Demain débuteront les séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey et, sans vouloir tourner le couteau dans la plaie béante, les Canadiens de Montréal n’y sont pas invités. Cependant, ce tournoi printanier s’annonce riche en action. Les prédictions vont bon train et plusieurs Québécois se sont rangés derrière une équipe de rechange.

 

Après discussions, il demeure agréable d’observer à quel point les Canadiens possèdent une place de choix dans le cœur des partisans, mais lorsque leur équipe tombe au combat, une deuxième couche de l’amateur fait surface. Ce n’est plus purement émotif, mais bien sportif. Les débats débutent : quelle équipe sortira victorieuse, et ce, sans parti pris? Chose certaine, j’entends rarement des partisans quitter l’espoir du CH pour se rabattre sur les Leafs. Il faut savoir tracer une limite. Peut-être le seul invariable.

 

Cela dit, à quoi vont ressembler les séries 2019 ? Commençons par l’ouest.

 

Predators de Nashville contre Stars de Dallas

 

Nashville stoppera fort probablement la saison des Stars de Dallas. Les Predators ont obtenu la première place de la Centrale après que les Jets de Winnipeg se soient effondrés durant la seconde moitié de la saison. Avec une impressionnante fiche de 9-2-1, les hommes de Peter Laviolette voudront certainement revivre l’année 2017. Nashville, qu’on le veuille ou non, envoie sur la patinoire un groupe fort talentueux. Avec l’une des meilleures défensives du circuit Bettman et une offensive à rendre jalouses certaines équipes, l’équipe du paradis de la musique country devrait voir leur nom en deuxième ronde. Sans oublier l’apport précieux des gardiens de but. Pekka Rinne et Juuse Saras ont terminé la campagne au quatrième rang en qui concerne la moyenne de buts alloués avec un imposant 2,59.

 

Est-ce que les Stars vont arriver à stopper l’offensive et pénétrer la défensive ? On le verra assez vite. Par contre, les étoiles du Texas se placent au 28e rang de la LNH avec une production offensive de 2,55 buts par rencontre. Seulement les Ducks et les Kings font trembler le filet moins souvent. Cette statistique doit provoquer des rictus d’amusement chez les Predators, mais il ne faut tout de même pas prendre Dallas pour une équipe de garage. Si Jamie Benn, Alexander Radulov, Mats Zuccarello, Miro Heiskanen, John Klingberg et Esa Lindell décident de jouer du bon hockey, Nashville devra ouvrir la machine.

 

Blues de St-Louis contre Jets Winnipeg

 

Qu’en est-il de la série Blues contre Jets ? Les Blues, le 2 janvier 2019, se retrouvaient au 27e rang au chapitre des buts marqués. Retournement de situation, ils ont terminé la saison à égalité avec les Leafs dans le top six. Pas si mal comme remontée. Les Jets devront surveiller Vladimir Tarasenko, Ryan O’Reilly et Brayden Schenn. Ce trio peut faire mal paraître une défense et un gardien en un claquement de doigts. Le changement de ligne peut faire trembler les chevilles adverses également avec Oskar Sundqvist, Jaden Schwartz et David Perron.

 

De l’autre côté, Winnipeg ne fait pas dans la dentelle non plus lorsqu’on parle d’attaque. Blake Wheeler a terminé la saison avec 91 points avec 20 buts et 71 mentions d’assistance. On peut aisément affirmer qu’il passe aisément la rondelle. Derrière lui se trouve Mark Scheifele (38 buts, 46 assistances) et Patrik Laine (30 buts, 20 assistances). Sans oublier l’apport offensif magistral de Kyle Connor avec ses 34 buts. Winnipeg devra faire gaffe à la défense. Accordant 31 buts dans les neuf dernières parties, ils sont sortis gagnants seulement trois fois.

 

Devant les filets, on retrouvera Jordan Binnington qui semble encore flotter sur un nuage. À ses 30 derniers départs, il affiche une moyenne de 1,89 avec un pourcentage d’efficacité de .927. Sa fiche honorable va comme suit : 24-5-1. Peut-être permettra-t-il au Blues de se faufiler en deuxième ronde?

 

À l’autre bout de la patinoire se retrouvera le gardien de 25 ans Connor Hellebuyck. Pour sa part, il a terminé au deuxième rang de la Ligue nationale de hockey avec 34 victoires. Avec un pourcentage d’efficacité de .913 et une MBA de 2,90, il n’a pas à dire, ce sera une série fort agréable à visionner.

 

Flames de Calgary contre Avalanche du Colorado

 

Une autre équipe canadienne se battrait pour les grands honneurs. Les Flames de Calgary affronteront l’Avalanche du Colorado. Les Albertins ont terminé la saison au premier rang dans l’ouest après avoir amassé 107 points. Le deuxième rang leur appartient au chapitre des buts marqués avec 289. Oui, les Flames donneront des sueurs froides aux hommes de Jared Bednar.

 

Les Flames essayeront de poursuivre leur saison phénoménale. À cette occasion, Johnny Gaudreau, avec ses 99 points (36 buts et 63 assistances), en saison régulière poussera fort afin de connaître des séries à l’image de sa campagne. À ses côtés, nous retrouvons également deux autres marqueurs de 30 buts et plus (Sean Monahan et Matthew Tkachuk) et deux autres avec 20 buts (Elias Lindholm et Mikael Backlund). Puissants les Flames!

 

Plus bas, suivant la cordillère de l’Ouest, l’équipe de Denver détient un trio dangereux. Nathan MacKinnon (41 buts et 58 assistances), Mikko Rantanen (31 buts et 56 assistances) et Gabriel Landeskog (34 buts et 41 assistances), s’ils jouent à la hauteur de leur talent, pourraient donner quelques étourdissements nocturnes à la défense calgarienne.

