J’ai attrapé le début de la joute entre les Twins et les Yankees ce soir. J’ai eu beaucoup de difficulté à écouter du baseball cette année, principalement (uniquement même) à cause des commentaires partisans des commentateurs. « Commentaires des commentateurs », c’est foncièrement répétitif, mais dans le cas, par exemple, des matchs des Blue Jays, offerts sur une chaine anglophone concurrente de RDS, on ne peut pas vraiment parler d’analystes. Pour mériter ce titre, il faut avoir de la matière dans les commentaires, non? Je ne cherche pas ici à m’attaquer au duo de RDS, que je trouve au contraire plutôt plaisant et pertinent.
Chaque année, c’est la même chose. Les Blue Jays commencent bien la saison, devant les Rays, les Red Sox ou les Yankees, et tout à coup, on pense déjà pouvoir jouer au baseball en octobre dans la ville ontarienne. J’ai déjà ironisé sur le sujet, en écrivant « Les Jays vont ainsi manquer les séries en terminant 6 matchs derrière les Yankees, et vont ressortir la célèbre phrase « si au moins on n’était pas dans la même division que les Yankees et les Red Sox. » Et j’avais prédis correctement que Brian Tallet ferait un retour à Toronto en 2011. Je ne suis pas capable de dire correctement qui va gagner la division centrale de l’Américaine, mais pour Brian Tallet, j’ai le compas dans l’œil.
Revenons un instant à ironiser sur les Blue Jays. Pour l’instant, avec la joute de ce soir contre les Rays, ils affichaient une fiche de 6–6. Rien d’électrisant, bien au contraire, mais tout de même bon pour être dans le troupeau. Pourtant, à entendre les commentateurs torontois, l’équipe se porte à merveille, les lanceurs sont les meilleurs de la ligue, et les frappeurs n’ont jamais été aussi en forme. On s’attendrait à plus de modestie d’une équipe qui aligne régulièrement les Eric Thames et Edwin Encarnacion de ce monde.
_Ah bon…_
Dans les dernières années, l’équipe a affiché des départs de28–27 (2011), 31–21 (2010) et 29–24 (2009) durant les mois d’avril et de mai. En comparaison, pour les mêmes mois durant l’année durant laquelle l’équipe a gagné leur dernière Série Mondiale, les Cardinals ont obtenu une fiche de 32–22, les Giants ont affiché un 27–23, et les Yankees montré un bulletin de 29–21. En conclusion, rien. Il n’y a rien à dire là-dessus. Je pourrais prendre accumuler davantage de statistiques des deux premiers mois des dernières saisons, et je pourrais vous garantir que le résultat sera le suivant : les équipes qui vont éventuellement remporter la Série Mondiale ont affiché une moyenne supérieure à .500 durant les deux premier mois. Est-ce que ça veut réellement dire quelque chose? Pas vraiment, seulement que, même avec 162 matchs, c’est ardu de revenir de l’arrière dans une saison de baseball, car ça veut souvent dire que des joueurs vont être taxés (trop grande utilisation, jouer avec une blessure, peu de repos pour les lanceurs…), et que ça complique souvent la situation pour le rappel et la promotion des joueurs des ligues mineures. Sauf pour Matt Moore.
