La WS en une image

La saison de baseball est close. C’est un fait. L’entre-saison commence, et comme je l’ai déjà dit naguère, oui, il y a des personnes qui suivent l’entre-saison de baseball. Et l’entre-saison ne veut pas uniquement dire le marché des joueurs autonomes, les échanges, le Rule 5 Draft (bon, personne ne suit ce truc). La fin de la saison de la MLB signifie également le début d’autres ligues. Je pense à la Ligue d’automne de l’Arizona, la Ligue d’hiver du Venezuela, et la Ligue australienne de baseball.

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Oui, l’Australie. De novembre à janvier. Donc, durant leur été. Je pense que la reconnaissance de l’Australie dans le monde du baseball est assez faible. Pourtant, depuis les quelques dernières années, le sport a connu une certaine progression. Le résultat le plus glorieux de l’équipe nationale australienne sur la scène internationale est sans aucun doute la 2e place lors des Jeux Olympiques de 2004, arrivant uniquement après les puissants Cubains, et affichant 2 victoires dans ce tournoi contre les Japonais.

Les résultats aux Jeux Olympiques ne sont pas toujours une bonne représentation de la réalité et de la force réelle des nations dans ledit sport. Pour le baseball, les équipes de la MLB ne permettent pas à leurs joueurs de faire le voyage pour prendre part à la compétition. C’est normal, quand vous payez un mec 25 millions par saison, de vouloir le voir lancer pour votre équipe plutôt que pour l’honneur de son pays. De ce fait, la Ligue Nippone (et la Ligue Pacifique, pour ceux qui s’y connaissent), la ligue cubaine, celle de la Corée du Sud… en fait, toutes les ligues sauf la MLB acceptent de voir leurs joueurs participer aux Jeux Olympiques. Ainsi, les équipes canadiennes et américaines sont majoritairement formée de joueurs actuellement dans la MiLB. Cela donne un avantage important au Japon et à Cuba, car la majorité ou la totalité de leurs joueurs évoluent dans la ligue locale, habituellement d’un niveau plus que très respectable. Et ce sont souvent des joueurs de talents. Par exemple, en 2004, le Japon alignait Kosuke Fukudome, Kenji Johjima, Hiroki Kuroda et Daisuke Matsuzaka. Pas vilain.



_Les espoirs de l’Australie reposent sur RRS. Mouais…_

Maintenant, vous vous demandez qui exactement est australien. Beaucoup de joueurs bien connus de leurs parents, c’est certain. Les Expos possédaient un Aussie dans leurs rangs. Shayne Bennet est passé de l’organisation des Red Sox à celle de la des Expos dans l’échange qui rapatriait Rhéal Cormier et Ryan McGuire (un américain… ce n’est pas vraiment un rapatriement, mais vous comprenez le principe) en échange de Bryan Eversgerd et Wil Cordero. À ce moment-là, Cordero était dans le top 300 des meilleurs joueurs actifs de la MLB. Je viens d’inventer ça, mais ça doit probablement être vrai. Plus sérieusement, Grant Balfour, releveur dans 323 joutes pour les Twins, Brewers, Rays/Devil Rays et A’s, est un autre Australien assez connu. Une blessure l’a gardé à l’écart du jeu pour plusieurs mois dans le milieu des années 2000, mais il a offre tout de même de bons services dans la MLB. L’autre Australien bien connu est Ryan Rowland-Smith, ayant évolué pour les Mariners de 2007 à 2010, et étant maintenant un membre de la rotation des Astros. On est d’accord pour dire que la rotation des Mariners n’est pas géniale, et que celle de Astros non plus. C’est un joueur que, s’il est en votre possession dans un pool, mérite un certain questionnement sur sa place dans votre alignement. ERA de 6.75 en 2010, avec une victoire en 20 départs. Beurk.

La ligue australienne n’est pas très populaire auprès des joueurs de la MLB (et la MiLB) pour au moins 2 raisons. En premier, le niveau de jeu est encore faible. Un lanceur de 18–19 ans, s’il veut s’améliorer, ne devrait pas dominer à chaque départ. Je ne dis pas qu’il devrait faire face à un mur lorsqu’il affronte un frappeur, mais seulement que d’autres ligues mettent en action un mélange de joueurs semi-professionnels, de jeunes cherchant à se faire un nom, et de vétérans ayant connu une bonne carrière professionnelle, mais n’ayant plus la condition physique pour jouer au baseball d’avril à octobre. Également, pour un jeune joueur, surtout un lanceur, il y a une certaine période de l’année durant laquelle le repos est nécessaire (continuer à pratiquer, mais pas dans le cadre d’un match compétitif). Cependant, les saisons de baseball en Amérique du Nord se terminent en septembre, et recommence en mars (pour les Pamplemousses et les Cactus). La saison australienne étant de novembre à janvier, le joueur aura donc un horaire fallacieux : MiLB de mars à septembre, repos en octobre, Australie entre novembre et janvier, repos en février… Deux périodes de repos : celle d’octobre est inutile, et celle de février est trop courte. Surtaxage.