 

Si nous regardons rapidement la défensive, nous remarquons que Colorado ont alloué 21 buts de plus que Calgary durant la saison. Calgary marque, et ce, de partout. Même à la ligne bleue, ils sont dangereux. Avec le vétéran Mark Giordano et ses 74 points en saison régulière ainsi que son différentiel de plus 39, la table est mise pour paniquer de côté de l’Avalanche. À cela, ajoutez l’acquisition d’Oscar Fantenberg qui assure une tranquillité d’esprit derrière et les Flames peuvent aisément espérer passer à la ronde suivante.

 

Toutefois, là où tout put s’effondrer, c’est devant le filet. Ce qui rend cette série palpitante par-dessus tout, c’est le fait qu’il n’y a pas de gardien numéro 1 ni chez les Flames ni chez l’Avalanche. Qui sera envoyé dans la mêlée? Philipp Grubauer a assurément aidé son équipe à se tailler une place dans le tournoi printanier, mais l’an dernier, il a été, disons-le, horrible face au Capitals. Oui, ils ont terminé lesséries avec le trophée dans les mains, mais, quand même, disons que Grubauer a perdu sa place de choix à ce moment. Cela dit, cette saison, en 37 départs, il garde le filet pour une moyenne de 2,64 avec une efficacité de .917 pour cent. Au bout du banc se trouve aussi le Russe Semyon Varlamov avec son pourcentage d’efficacité de .909 et sa moyenne de 2,87 en 49 matchs. Le choix paraît, vraisemblablement, difficile pour Jared Bednar.

 

Du côté des Flames, la situation se révèle similaire. L’entraîneur Bill Peters a envoyé sur la patinoire autant Mike Smith que David Rittich. Bien que les statistiques de Rittich (2,61 avec un pourcentage d’efficacité de .911) surpassent celles de Smith (2,73 pour une efficacité de .898), la logique pencherait pour le vétéran de 37 ans qui en est, selon toute vraisemblance, à sa dernière chance. En plus, son équipement pèse plus lourd dans la balance du charme!

 

Sharks de San José contre Golden Knights de Vegas

 

Mon enthousiasme des séries éliminatoires repose en grande partie sur cette confrontation. Vegas, en deux années d’existence, donnera tout pour atteindre la finale comme l’an passé. Quant à San José, les effluves de la Silicon Valley les amèneront-ils vers les grands honneurs? Ces deux équipes ont quelque chose en commun qui implique Ottawa. Autant les Sharks que les Knights ont brassé des affaires avec l’équipe de la capitale. En septembre, les gros poissons ont acquis les services d’Erik Karlsson et en février, Mark Stone s’amenait en renfort dans la capitale du vice. Depuis, disons que l’attaque des deux équipes se porte plutôt bien.

 

Rappelez-vous l’an dernier, Vegas éliminait San José en six matchs. Cette fois-ci, je reste persuadé que les Sharks voudront mordre les chevaliers pour accéder à la deuxième ronde. Et pourquoi pas à la finale, dans le but de reproduire la saison 2015-2016. Malheureusement, ils avaient dû jeter l’éponge contre les Penguins de Pittsburgh en six rencontres.

 

Que devons-nous attendre de cette série? Un festival offensif! Ces deux formations contrôlent la rondelle et prennent des lancers. Beaucoup de lancers. De plus, les Californiens peuvent se vanter de faire patiner cinq joueurs ayant marqué 25 buts et plus au terme de la présente campagne. Ce faisant, il ne faudra pas oublier Joe Pavelski, Thomas Hertl et Timo Meier. Le paradis du casino ne nous fera pas pleurer avec Jonathan Marchessault, William Karlsson and Reilly Smith. Ces trois garçons se retrouvent dans l’élite de la LNH avec un top 5 des meilleurs trios à 5 contre 5.

 

À la défense, Jaws peut se vanter d’avoir une des meilleures unités de la ligue. Avec Erik Karlsson, Brent Burns et Brenden Dillon, ça doit sentir le Norris dans la chambre. Vegas, quant à eux, va miser sur les exploits de Shea Theodore et Nate Schmidt non seulement pour l’apport offensif, mais aussi pour tenter de contrer la puissance de San José.

 

Le duel devant le filet représente également un beau cadeau pour les amateurs de hockey. Le Canadien Martin Jones, en 62 départs, affiche 2,94 en ce qui concerne sa moyenne de buts alloués et un pourcentage de .896. Ces statistiques le placent dans une drôle de position en étant le seul gardien à présenter une moyenne sous le .900 pour 50 matchs et plus. Pas très rassurant. Va-t-il être en mesure de tenir son équipe devant l’attaque des Las Vegan? Je lui souhaite du succès puisque les joueurs des Sharks ont l’air affamés en ce printemps 2019. Parlant des Las Vegan, Marc-André Fleury, lui, paraît en affaire. En 61 matchs, le Sorelois détient une moyenne de 2,51 et un pourcentage de .913. En ce qui concerne les gardiens, Vegas part avec une légère avance. Reste à voir si l’attaque et la défense vont suivre.

 

Les prédictions

 

Les prédictions, pour moi, c’est comme tenter de deviner la dernière note d’un album de Mars Volta. Ça peut être ardu! Qu’à cela ne tienne! Je me lance!

 

Nashville en six

Winnipeg en sept (favoritisme canadien)

Calgary en cinq (favoritisme canadien, mais Calgary devrait brûler la neige des montagnes coloradiennes)

San José en sept