La magie de Disney, au pas de course!
Amateurs mercredi, 13 oct. 2010. 14:26Samedi le 2 octobre 2010 dernier, j’ai participé à ma première course de demi marathon, soit 21 km, dans le cadre d’une levée de fonds faite au profit de la Société de Leucémie et de Lymphome du Canada et de leur programme de course Team in Training. La course s’appelait le Disney’s Wine and Wine Half Marathon et était présentée dans le cadre de la 15è édition du Epcot International Food and Wine Festival. Voici donc le résumé de ma fin de semaine.
Ça y’est! Vendredi matin, 1er octobre, on était huit personnes du groupe Team in Training (TNT) qui embarquaient à bord du vol Air Canada 944 en direction d’Orlando pour prendre part au Disney Wine and Dine Half Marathon le lendemain soir. Des huit personnes, on avait sept coureurs, Tony, Jean François, Elaine, Ron, Angelina, Robert et moi ainsi que Janet, la responsable de notre groupe.
Le vol s’est bien passé et dès notre arrivée, nous avons pris le Disney Magical Express pour se rendre à notre hôtel, le Epcot Yacht Club Resort. On s’enregistre et ensuite, direction l’Expo Marathon au ESPN Wild World of Sports. Pour ceux qui ne le savent pas, lors d’un marathon ou autre course du genre, il faut généralement se présenter à l’Expo Marathon dans les jours précédents l’événement pour aller prendre notre dossard, notre puce électronique et visiter les différents kiosques commerciaux. Vous imaginez bien qu’il ne serait pas possible de remettre tout ça tout juste avant l’événement à des milliers (11 000 dans notre cas) de participants.
Ensuite retour à l’hôtel où nous avons pu profiter de la piscine un moment avant d’aller souper tous ensemble au Cap May Cafe où nous avons rencontré les trois participants TNT du chapitre de Toronto, Julie, Stephanie et Lorie. Après le souper, direction la chambre de Janet où nous avons profité des recommandations de dernières minutes avant l’événement en plus de décorer nos chandails de course pour le lendemain avec des couleurs, inscrire dessus le noms des gens pour qui nous courrions et tout simplement passer un bon moment tous ensembles. Puisque la course était le soir, Janet nous a aussi remis des bracelets et des colliers lumineux dans le noir, question de nous déguiser un peu.
Dodo quand même assez tôt pour la plupart, considérant que nous nous étions levés très tôt, quatre heures du matin dans mon cas, pour prendre l’avion.
Samedi matin, nous suivons les instructions des entraîneurs à la lettre. Petit déjeuner et ensuite, repos sur le bord de la piscine. Samedi n’était pas la journée pour aller marcher des kilomètres dans les parcs de Disney. Il fallait conserver notre énergie pour le soir. Midi trente, rendez-vous au Convention Center où un brunch d’inspiration attendait les 387 participants membres de TNT à travers l’Amérique du Nord qui prenait part au demi marathon le soir même. Évidemment, ces événements sont très importants pour le programme Team in Training de la Société de Leucémie et de Lymphome du Canada (pour les chapitres TNT canadiens) et des États-Unis (pour les chapitres américains). Les levées de fonds faits par les participants comme moi sont une grande source de financement pour cette société dans nos pays respectifs. Durant le banquet, on a droit à des témoignages de gens qui ont fait face, eux mêmes ou en soutien à d’autres personnes, à un cancer du sang.
C’est très émouvant et très motivant. Durant le brunch, on nous a annoncé que les 387 participant TNT présent avaient amassé au total 1,1 millions de dollars pour la lutte contre les cancer du sang. Wow, c’est impressionnant et ça nous rappelle que l’union fait la force. On prend même la peine de nommer les dix personnes parmi les 387 qui ont amassé le plus d’argent. Dans les huit premiers, trois sont des membres de notre équipe. On avait Tony qui a pris la 8è position des “fundraisers”, moi qui a pris la 5è position et la grande championne de la levée de fonds, notre coéquipière Élaine. Inutile de dire que les membres de notre table étaient très fiers. Que voulez vous, au Québec, on est des kings de l’entraide!
