Après plus de 560 km à l‘entraînement, je suis dans la dernière semaine avant ma participation au Disney Wine and Dine Half-Marathon qui aura lieu samedi le 2 octobre. Pour le nom de l‘événement, ce n‘est pas une réunion des amateurs de la bouteille, on est à Disney tout de même, mais simplement parce que le départ de la course a lieu à 22h le soir et qu‘un souper attend les compétiteurs à l‘arrivée.

Donc entraînements très légers cette semaine, question de refaire les forces et de donner un petit répit au corps. Théoriquement, je suis prêt. J‘ai déjà couru la distance à l‘entraînement, plusieurs trajets en haut de 15 km, je n‘ai donc pas de doute sur ma capacité à compléter cette course. Toutefois une blessure à l‘entraînement a ralenti ma progression quand au temps dans lequel je désirais compléter ma course. C‘est pas grave, courir mon premier demi-marathon en moins de deux heures était un objectif que je m‘étais fixé mais mon réel défi était ma levée de fonds pour le cancer et ça, j‘ai déjà dépassé mon objectif. Pour ce qui est de courir le 21 km en moins de deux heures, c‘est encore possible quoique ce sera difficile.

Je me le répète encore, je suis prêt. Mais justement, après 5 mois d'entraînement, on dirait que le fait de ralentir l'entraînement pour la dernière semaine me laisse du temps pour penser à l'événement et on dirait que c'est là que la petite voix intérieure commence à se manifester. Rien de bien grave, mais des petites phrases du type: j'espère que ce ne sera pas trop chaud, j'espère qu'il ne pleuvra pas à torrent, j‘espère que ma blessure ne refera pas surface. Je suis d‘un naturel positif. Je combats ma petite voix intérieure. Je commence aussi à ressentir une petite fébrilité à l‘approche de l‘événement. J‘ai couru le 10 km au marathon de Montréal et pour moi, c‘était comme participer à un entraînement de groupe le samedi matin, c‘est à dire sans pression. Pourquoi tout à coup je réagi différemment? Pourquoi ces petits doutes? Suis-je normal docteur?

Peut-être que je m‘impose une petite pression pour faire honneur à ceux qui m‘ont si généreusement commandité? Peut-être qu‘il s‘agit d‘un peu d‘orgueil mal placé? J‘espère que la réponse est parce qu‘il s‘agit du point culminant de ce défi que je me suis lancé il y a 5 mois, moi qui avait de la difficulté à courir 1 km sans m‘arrêter. Embarquer dans cette aventure avait pour moi une grande signification: faire quelque chose qui m‘est difficile de faire et atteindre mon but, comme ceux qui s‘apprêtent à se battre contre le cancer. Si je me fie à mon expérience personnelle et à ceux que j‘ai vu combattre la maladie, il est bien plus facile de s‘entraîner pour courir 21 km que de passer à travers les traitements médicaux. Au surplus, j‘y ai gagné une bien meilleure condition physique.

Pas besoin de courir, marcher ou bouger pour une cause. Quel que soit votre motivation, bougez! On se sent tellement mieux lors qu‘on n‘est pas constamment à bout de souffle au moindre mouvement.