Les séries éliminatoires sont maintenant commencées. Que se passera-t-il dans l’est?

Islanders de New York contre Penguins de Pittsburgh

En terminant au deuxième rang de la Métropolitaine avec 103 points, les Islanders se sont assurés d’obtenir l’avantage de la glace. Chose qu’ils n’avaient pas réussi à accomplir depuis 1988. Est-ce l’apport inestimable de Barry Trotz? L’entraîneur de 56 ans a joint l’île en juin 2018 après avoir remporté la Coupe Stanley avec les Capitals de Washington. Peut-être a-t-il amené avec lui l’ADN de gagnant? Probablement. La dernière fois que les Islanders ont accumulé autant de points, 104 pour être précis, c’était pendant la saison 1983-1984. Cette année-là, ils se rendaient en finale. Cela dit, les choses ont quelque peu changé depuis le début des années 80. D’autant plus que leur adversaire n’est nul autre que la troupe de Mike Sullivan. Ces Penguins ont remporté deux des trois dernières Coupe Stanley. Pas si mal sur un curriculum vitae. En d’autres termes, ce sera non seulement un duel sur la glace, mais aussi un duel d’entraîneur.

Bien que les deux équipes possèdent un attirail intéressant, l’offensive des Islanders peut en laisser plusieurs sur leur faim. En effet, les insulaires ont terminé la saison 22e au chapitre des buts marqués avec 223. Ironiquement, certains joueurs ont joui d’une excellente saison offensive. Pensons à Mathew Barzal, Josh Bailey, Brock Nelson et, sans oublier, le capitaine Anders Lee cumulant à eux seuls 87 buts et 135 mentions d’assistances. Par contre, il ne faut pas se leurrer, Pittsburgh envoie dans la mêlée une attaque destructrice lorsque tous les éléments punch in. Avec un enviable 3,30 filets par match, un 6e rang dans la LNH avec 268 buts marqués, les genoux de Thomas Greiss et Robin Lehner doivent commencer à claquer. Qui plus est, la ville de l’acier peut compter sur quatre marqueurs de 20 buts et plus : Jake Guentzel (40), Sidney Crosby (34), Phil Kessell (27) and Evgeni Malkin (21).

Au niveau de la défensive, le changement paraît bénéfique chez les Islanders. Passant de la pire défensive à la meilleure, la dernière fois que nous avons vu un tel exploit, c’était les Sénateurs d’Ottawa de 1917-1919. Est-ce dire qu’une pareille situation n’arrive qu’une fois tous les cent ans ? Du côté des Penguins, il faudra alors tenir à l’œil Johnny Boychuk, Ryan Pulock et la recrue Devon Toews, ces trois défenseurs jouent du hockey inspiré. Quant à Adam Pelech, tout semble fonctionner lorsqu’il patine. Il trône au sommet des plus et moins chez les Islanders avec un +22. Est-ce que Pittsburgh va arriver à passer la défensive? Fort probablement! Les blessures ont certainement donné des sueurs froides à Mike Sullivan cette saison. Il doit espérer se rendre en bout sans perdre d’autres morceaux.

Du côté des gardiens de but, les Islanders miseront sur un duel puissant. Thomas Greiss a terminé la saison avec une fiche de 23-14-2 avec une moyenne de 2,28 et un pourcentage d’efficacité de .927. Ça peut faire peur! Une équipe optimiste se dirait sans doute que l’autre gardien ne peut pas offrir un rendement similaire. Eh bien, Robin Lehner le peut! Candidat potentiel au trophée Vézina, le Suédois, avec ses six jeux blancs, propose une fiche de 25-13-5 avec 2,13 comme moyenne de buts accordés et un pourcentage impressionnant de .930. Matt Murray (2,69, .919) et Casey DeSmith (2,75, .916) ne donnent pas leur place non plus. La confrontation devant les filets pourra certainement changer l’allure des matchs. La bonne nouvelle demeure que nous allons être témoins d’une machine offensive confrontée à une machine défensive. Quelle machine s’effondra en premier?