Après le brunch, vient le temps du repos énergique, bref une sieste en prévision de notre longue soirée. Ensuite vient le repas du soir au Captain Grille. Hum, le menu est du type table d’hôte mais n’est pas très compatible avec un repas de marathonien. Angelina a la bonne idée de demander à notre serveuse s’il était possible d’avoir un repas de pâtes parce qu’on participait au demi marathon plus tard dans la soirée. La magie de Disney s’est manifestée. “Bien sûr, ce n’est pas sur le menu, mais on a un repas prévu exprès pour les participants”. Des pâtes, bien sûr, avec un peu de poulet grillé, le tout accompagné par une banane lors de la remise de l’addition. À ne pas douter, rien n’est laissé au hasard à Disney.
Les participants du Disney Wine and Dine Half-Marathon étaient pour la plupart logés à notre hôtel ou à l’hôtel voisin, le Beach Club Resort. Imaginez le nombre de personne qui attendaient les navettes pour se rendre au départ. Beaucoup de chandails mauves dans la file, couleur officielle de Team in Training.
Une fois à bord des navettes, elles nous amènent au départ au ESPN Wild World of Sport où une immense scène était déployée avec animation et même de la musique. Petit deux heures à tuer avant le départ. On jase, les habitués de tels événements nous racontent des anecdotes d’événements précédant. Le tout passe assez rapidement. Vers 21h30, on nous invite à se rendre dans notre section de départ. Il y avait 8500 participants au demi marathon et 2500 participants qui faisaient la course “à relais” soit en équipe de deux. Nous avions donc approximativement 9700 coureurs au départ. Nous avons tous pris le départ dans le groupe C. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à avoir des fourmis dans les jambes. Nous sommes tous ensembles dans la masse à attendre le départ, avec les animateurs qui s’efforcent de faire monter l’intensité avant le départ. À 21h58, départ des participants en chaise roulante. Deux minutes plus tard, départ des coureurs. En fait, je devrais dire des coureurs et des marcheurs. Il faut savoir que dans ces événements certains ne courent pas, mais font l’événement en marche rapide. Contrairement à d’autres événements, les coureurs et les marcheurs n’étaient pas séparés. Lorsque le départ a été donné, les premiers se sont élancés à pleine course alors que les coureurs plus loin, comme nous, avancions lentement jusqu’à la ligne de départ. Après sept minutes, on est arrivé tout près du départ et c’était à notre tour de s’élancer.
Les premiers 800 mètres se font sur une route relativement étroite pour le départ de près de 10,000 personnes. C’est très difficile de se frayer un chemin pour dépasser les coureurs lents ou les marcheurs qui marchent de 4 à 5 personnes de large. Certains prennent le risque de dépasser en courant dans le gazon, je m’abstiens. Ce n’est pas le moment de mettre le pied dans un trou et de me fouler une cheville. Je patiente jusqu’à ce que je puisse prendre une allure plus normale. Tiens tiens, dès que j’arrive à une cadence respectable, je me rends compte qu’il fait plus chaud et aussi plus humide que ce que je ressentais pendant les deux heures d’attente avant le départ. Il faisait environ 28 degrés Celsius.
Dès le premier mile (on est aux USA, donc on oublie les kilomètres) on arrive à la première station d’eau. Très bien organisée, des tables de Powerade et d’eau des deux côtés du boulevard en très grande quantité, donc pas de cohue au ravitaillement. On continue ensuite en direction du premier parc thématique, Animal Kingdom. En raison du parcours emprunté, on avait appris avant l’événement qu’il n’y aurait pas de spectateurs sur le parcours, sauf à la fin quand on arriverait à Epcot Center. On s’attendait donc à un parcours sans encouragements. Erreur! Les coaches et responsables des différents chapitres de TNT qui accompagnaient les participants était dispersés tout au long du parcours. Durant toute la course, on avait des gens qui criaient et qui manifestaient lorsqu’ils voyaient le fameux chandail mauve TNT. Juste après avoir franchi environ deux miles, nous croisons en sens inverse le meneur qui lui est déjà rendu à près de 7 miles. J’ai beau croire qu’il est parti plusieurs minutes avant moi, c’est quand même franchement impressionnant de le voir filer à toute allure.
