Samedi passé, l’Impact de Montréal frappait son Waterloo avec une défaite de 7 à 1 à Kansas City. Le Sporting paraissait en promenade sur la plage face aux pauvres joueurs du onze montréalais. Cette humiliante défaite semble avoir secoué les hommes de Rémi Garde qui avaient le sourire discret au retour de ce voyage. Reprenant peu à peu du poil de la bête, l’Impact s’amenait au pire stade de la MLS pour affronter NYCFC.

Petite parenthèse sur le terrain du Yankees Stadium. Ce terrain se doit d’être remplacé, nous avons vu des scènes dignes d’une joute de la ligue de soccer amical de Carleton-sur-Mer (j’ai amplement le droit de nommer cette municipalité gaspésienne, j’y suis né). De voir des bouts de tapis de gazon synthétique bouger lorsqu’un joueur effectue un déplacement m’apparaît extrêmement dangereux pour les chevilles (et toutes autres articulations), mais aussi, ça jette de l’ombre non essentielle sur la MLS. Lorsque nous voyons les stades construits dans les dernières années, pensons à Atlanta, Cincinnati ou encore ce qui attend les joueurs de Miami, ça ne transpire pas de sérieux.

Enfin, Montréal pouvait compter sur le retour de suspension de Zakaria Diallo, lui qui avait écopé d’un carton rouge après une escarmouche avec Dom Dwyer. Et Harry Novillo, selon toute probabilité, a retrouvé son passeport. Malheureusement, le joueur étoile du Bleu-blanc-noir, Ignacio Piatti, manquait toujours à l’appel incommodé par une blessure au genou. Autre élément de fête, Evan Bush est devenu le gardien ayant cumulé le plus de minutes devant la cage montréalaise avec plus de 15 000.

Retour sur le match. La troupe de Rémi Garde ne paraissait pas assoiffée aujourd’hui. Voulant probablement éviter une autre raclée comme la semaine passée, le onze montréalais était brouillon, jouait prudemment et n’a pas réussi à concrétiser ses quelques chances de marquer. Avec trois tirs au but et seulement un cadré ainsi qu’une possession de ballon de 34 %, il n’a pas de doute, Sean Johnson va bien dormir ce soir. Ajoutons à cela le rouge de Maximiliano Urruti qui n’a pas aidé à ralentir Montréal. Déjà qu’avant les 20 dernières minutes, le match s’étirait comme une nuit d’hiver. D’ailleurs, il était extrêmement difficile de ne pas regarder le soleil printanier du coin de l’œil et se demander si compter les automobiles stationner dans la rue était plus divertissant.

De l’autre côté du rectangle, cependant, Evan Bush a dû faire preuve d’acrobatie pour bloquer 4 tirs dangereux. Comme ça arrive trop souvent chez l’Impact, une chance que le portier a répondu à l’appel. Le plus surprenant, c’était la nonchalance des joueurs new-yorkais. Avec une fiche de quatre matchs nuls et une défaite, j’aurais imaginé que Domènec Torrent aurait plus poussé, surtout avec un homme en moins chez l’adversaire. Soulignons au passage le bon match du Roumain Alexandru Mitriță, ses feintes et son intelligence offensive ont donné toute sorte de maux de tête aux défenseurs montréalais. Peut-être qu’à l’image du terrain, les partisans ne méritent pas mieux qu’une égalité. Qui sait? Dans tous les cas, le NYCFC, malgré son grand talent, tarde à se mettre en marche cette saison. Après cinq joutes, la campagne demeure à ses balbutiements, mais les débuts difficiles rattrapent souvent le moral des troupes. En tant que Montréalais, nous savons de quoi nous parlons!

Cependant, cette saison, l’Impact contrôle mieux ledit début de saison. Nous le savons, à cause de la température peu clémente, les Montréalais se voient dans l’obligation de disputer les premiers matchs à l’extérieur. L’histoire nous a démontré que cette solution comporte d’immenses défis. Par exemple, l’an dernier, les joueurs montréalais avaient seulement obtenu 3 victoires sur les pelouses adverses. Ce n’est pas le genre de statistique qu’on place en première page d’un curriculum vitae.

Cette année déjà, les résidents du Stade Saputo affichent un rendement 2-2-1 à l’étranger. Pas si mal. Notons, par contre, que les deux derniers matchs ont été plus ardus, mais compte tenu de la difficulté de jouer à l’extérieur, à présent, l’Impact peut se montrer satisfait. La semaine prochaine marquera la fin du long voyage avant de revenir à la maison pour affronter le Crew de Columbus. Juste avant, un poids lourd les attend au Audi Field de Washington. La troupe de Ben Olsen a perdu 4-0 à la maison contre LAFC. Ce faisant, ils risquent de vouloir rebondir la semaine prochaine devant leurs partisans. Mais ce sera sans l'artilleur Wayne Rooney qui a écopé d'un carton rouge à la 52. Prenons cela pour une bonne nouvelle.

Regardons le bon côté des choses, si l’Impact arrive à soutirer une victoire à Washington, la fiche de victoires à l’étranger de l’an passé sera atteinte, et ce, en 6 matchs plutôt qu’en 34. N’est-ce pas formidable? En plus, ça pourrait vraisemblablement être Anthony Jackson qui prendra la place d’Urruti. Peut-être que ce sera le bombardier de Limoilou qui donnera la troisième victoire aux hommes de Remi Garde.

En attendant, contentons-nous du match nul et souhaitons un prompt rétablissement à Piatti puisque son absence rattrapera le Bleu-blanc-noir tôt ou tard. Parce qu’après tout, sur une possibilité de 15 points, L’Impact en a amassé 7 et ce chiffre porte chance. Que voulez-vous demander de plus? Peut-être un but de Diallo à la 95e?