Bruins de Boston contre Maple Leafs de Toronto

Ces deux équipes pourraient avancer que les séries éliminatoires se ressemblent. En effet, l’an passé, les deux troupes s’étaient affrontées en première ronde des séries. Les Bruins avaient eu le dessus en sept matchs. Les Leafs souhaiteront remettre les pendules à l’heure cette fois-ci.

Bien que la première ronde semble être un copier-coller de l’année dernière, nos amis de Toronto ont acquis un élément fort important : John Tavares. Ajoutons à cela la jeune étoile Auston Matthews, Mitchell Marner et vous obtenez un magnifique rendement de 110 buts. Ce n’est pas tout, incluant les trois joueurs précédents, l’équipe de la Ville-Reine peut se péter les bretelles avec pas moins de sept marqueurs de 20 buts et plus. Les deux suivants sur la liste sont Nazem Kadri (qui a plutôt l’habitude d’en envoyer une trentaine derrière la ligne) et Patrick Marleau avec 16.

Toutefois, les Bruins proposent un jeu plus robuste et les Leafs ne tolèrent pas très bien cela. Connaissant plusieurs ennuis avec le style de jeu bostonnais, nos amis ontariens devront se coucher tôt pour déculotter la solide brigade défensive composée de Zdeno Chara, Charlie McAvoy, Torey Krug. Le premier procure des frissons dans le dos seulement à y penser, les deux autres contrôlent extrêmement bien la rondelle ce qui permet des sorties de zone rapide et efficace. En ce qui concerne les défenseurs, il apparaît clair que les oursons de la Nouvelle-Angleterre partent avec l’avantage. Sans oublier que les Bruins enverront trois butteurs de 30 buts et plus sur la patinoire pour déstabiliser l’adversaire. Dans tous les cas, Mike Babcock doit remercier les cieux de retrouver Jake Gardiner et Travis Dermott dans l’alignement.

Devant le filet, le Danois Frederik Andersen a connu des hauts et des bas. Bien qu’il paraît avoir retrouvé ses repaires en fin de parcours, tout porte à croire qu’il peut s’effondrer à nouveau pendant le tournoi printanier. Malgré tout, le Danois de 29 ans quitte la saison régulière la tête hors de l’eau avec une moyenne de 2,17 buts par match et un pourcentage d’arrêt de .917. Il y a fort à parier que les Bruins déstabiliseront Andersen en lançant plusieurs rondelles vers lui afin d’essayer de détruire sa confiance et reproduire son mois de mars misérable. Effectivement, en mars, Andersen s’est vu retiré de la partie à deux reprises en encaissant 36 buts en 11 départs. Du côté de Boston, le gardien partant, Tuukka Rask, a connu un début de saison ordinaire, mais depuis février, le Finlandais apparaît plus confiant avec une fiche de 13-5-1. Dans le vestiaire, Rask devra remercier chaleureusement Jaroslav Halak de les avoir gardés sur le bateau cette saison.

Capitals de Washington contre Hurricanes de la Caroline

Autant les Capitals que les Canes seront affamés dans cette série. Washington voudra, sans doute, recréer les séries 2018 et les ouragans, eux, vont se battre pour poursuivre leur périple éliminatoire puisqu’ils n’ont pas mis les patins sur la patinoire desdites séries depuis 2009.

Parler de la puissance offensive des Capitals devient redondant. Nous le savons, avec l’homme aux 51 buts, Alex Ovechkin, le train va bon train! Combiné à ce récipiendaire de huit trophées Maurice Richard, six autres marqueurs de 20 buts et plus aident l’équipe. Aussi, le quatrième trio composé de Nic Dowd, Travis Boyd and Andre Burakovsky est en mesure de marquer et de nuire à l’équipe adverse. Avec 274 buts marqués, les voisins de la Maison Blanche occupent le cinquième rang de la LNH.