Juste avant l’entrée à Animal Kingdom, soit après environ 3,5 miles, une autre station de ravitaillement nous attendait. Sur les recommandations de mon vétéran coéquipier Ron, j’ai pris le temps de regarder autour de moi tout au long du parcours pour profiter à plein de l’événement. Courir dans ce premier parc thématique fut un peu difficile. En raison du grand nombre de participants et de la configuration des sentiers du parc, il y avait un effet d’entonnoir qui une fois de plus freinait notre cadence et où nous avons parfois dû carrément marcher en raison de la densité de coureurs. Dans les parcs thématiques, tous les employés de Disney nous encourageaient à vive voix et connaissaient très bien le programme Team in Training et ne manquait pas de crier très fort notre cri de ralliement “GO TEAM”.
A la sortie du premier parc, juste après avoir passé l’affiche “5 miles”, j’aperçois à ma droite notre responsable Janet qui s’époumone à encourager les coureurs de TNT. Je traverse le parcours vers la droite pour m’assurer qu’elle me voit et pour lui faire signe que tout va bien pour moi. Dès qu’elle me voit, elle crie encore plus fort. C’est très motivant, d’autant plus qu’après avoir couru dans un parc, reprendre la route sur le grand boulevard est un peut moins inspirant. À chaque station de ravitaillement, je ne manque pas de prendre un peu de Powerade et d’eau, en plus de m’en verser un peu sur la nuque (de l’eau, pas du Powerade).
Rendu au 6è mile, je fais un petit survol de ma condition. Respiration? Ok. Cadence? Un peu lent à mon goût mais ça va. Mes muscles? Ok, je me sens très bien. Mes pieds? Mais qu’est-ce que c’est que ça? Une ampoule au pied droit! Mais je n’ai jamais d’ampoule quand je cours. Petite parenthèse ici pour ceux qui n’ont pas l’habitude de la course. Quand on court, on est concentré, on est dans une espèce de bulle. C’est pourquoi il faut de temps à autre porter une attention particulière sur les différentes parties de notre corps pour vérifier notre condition avant qu’on se rendre compte d’un problème à cause de la douleur intense. Fin de la parenthèse. Je sens donc que j’ai une ampoule au pied droit avec encore la moitié du chemin à faire. J’espère alors que la petite douleur que je ressens ne se transformera pas en douleur intense. Merci à mes bas de course qui minimisent le frottement. La douleur à ce niveau est demeurée supportable jusqu‘à la fin.
Après la mi-course, je vois bien que ça devient très difficile pour plusieurs. Les silhouettes commencent à tanguer un peu de gauche à droite lors des pas de course. C’est un signe que ce n’est pas facile. Plusieurs marchent et là aussi on voit bien que ce ne sont pas de petites marches de récupération que beaucoup de coureurs amateurs s’accordent durant une course d’endurance. Je continue à enfiler les kilomètres. Ça va. L’ampoule est sous contrôle et bien que ma cadence soit lente, je vais bien. Au 8è mile, un coach de TNT d’un autre chapitre m’aperçoit. Il vient près de moi et me demande si tout va bien. Je le rassure et il m’encourage pour la suite.
Au 9è mile, on entre dans le parc de Disney’s Hollywood Studios. Il y a beaucoup de choses à voir et encore une fois, dès notre entrée dans le parc, les employés de Disney ne ménagent pas leurs encouragements et là encore on entend de nombreux “GO TEAM“. Toujours dans le parc, autour du 10è mile, j’aperçois Jean François qui cours et qui a une démarche d’un coureur qui ne l’a pas facile. À une vingtaine de pieds derrière lui, je lui lance un retentissant “Lets’go Jean François, lâche pas!” Il faut savoir que Jean François est un habitué de la course et est normalement un coureur beaucoup plus rapide que moi. J’arrive à ses côtés et je prends de ses nouvelles. Il va pas trop mal en général mais a une baisse d’énergie qui lui complique la tâche. Je cours une petite minute avec lui, je l’encourage et je continue. Dans le parc d’Hollywood Studios, je ne sais plus où donner de la tête tellement il y a de choses à voir. On passe sur la rue où il y a tous les édifices tapissés de lumières, c’est hallucinant. J’avais presque envie d’arrêter pour visiter. La course à travers ce parc est passée trop vite à mon goût.
