*La saison 2011–2012 du Canadien fut un cauchemar dans tous les sens du terme.

Des entraîneurs furent congédiés les jours de matchs, un entraîneur unilingue anglophone fut promu dans une province où la langue francophone est pourtant primordial, des coéquipiers se battaient entre eux, le directeur général fut limogé lui-aussi…

De plus, certains fidèles partisans mis des sacs en papier sur leur tête, en fin de saison, pour signifier la saison insupportablement atroce que leur offrait le CH alors que d’autres ne se présentaient tout simplement plus au Centre Bell pour supporter leurs favoris.

Puis, bien sûr, le Canadien termina le calendrier régulier dans les bas-fonds du classement général de la ligue, finissant au 15e et dernier échelon de sa conférence, une première dans l’histoire habituellement si florissante du Tricolore.*

Le 2 mai 2012, la reconstruction de l’équipe pris son envol. Un directeur-général beaucoup plus charismatique et rassurant que son prédécesseur fut nommé à la barre du club: Marc Bergevin. Les évènements qui suivirent cette nomination dans les semaines suivantes furent tout aussi brillants.

Par conséquent, force est d’admettre que seulement un an plus tard, soit le 2 mai 2013, l’organisation montréalaise fît d’énormes progrès, alors que les joueurs du CH se préparaient à entamer la première ronde des séries.

Déjà là, après la saison de misère du Canadien l’année précédante, les séries en 2013, c’était improbable. Passé du dernier rang de ton association à une place en séries éliminatoires, c’est tout un accomplissement en soi. Mais ce que le nouvel entraîneur-chef Michel Therrien (bilingue celui-là) et ses assistants ont accomplis au cours de la saison écourté de 48 matchs, soit de décocher le titre de la division nord-est ainsi que le 2e rang dans la conférence de l’Est, ça relève du miracle. Ce revirement de situation, personne n’aurait pu le prédire.

Une partie du succès doit absolument être attribué à Therrien, qui a su insuffler une dose de confiance à ses joueurs en insistant sur le concept d’équipe, l’attitude et la discipline dans le vestaire du bleu-blanc-rouge. L’homme de 49 ans a également pris l’importante décision de retenir les services d’Alex Galchenyuk et de Brendan Gallagher, décision qui porta ses fruits tout au long de la campagne.

Une autre partie du succès doit être attribué à Bergevin. Celui-ci a trouvé la façon d’améliorer la Sainte-Flanelle en engageant l’ailier Brandon Prust et le défenseur Francis Bouillon, des vétérans prêt à tout pour défendre leurs coéquipiers, ajoutant ainsi un élément de caractère qui manquait totalement chez le Canadien lors des dernières campagnes.

De plus, le d.g. n’a pas eu peur de s’entourer d’hommes de hockey compétents et expérimentés comme Rick Dudley et Scott Mellanby.

Cependant, une grosse portion de la réussite doit également être créditée aux joueurs.

D’une part, le défenseur P.K. Subban (38 points en 42 matchs, 12) et le centre Lars Eller (30 points en 46 matchs, 8) ont connu une fomidable progression au sein du grand club, connaissant chacun leur meilleure saison en carrière et s’illustrant constamment de quelque façon que ce soit.

D’autre part, les défenseurs Raphael Diaz, Alexei Emelin et Francis Bouillon ont également connu des bonnes saisons. Que ce soit Diaz avec une savante passe, Emelin avec une solide mise en échec ou Bouillon avec son rôle de mentor à l’endroit des jeunes Tinordi ou Beaulieu, ils ont tous eu leur mot à dire dans le redressement du Tricolore cette année.

C’est sans ignorer le travail sous-estimé de Brandon Prust, lui qui terminé au sommet de l’équipe en ce qui a trait au nombre de minutes de punition obtenus (110), laissant tomber les gants sans cesse face à des durs à cuire beaucoup plus costauds que lui. L’ailier de 6 pieds, 2 pouces et 195 lbs a aussi fini premier chez les attaquants du Canadien au chapitre des mises en échecs données.



Or, c’est la recrue Brendan Gallagher qui a incontestablement été la révélation de l’année avec sa détermination, sa fougue et son acharnement. Il a enfilé 15 buts, 28 points et un différentiel de +10 en 44 rencontres avec le CH. Plusieurs fois au cours de l’année et malgré sa petite taille, Gallagher a été la bougie d’allumage de son équipe, avec sa volonté d’aller payer le prix devant la filet adverse, son désir de faire n’importe quoi pour permettre à son équipe de gagner et son attitude irréprochable.

En outre, il y a eu l’autre recrue, Alex Galchenyuk, le troisième choix au total du repêchage de 2012, possédant un immense bagage de talent et d’habiletés. Ce dernier, avec ses feintes sensationnelles, nous a démontré ce qu’il pourrait amener à ce club dans un avenir plutôt rapproché. Il a obtenu 27 points en 44 matchs et tenu un différentiel de +14, le meilleur de son équipe. Et le jeune homme n’a que 19 ans!

Évidemment, il ne faudrait pas non-plus ignorer les saisons plus que respectables des attaquants Max Pacioretty et de Tomas Plekanec, le premier ayant été le meneur chez les points récoltés de l’équipe avec 39 points en 44 parties, le second ayant amassé 33 points en 47 matchs et en ayant été très fiable dans les deux sens de la patinoire, comme à son habitude.

Malhereusement, le gardien Carey Price a été chanceleant. Parfois phénoménal derrière le filet montréalais, parfois nonchalant, Price a connu une agréable saison n’eut été des cinq ou six derniers affrontements auxquels il a pris part. On parlait même d‘une nomination potentielle pour le trophée Vézina, remis annuellement au meilleur gardien du circuit. Mais la confiance de l‘homme natif d‘Anahim Lake a alors chuté au plus bas point et il ne faisait plus les arrêts clés, allouant ainsi 5 buts contre Toronto, 7 buts contre Philadelphie, 5 buts contre Washington…

Le numéro 31 du CH a donc conclu l‘année avec une fiche ordinaire de 21–13-4, une moyenne de buts alloués de 2.59 et un coefficient d‘efficacité de .905. Pour compare, Price avait mérité une moyenne de buts alloués de 2.43 et un coefficient d‘efficacité de .916 en 2011–2012, ce qui, dans les deux cas, est supérieur aux chiffres qu‘il a affiché cette saison. Alors, il y a eu une régression.

Par contre, le portier slovaque Peter Budaj, de son côté, a prouvé qu’il est un excellant gardien auxiliaire en affichant un dossier de 8–1-1 en 10 parties et une moyenne de buts alloués de 2.29, une des meilleures pour les gardiens substituts cette saison.

_La deuxième partie de cet article, consacrée aux déceptions de cette année et aux correctifs à apporter pour le futur, sera publié d‘ici peu._