De l’autre côté de la glace, le jeune attaquant de 21 ans Sébastien Aho peut étourdir les joueurs de Todd Reirden. Avec 30 buts, il domine les débats chez les Canes. De plus, l’acquisition de Nino Niederreiter en janvier ne peut pas nuire à la Caroline. Disons qu’avec le Wild, les moteurs criaient sur le idle, mais son arrivée chez les ouragans l’a secoué assez pour lui permettre de produire 14 buts pour un total de 30 points en 38 matchs. Les yeux ne quitteront pas le vétéran Justin Williams lorsqu’il patinera. L’ancien joueur des Caps aimera vraisemblablement ajouter des buts à son compteur. À 37 ans, le dernier tour de piste approche.

À la défense, Washington semble en meilleure posture. Oui, ils seront privés des précieux services de Michal Kempny, mais John Carlson et le nouveau venu Nick Jensen seront en mesure de protéger les arrières de duo de Matt Niskanen et Dmitry Orlov.

Les Hurricanes se montrent plus compétitifs depuis l’addition de Dougie Hamilton. Le Canadien de 25 ans a augmenté la production offensive avec ses 18 buts et ses 21 mentions d’assistances. Le top 4 sera complété, sans doute, par Jaccob Slavin, Justin Faulk et Brett Pesce. Ces quatre défenseurs demeurent de bons manieurs de rondelle, ce qui donnera possiblement des maux de tête au Capitals.

Les deux gardiens vont représenter des pierres angulaires de cette série. Les hauts dirigeants des Hurricanes doivent se féliciter d’avoir signé Petr Mrazek en 2018. Il représente une des raisons pour lesquelles la Caroline participe aux séries éliminatoires cette saison. Le seul bémol, c’est que Mrazek n’a pas réellement vécu les séries éliminatoires. En effet, son expérience s’arrête à 11 rencontres. Braden Holtby, quant à lui, a terminé ses cinq dernières parties avec une fiche phénoménale de 1,60 concernant la moyenne de buts accordés et un pourcentage d’efficacité de .945. Que demander de mieux? Comment va-t-il dans le tournoi printanier? Depuis 2012, il affiche des chiffres enviables de 2,04 en MBA et une efficacité de .929 en 82 présences.

Lightning de Tampa Bay contre Blue Jackets de Columbus 

Cet affrontement s’annonce intrigant. Par contre, il paraît utopique de penser que les Jackets remporteront cette série.

Avec 319 buts marqués, Tampa mène la LNH. Ici, on parle tout de même de 30 de plus que San José, la deuxième meilleure offensive du circuit Bettman. Cela dit, d’un point de vue offensif, la balance pèse plus lourd du côté des Lightning. Steven Stamkos, Nikita Kucherov, Brayden Point, Tyler Johnson, Yani Gourde et Anthony Cirelli vont sans conteste avoir le dessus sur l’artillerie lourde des Jackets. À moins que Artemi Panarin, Cam Atkinson et Pierre-Luc Dubois ouvrent les valves au maximum, il y a fort à parier que Tampa sortira victorieux de ce duel. Le truc, cependant, c’est qu’ils seront contraints de passer les hommes de la ligne bleue de Tampa. En plus, tout porte à croire que Victor Hedman se joindra à la fête. Les amis du canon miseront sur Seth Jones et Zach Werenski pour protéger leur partie de territoire. Rappelez-vous que Tampa a placé 319 rondelles derrière les gardiens opposés. De ces 319 filets, 206 étaient à 5 contre 5. Columbus se retrouve au 18e rang du circuit avec 170 buts accordés à égalité numérique. Si nous osons un calcul, John Tortorella va avoir du matériel pour sortir de ses gonds.

Une fois passée la défense, les deux équipes feront face à deux des meilleurs gardiens de la LNH. Sergueï Bobrovskiavec ses 9 jeux blancs paraît en confiance avec une moyenne de 2,58 et un pourcentage de .913. Andrei Vasilevskiy, quant à lui, a terminé la saison avec 2,40 de MDA et .925 % d’efficacité avec six blanchissages. Les deux Russes offriront un beau spectacle.

 

Les Prédictions

Pittsburgh en 6

Boston en 7 (il n’y a pas de favoritisme canadien ici)

Washington en 6

Tampa Bay en 5