Aller les Rouge!



_Ah, l’humour politique._

La Ligue Professionnelle du Venezuela répond à ces problèmes. La saison est une continuité de la saison de la MLB, d’octobre jusqu’en fin décembre, et attire plusieurs vétérans (pas seulement des « Latinos »). Historiquement, Francona, Girardi et Maddux sont tous allés faire un tour au sud durant l’entre-saison. Mais si on regarde parmi les joueurs actuels, on peut penser au lanceur de relève des Padres Luke Gregerson et ses 40 HLD en 2010, Sam Fuld et ses 346 présences au bâton pour les Rays cette année, ou un certain Miguel Cabrera. Ainsi, à chaque année, plusieurs jeunes joueurs vont me mêler aux vétérans et aux joueurs locaux, présents au Venezuela, ce qui offre un spectacle habituellement assez couru pour les scouts.

Selon ce que je vois et lis, la Ligue d’hiver de la République Dominicaine est comparable à celle du Venezuela, à cause d’une affiliation entre la MLB et la République Dominicaine. De ce fait, certains joueurs ayant un certain talent (Yunesky Maya, Brayan Pena, Starlin Castro, Domonic Brown, Fernando Martinez), et Fernando Tatis s’alignent pour une équipe de la ligue dominicaine. Aussi, plusieurs jeunes joueurs (Albert Pujols serait le premier à nommer) sont issus de cette ligue, également riche en scouts. Comment choisir entre une ligue et l’autre? Souvent, c’est la provenance géographique qui joue un rôle. Également, et possiblement bizarrement, les Américains qui décident de s’aligner dans une des deux ligues choisissent souvent celle de Venezuela.

L’Arizona pue pas mal

Référence obscure, je sais. Plusieurs joueurs, principalement les Américains et Canadiens, décident de rester dans leur organisation, et de jouer pour leur équipe dans la Ligue d’automne de l’Arizona. Le choix logique? Possiblement pour un jeune joueur évoluant entre le A- et le A+, car son club désire probablement conditionner de près sa progression, et n’est pas prêt à l’envoyer dans un environnement qui pourrait sembler un peu hostile. À cause de cela, cette ligue est principalement constituée de jeunes joueurs ayant un niveau semblable, et qui auront probablement un avenir semblable. Les vétérans et joueurs une expérience de la MLB sont rares pour ne pas dire inexistants, ce qui diminue grandement l’intérêt pour un Domonic Brown d’y jouer. Plusieurs analystes considèrent donc cette ligue comme étant, sans être inutile, d’un niveau peu élevé et donc peu attrayante pour des joueurs voulant acquérir de l’expérience.

Et vous?



_J’aime ça Excel._

Je termine ce billet par un tableau contenant les différentes côtes d’écoutes des dernières Séries Mondiales. En rouge sont les côtes en bas de la moyenne (en gris, en bas); en vert sont celles qui sont au-dessus ; en orange, lorsque la série était terminée. Lorsque les chiffres sont en rouge/gras/soulignés, une équipe avait la chance de remporter la série (habituellement le dernier et/ou l’avant-dernier match). Les chiffres sont en millions, bien sûr. Le « Total 1–4 » représente l’audience total des quatre premiers matchs de la série (faire une colonne « Total 1–7 » serait inutile, car plusieurs séries ne se sont pas rendu à la limite); la « Moyenne 1–7 » fait état de la côte à chaque joute; la « Moyenne WS » n’est en fait pas une moyenne, et ne montre que l’auditoire pour le match durant lequel le championnat a été gagné; la « Moyenne PE » est la moyenne des matchs durant lesquels le championnat aurait pu être gagné (chiffre en rouge/gras/souligné).

J’ai un peu de misère à analyser ce tableau, car il y a tant à dire. Quelques conclusions rapidement : un WS avec les Yankees, c’est regardé; 2008 était une année atroce; 2011 était moche, mais moins pire que 2008; il y a toujours une baisse pour le 3e match; 2004 était une sale année; plus il y a de baseball, mieux c’est pour l’amateur!

Voilà.

Le Gros Crapaud