Les Diamondbacks, possiblement LA surprise de l’année.

Annuellement, depuis l’an dernier, je fais état d’un classement fictif qu’auraient dû occuper les équipes, selon le nombre de points pour et contre. En relisant mon antique billet sur ce sujet, je remarquai que les explications que j’avais naguère données étaient assez facilement compréhensibles. Donc, si tout ce que vous lisez dans les prochaines lignes est du klingon, et que vous n’avez pas étudié à l’Université de Marc Okrand, je vous conseille d’y faire un tour. Le bon moment pour être mauvais

Je vais tout de même faire un résumé modeste, principalement dans le but de baliser ce qui semble avoir été « détruit » par un film relativement récent et populaire. Ce qui est connu sous le nom anglais de « Pythagorean expectation », ou « attente de Pythagore », en traduction libre, se résume à déterminer le ratio de victoires qu’une équipe aurait dû obtenir selon le nombre de points comptés et le nombre de points accordés. Il avait également été déterminé que l’utilité d’une telle statistique était limitée, mais qu’elle m’a été utile pour prévoir de manière glorieuse le dernier rang des Astros en 2011. Souvenez-vous, en 2010, que les Astros ont obtenu 76 victoires, une fiche suffisante pour devancer les Cubs et les Pirates. Cependant, selon Pythagore, les Astros auraient dû avoir 8 victoires de moins, et donc terminer loin derrières les oursons. Cette différence de 8 matchs était la plus grande, la majorité des équipes obtenant un résultat de l’attente de Pythagore assez près de la réalité. Cette année, étrangement et ironiquement, les Astros ont connu une saison atroce, et, selon le calcul, auraient dû obtenir 6 victoires de plus. Ils auraient quant même occupé le dernier rang de la Nationale, mais tout de même.

Le calcul est fort simple, si on ne cherche pas à comprendre d’où il vient. Le voici :

Points Pour 1.81 / (Points Pour 1.81 + Points Contre ^ 1.81) = Ratio de victoires.

Ce ratio doit ensuite être multiplié au nombre de joutes effectuées (162, sauf pour les Dodgers et les Natinals, qui en ont 161 cette année, car un match a été annulé pour pluie). Je sais, j’ai écris « Natinals ». De cette multiplication, on obtient le nombre de victoires que l’équipe aurait dû remporter.



_Victoires; Défaites; % victoires; Points pour; Points contre; % victoires calculé; Victoires calculées; Différence (Réelles-Calculées); Classement à partir des Victoires Calculées._

La première chose que je remarque, c’est le rouge foncé, pour signifier une grande différence (6 victoires et plus) entre la réalité et le calcul. On en voit beaucoup, et la valeur absolue totale de la différence Vréelles-Vcalculées est de 95, contrairement au 66 de l’an dernier. Cela veut donc dire qu’en 2011, au total, les équipes ont gagné 95 joutes de plus ou de moins que ce qu’elles auraient dû, et que ce chiffre était sensiblement moindre l’année précédente.

Ce que j’aime particulièrement voir dans ce tableau, c’est quel point le classement de la NL Ouest est serré. Entre les Diamondbacks et les Padres, le premier et le dernier rang, seulement 11 victoires. Constatation semblable dans l’AL Centrale, alors que trois équipes s’insèrent au milieu du classement.

Aussi, le faible nombre de points pour n’aide pas la cause des Rays dans cette projection; les Astros sont encore atroces, mais pas autant que les Twins; le départ potentiel du Prince va fait chuter les Brewers sans aucun doute (enlever une trentaine de PP); les Orioles ont besoin de lanceurs. Analyse rapide; à vous de me dire ce que vous en penser (les fans des Red Sox vont sortir de leur grotte…).

Ma principale plainte s’adresse au film « Moneyball » qui ne fait pas état de cette statistique de façon appropriée. Le film utilise plutôt la formule suivante :

Points Pour 2 / (Points Pour 2 + Points Contre ^ 2) = Ratio de victoires.

Pour cette différence de .19, vous allez me dire, fort probablement :



et je serais en accord, si je n’avais pas fait le calcul (ce qui prend 9 secondes à faire). Ce calcul (en utilisant 2, plutôt que 1.81) montre bien que certains totaux de victoires connaitraient un changement de plus de 2, selon le calcul utilisé. Méthodologiquement, une analyse statistique se doit d’être rigoureuse, et, dans ce cas, l’utilisation de la formule proposée dans le film Moneyball permettrait le calcul d’une statistique qui ne signifie absolument rien.



_Dans tes dents, Brad!_

En parlant de NERD… il existe une statistique portant ce nom. À point nommé, je dirais. Elle vise à déterminer l’attrait esthétique (originellement) d’un lanceur, en compilant des mesures touchant la compétence du lanceur, les retraits au bâton, le nombre de prises, et la chance (en se basant partiellement sur l’ERA). Personnellement, j’adore les Sabermetrics. Je sais qu’il y a une division parmi les supporters, et que plusieurs les détestent car ces statistiques tendent à dénaturer le sport. Il faut comprendre l’apport que donnent certaines de ces statistiques, et le manque d’attrait d’autres. Pour ma part, le NERD est une statistique que je n’apprécie que très peu, et s’il est vrai que Cliff Lee et Roy Halladay (parmi les mieux classés par cette statistique) sont excitants à voir lancer, je pense que la subjectivité ne peut pas être totalement absente dans le calcul de l’esthétisme, et que cette statistique représente davantage une opinion quantifiable qu’une mesure précise.

Finalement, en faisant ma recherche sur le NERD, j’ai fait une visite sur le site fangraphs.com, qui est reconnu comme étant la référence au baseball. Par cela, j’ai eu l’immense plaisir de constater que l’on y jasait de RDS, rien de moins. Le sujet, plus précisément, le match parfait du Président en 1991. Voici le lien, pour ceux qui le désir : El Presidente!. Ça vaut la peine de visionner, car on parle d’un moment magique de l’histoire de la formation montréalaise, et une partie de l‘héritage du baseball québécois.

Que pensez-vous de tout cela?

Le Gros Crapaud.