À la sortie de ce parc, il reste deux kilomètres avant la fin (désolé pour la confusion km et mile, c’est que ma montre GPS était réglée en km) et là je ressens un début de crampe au mollet droit. Flute! (Ok, ce n’est pas ce que je me suis dit mais ma mère va sûrement lire ce texte, alors …). Je marche en tentant d’étirer le muscle. Je n’ai jamais eu de crampes en fin de course et pour ainsi dire, presque jamais, hormis une fois ou deux au début de mon entraînement. La crampe semble partie. Je recommence à courir. Non seulement la crampe revient rapidement, mais d’autres apparaissent progressivement ailleurs. Cinq cents mètres plus loin, j’ai des crampes aux deux mollets, aux cuisses, aux bras, aux épaules et même aux côtes! À partir de ce moment, je dois marcher à de nombreuses reprises. J’essaie de détendre mes muscles un peu, je repars à la course pour quelques centaines de mètres. Quand c’est trop difficile, je marche et recommence le processus. Dans les cinq cents derniers mètres, je n’ai d’autres choix que je marcher 100 m pour chaque 100 m de course. Je me suis arrangé pour me rendre au fil d’arrivée à la course, j’ai tout de même un peu d’orgueil. Je croise le fil d’arrivée et je vois le temps de la course 2h32 (heure à partir du départ officiel). Je regarde ma montre et je vois 2h25 (temps à partir du moment où j’ai franchi la ligne de départ). Hum, je suis loin du 2h10 espéré et encore plus loin du temps rêvé de 2h00.
Après la ligne d’arrivée, on avance et on se fait rapidement offrir de l’eau, du Powerade et un sac collation. Je réalise alors que j’ai de la difficulté à marcher sans tituber. Je suis en état d’hypoglycémie. Je vois Jean François qui a franchi l’arrivée peu après moi. Il semble bien et me raconte avoir repris de l’énergie peu après que je l’ai laissé. J’ai hâte que le Powerade et la banane fassent effet afin de reprendre des forces. Partout il y a des coureurs complètement exténués. Je fais la file pour reprendre mon sac laissé au départ, je vais ensuite à la table de TNT pour signaler que je suis arrivé et que tout va (relativement) bien. Je m’assoie parterre et je fais des étirements pour chasser les résidus de crampes. Autours de moi, plusieurs personnes sont vraiment mal en point. Je n’ai pas été le seul à souffrir des conditions.
Environ une demi heure plus tard, les autres membres de notre groupe arrivent. J’apprends que Ron a aussi eu plusieurs crampes, Angelina est épuisée et a de la difficulté à tenir debout alors qu’Élaine est sur un high d’avoir complété avec succès son premier demi marathon à vie.
Quand à la course, j’apprendrai à mon retour le lundi suivant que plus de 2000 personnes n’ont pas complété la course et que malgré mon temps que je trouvais décevant, j’ai tout de même terminé au 2697è rang sur un total de 7275 participants qui ont terminé l’épreuve. C’était finalement pas si mal pour un premier demi-marathon.
On prend ensuite la direction du pavillon de la France où on devait se rassembler pour prendre part à la fête. Avec notre inscription, on nous remettait un coupon valable pour une consommation et une assiette dégustation. Le hic, c’était assez bondé et il fallait attendre un bon moment pour mettre la main sur une (petite) assiette dégustation alors que nous avions faim. En raison de la fatigue et de ma condition, je n’avais pas encore repris toutes mes forces. Je ne suis pas resté longtemps et je suis allé manger à ma chambre plein de fruits séchés, une barre tendre et autres choses que j’avais. L’arrivée était très près de notre hôtel. Pendant que je mangeais, je regardais la grande quantité de glace que j’avais mise dans le bain rempli d’un tiers d’eau afin de prendre un difficile, mais combien réparateur, bain d’eau glacée pour apaiser mes muscles.
Quatre heure du matin a été l’heure où j’ai regagné le lit après cette journée bien remplie. Je me suis couché avec un sentiment de fierté d’avoir relevé le défi que je m’étais lancé au mois de mai. Il faut savoir qu’à ce moment, je n’étais pas capable de courir un km sans m’arrêter. Je me suis aussi couché la tête remplie d’images que j’ai emmagasiné dans ma tête tout au long de cette fantastique journée tout en me posant une petite question … hum, quelle sera ma prochaine course?
Note, je sais qu‘il manque plusieurs traits d‘union dans mon texte mais comme ce blogue confonds certains caractères avec des balises html, j‘ai dû les retirer.