionner systématiquement devant la cage adverse pour y faire dévier un tir, y recevoir une passe et y récupérer un retour de lancer. C’est ainsi qu’il parvient à générer un grand nombre de chances de marquer.
Conséquemment, il ne faut pas se surprendre que le numéro 11 du CH continue de noircir avec une grande régularité la feuille de pointage.
Quant à Paul Byron, la baisse drastique de sa récolte offensive est directement imputable à sa soudaine incapacité à cadrer des tirs depuis la zone payante.
Pour un même temps d’utilisation, le nombre de lancers cadrés par Byron depuis l’enclave et le bas de l’enclave a chuté de plus de 50% cette saison comparativement à l’année précédente, ce qui est extrêmement alarmant.
Cela s’avère généralement annonciateur qu’un joueur fonce moins régulièrement au filet. Bien que Byron bondisse sur moins de retours de lancers en zone offensive cette saison, il capte davantage de passes dans l’enclave, ce qui indique que le numéro 41 continue de se positionner courageusement devant la cage adverse.
Le véritable problème de Byron est plutôt que lorsqu’il se trouve en position pour décocher un tir depuis l’enclave, la majorité de ses tentatives ne frappent pas la cible. Plus précisément, seules 42,9% de ces tentatives sont cadrées. Il va de soi qu’un lancer bloqué ou hors cible n’a aucune chance de tromper le cerbère.
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En l’espace d’une seule saison, Byron est passé de l’attaquant du Canadien cadrant la plus grande proportion de ses tentatives de tirs provenant de l’enclave à celui réalisant le moins régulièrement avec succès cette action. Il s’agit d’une statistique aberrante qui a de quoi faire sourciller les amateurs du Tricolore.
Comment expliquer que Paul Byron ne parvienne plus à cadrer ses lancers depuis la zone payante?
D’abord, lorsqu’un joueur manque de confiance, il a généralement tendance à tenir plus fermement son bâton et à précipiter ses gestes. À ce moment, ses actions deviennent de plus en plus maladroites et il s’avère alors facile de s’embourber dans ce cercle vicieux.
Avec une maigre production offensive de trois passes en 14 parties, Byron semble certainement s’être enlisé dans ce piège.
Une autre hypothèse pourrait être que Byron conserve encore des séquelles psychologiques du combat qu’il a livré avec Mackenzie Weegar, ce 26 mars 2019. Au terme de cette bagarre, Byron a été mis K.-O. et il a fort probablement subi une commotion cérébrale.
Or, c’est justement depuis cette même date que Byron a été blanchi, alors qu’il n’a pas fait scintiller la lumière rouge lors des deux parties auxquelles il a participé suivant son retour au jeu en 2018-2019. Ces deux rencontres ne constituaient pas un échantillon de données suffisamment important pour alimenter les inquiétudes, mais à la lumière de ce premier mois du calendrier, il y a désormais lieu de s’alarmer de la présente situation.
L’hypothèse peut être que Byron craint inconsciemment d’être, à nouveau, frappé solidement et de subir une autre blessure sérieuse. Ainsi, lorsqu’il se trouve en possession du disque, il effectuerait ses actions avec rapidité pour se défaire de la rondelle, appréhendant les contacts potentiels. Cela pourrait conséquemment expliquer pourquoi son taux de tirs cadrés depuis l’enclave est en chute libre cette saison, lui qui excellait pourtant à ce chapitre par le passé.
Avec un contrat en poche pour trois autres saisons, le Canadien doit espérer que Paul Byron retrouve sa touche offensive rapidement. Il est totalement énigmatique que Byron ne soit plus capable de frapper la cible depuis l’enclave, et ce du jour au lendemain. Il est seulement possible de spéculer sur les causes potentielles à cet égard.
Avec un Brendan Gallagher en pleine forme, le CH est au premier rang pour constater dans quelle mesure l’apport d’un autre joueur au profil similaire, Paul Byron, peut s’avérer bénéfique au club.
Par le passé, ces deux joueurs ont d’ailleurs contribué de manière significative aux succès de l’équipe, et ce à l’aide du même procédé. C’est pourquoi il est impératif que le numéro 41 se ressaisisse rapidement, et sa production offensive dépend directement de sa capacité à cadrer des tirs depuis l’enclave.