Pour les Blue Jays, je me suis également intéressé à l’identité de l’instructeur des frappeurs, pour voir s’il y a un lien entre le nombre de coups de circuit du club durant les dernières saisons, et ledit instructeur. Ridicule? C’est une hypothèse comme une autre. Pour ma part, je considère celui de Kansas City, Kevin Seitzer, comme étant un des meilleurs du métier, car, depuis les quelques dernières années, plusieurs joueurs des Royals affichent une meilleure moyenne au bâton que ce qui est prévu, et l’équipe affiche des statistiques parmi les meilleurs de la MLB pour les frappeurs. En 2011, les Royals se plaçaient au 4e rang pour la moyenne au bâton, avec .275. L’année d’avant, la première complète de Seitzer, l’équipe se pointait au second rang, avec .274. En 2009 et 2008, les moyennes étaient de .259 et .269, respectivement bonnes pour les 20e et 9e rangs. Amélioration qui se poursuit également pour le OBP (la présence sur les sentiers). Pour ses deux années complètes, Seitzer permet aux Royals d’afficher la seconde meilleure moyenne, derrière les Rangers, et le plus faible pourcentage de retraits sur des prises, avec 15.4%, à égalité avec ces mêmes Rangers. Comment déterminer que tout cela est causé par l’instructeur des frappeurs? Difficile, je l’admets, mais je me permets de croire que Seitzer, ancien joueur vedette des Royals, y est pour quelque chose.
_Le départ de Mark Teahen de Kansas City et son arrivée à Toronto a surement aussi joué sur les moyennes des clubs!_
Qu’en est-il pour Dwayne Murphy, instructeur pour les Blue Jays? Reconnu comme étant un fort joueur défensif au champ centre (six Gold Glove consécutifs de 1980 à 1985… il faut admettre qu’il jouait à Oakland), Murphy a commencé sa carrière d’instructeur dans l’Arizona en 1998, « aidant » l’équipe à remporte la Série Mondiale de 2001. « Aidant » est entre parenthèses, car on ne sait pas encore s’il a vraiment été utile; on va travailler là-dessus dans un moment. On se souvient bien sûr de l’équipe de l’Arizona de 2001 comme étant une puissance à l’attaque. Je blague : outre la saison monstre de Luis Gonzalez (57HR, 142RBI, 100BB, WAR de 7.6), on se souvient principalement du meilleur duo de lanceurs du siècle. Aux côtés du géant gaucher californien et ancien Expos Randy Johnson ne se trouvait nul autre que le droitier originaire de l’Alaska (suffisamment anecdotique que ça vaut la peine d’être retenu) Curt Schilling. En 2001, Johnson est ses 37 ans emportent le Cy Young dans la Nationale, et le lanceur affiche 24 victoires et 372 retraits sur des prises. Il se faisait alors payer 13.35 millions de dollars, contre 70 000 alors qu’il jouait à Montréal. Le plus proche dans les deux catégories (W et K) était Schilling, avec 23 gains et 293 retraits. Le duo va récidiver l’année suivante, avec 334 et 316 retraits respectivement. Pour le siècle présent, le duo s’en étant le plus approché est celui de 2003 des Cubs, avec Kerry Wood et Mark Prior, qui ont présenté 266 et 245 retraits. Le lanceur des Tigers Justin Verlander va, en 2009, offrir 269 retraits : le plus haut total venant d’un autre partant que le géant depuis la marque de 290 de Johnson en 2004.
_Randy, second choix des Expos dans le repêchage de 1985. Le premier? Pete Incaviglia…_
Je me suis égaré un peu, en extase devant ces chiffres. Pour Murphy, c’est un peu ardu de voir son impact sur le club du sud des États-Unis, principalement parce qu’il y a été instructeur de 1998 à 2003, les premières années d’existence du club. Pour cette période de temps, le club se place au milieu de peloton, au 17e rang, avec un AVG de .264. Murphy se retrouve par la suite à Toronto, et va commencer sa première saison complète comme instructeur des frappeurs en 2010. Depuis, les Blue Jays sont 25e pour la moyenne, avec .246, alors qu’elle était de .263 pour les trois années précédentes. Entre 2007 et 2009, les Blue Jays étaient au 14e rang pour le SLG, avec .420, alors qu’il est de .432 sous Murphy, bon pour le 4e rang. Puissance, oui, mais il frapper pour plus que son poids aussi. Mais, comme on le voit avec les Royals, une haute moyenne ne veut pas nécessairement dire un succès. Il faut le contact et la puissance; le sucre et l’argent du sucre. Désolé qu’il ne soit pas en sachet.
Le Gros Crapaud