Valérie Tétreault, jeune retraitée du tennis à 22 ans
Tennis lundi, 14 févr. 2011. 02:47Le 9 décembre dernier, Valérie Tétreault a convoqué les médias pour leur annoncer qu’elle mettait un terme à sa carrière. Près de vingt jours après cette annonce, j’ai eu la chance de la rejoindre à son domicile familial de Saint-Jean-sur-Richelieu afin de recueillir ses commentaires.
Âgée de seulement 22 ans, elle a pris tout le monde par surprise. Pourquoi s’être retirée à 22 ans ? « Bonne question. Cela faisait longtemps que je jouais au tennis. J’ai commencé à jouer à l’âge de huit ans et à voyager à 11 ans. Mon rêve de jeunesse était d’atteindre le top 100. Je me dis que le 112e, c’est assez bon. Je considère avoir atteint mes objectifs. »
Maintenant qu’elle ne vit plus comme une joueuse professionnelle, Valérie Tétreault veut oublier une année 2010 difficile. « Je veux vivre autre chose. Relever de nouveaux défis. Je crois avoir fait le bon choix. Pour moi, jouer au tennis n’a jamais été un sacrifice. Lorsque ce l’est devenu, j’ai vu qu’il y avait un problème… En septembre, je vais débuter mes études universitaires en communications. C’est un monde qui m’a toujours passionné. J’aimerais aussi redonner l’aide que j’ai reçu en devenant entraîneur. La relève en tennis est très bonne ! »
Aimerait-elle se diriger comme analyste de tennis à RDS ? « Je ne sais pas. Je pourrais devenir la prochaine Hélène Pelletier, mais j’ai encore du chemin à faire », dit-elle en riant.
Le 25 novembre, neuf jours avant l’annonce de la retraite de Valérie Tétreault, Tennis Canada annonçait une nouvelle structure, visant à offrir aux joueuses tous les services offerts par Tennis Canada. Valérie Tétreault aimait-elle cette structure ? « Oui, c’était une belle structure. Le Canada est un grand pays, mais nous avons peu de joueuses. Cela va peut-être nous offrir de meilleures joueuses. Je suis encouragée par la relève. »
Sur le circuit de la World Tennis Association (WTA), Tétreault a connu plusieurs bons moments. Le premier? Son match sur le Court Central le 18 janvier dernier, à l’Open d’Australie. « Petite, je me levais la nuit pour voir les matchs ! C’était très intimidant, il y avait des caméras d’ESPN partout. »
Elle n’oubliera jamais ses participations à la Fed Cup où elle a représentée le Canada. « Quelle fierté ! J’ai eu la chance de jouer en simple et en double, j’ai remporté quelques matchs. À Montréal, la foule était excitée, c’était très plaisant. »
Lorsqu’une joueuse de tennis atteint la WTA, elle réalise son rêve, mais elle se bute à une multitude d’obstacles. Lesquels? « Il y en a beaucoup. Il y a évidemment l’argent. On veut voyager avec notre entraîneur. Nous devons payer ses frais de voyage et ceux sur place (repas, hôtel, etc.). »
Un autre obstacle pour Valérie Tétreault : les voyages. « Je ne suis pas une fille qui aime vivre dans ses valises. J’étais en voyage 30 semaines par année. Il y a deux mondes sur le circuit de la WTA. Celui des Top 50, avec de beaux hôtels et des tournois dans de belles villes. Il y a aussi celui des autres joueuses, on se retrouve dans des ‘‘trous perdus’’ et dans des hôtels peu luxueux. »
Avec trois titres, deux participations à des tournois du Grand Chelem et le 112e rang mondial. Valérie Tétreault se dit satisfaite de sa carrière. « Je ne me serais pas retirée si je n’avais pas été satisfaite. En 2008, j’y ai pensé, mais je me disais que je n’avais encore rien accompli et j’aurais vu ma carrière comme un échec. »
Merci à Valérie Tétreault pour son temps et sa générosité !