Le début de saison des Giants laisse à désirer. Après sept rencontres, les géants présentent une fiche de deux victoires et cinq défaites. Aujourd’hui, le 5 avril, la troupe de Bruce Bochy entame une série contre les Rays qui eux, ont la fiche inverse, soit cinq victoires et deux défaites.  Est-ce que le fait d'être au Oracle Park va motiver les troupes? Rien de moins sûr! 

 

Nous savons déjà l’identité des lanceurs partants pour les trois rencontres de cette fin de semaine. Cet après-midi, Dereck Rodríguez se présentera au monticule pour commencer la première manche. Ce dernier détient une des deux victoires des Franciscains cette saison avec cinq manches derrière la chemise, 2 retraits sur des prises et une moyenne de points mérités de 3,60. Demain, Bochy fera confiance au géant de 6 pi et 5 po, Jeff Samardzija et dimanche, la butte sera dédiée au gaucher Drew Pomeranz présentant une fiche de 6 retraits au bâton et une moyenne de 3,60 après un départ.

 

La question que nous devons soulever demeure : pourquoi les Giants n’arrivent-ils pas à gagner, et ce, malgré une équipe solide? Parce que oui, elle reste solide sur papier!

 

Depuis 2014, les Giants n’ont pas remporté de Série mondiale. Vous me direz que ça ne fait pas si longtemps et vous auriez tout à fait raison. Par contre, à part une place arrachée sur la wild card en 2016, l’équipe n’a pas continué leur saison après le 162e match. Regardons l’effectif actuel en nous posant toujours la question, est-ce qu’ils vont arriver à offrir un meilleur rendement que l’an passé avec une quatrième place dans la division ouest de la Nationale. Rappelons qu’ils ont concédé 699 points pour une récolte de 603 pour une fiche de 73 victoires et 89 défaites.

 

Nous avons parlé de trois lanceurs plus haut et s’ils restent en santé, ils devraient offrir une aide précise à l’attaque, surtout Pomeranz et Samardzija. Cela dit, celui qui va pouvoir sauver les meubles le plus souvent cette saison demeure sans doute Madison Bumgarner. L’athlète de 29 ans, s’il peut garder son calme aux moments opportuns, peut donner des maux de tête à l’adversaire. On le sait, avec le baseball d’aujourd’hui, l’offensive peut s’en donner à cœur joie. En 2018, en 21 départs, MadBum a su préserver une moyenne de points mérités de 3,26 pour un total de 129,2 manches. Il a également accumulé 109 retraits sur des prises. Malheureusement, à ce jour, il s’est incliné deux fois en deux départs cette saison en accordant 7 points. Derek Holland termine la rotation de lanceurs partants. Pour sa part, l’an dernier, l’Américain de l’Ohio a proposé une fiche de 169 retraits au bâton pour une moyenne de 3,57. Sur papier, les partants de San Francisco ont des statistiques qui se tiennent. Autre fait intéressant, la moyenne d’âge au monticule s’élève à 30,2 ans. Bruce Bochy peut, en théorie, compter sur un noyau de vétérans devant les frappeurs adverses.

 

Descendons de la butte pour joindre la terre du champ intérieur et la pelouse du champ extérieur.

 

À l’intérieur, nous retrouvons encore une fois une brochette de vétérans. Grant Brisbee de The Athletic avançait le 2 avril 2019 que Brandon Belt allait définir la saison des Giants à l’attaque puisque, selon lui, il est le meilleur frappeur de l’équipe. Est-ce une bonne nouvelle? On verra au match 162. Pour l’instant, disons seulement que depuis la saison 2014, Belt détient une présence plus puissance (OPS) de .815. Est-ce qu’on gagne une Série mondiale avec ça? Non. L’an dernier Belt nous offrait une moyenne au bâton de .253 en se faisant renvoyer dans l’abri des joueurs 107 fois. On a connu mieux.

 

Poursuivons avec un autre Brandon... Crawford. À l’arrêt-court, il assure une tranquillité d’esprit. L’an dernier, il a terminé au deuxième rang pour les DRS (defensive runs saved). Cette statistique cumule les chances de marquer avortées par la défensive. En d’autres mots, si vous retirez un joueur, votre DRS augmente. Il en a cumulé 77 ce qui n’est pas mauvais en soi, cependant, le premier au classement est Andrelton Simmons qui, pour sa part, en a 184. Légère différence. À l’attaque, Crawford peut frapper pour .254 et son OPS l’an dernier tournait autour de .719 pour une production offensive de 54 points. Si Crawford pouvait sortir une saison comme celle de 2016, les Giants dormiraient mieux, mais est-il trop tard pour l’arrêt-court de 32 ans?

 

Un autre gros frappeur pour les Giants demeure Evan Longoria. Le Californien de 33 ans peut envoyer quelques balles de l’autre côté de la clôture. Lui aussi a connu une belle saison 2016 avec 36 circuits pour le plaisir des partisans de Tampa Bay. Encore une fois, cette magnifique année nous paraît loin derrière. L’an dernier, il a sorti du terrain 16 balles sur 480 présences au bâton. À l’heure actuelle, il cogne pour .261. Sera-t-il en mesure de se rendre, au moins, à un .285?

 

Joe Panik. Bien qu’il assure au deuxième but, ses statistiques offensives laissent à désirer. Ce n’est probablement pas lui qui va venir débloquer l’attaque des géants. L’an dernier, en 102 matchs, il a produit 24 points pour une moyenne de .254. Quelle saison Panik a-t-il mieux performé selon vous? Oui, c’est bien la saison 2016. Je ne sais pas ce qu’il y avait dans les bouteilles d’eau en 2016, mais ça semblait bien fonctionner pour les joueurs actuels des Giants. Le seul hic, c’est que nous ne sommes plus en 2016. Hélas!

 

Au champ extérieur, il y a eu un gros changement dernièrement. Kevin Pillar a changé d’adresse pour rejoindre les vétérans. Cependant, ce n’est pas Pillar qui va venir débloquer l’offensive non plus. L’ancien des Jays ne paraît pas très à l’aise au marbre. Incapable d’obtenir une suite de coups sûrs ni un but sur balle, et ce, même si les lancers ne frôlent pas la zone des prises. Avec Toronto cette année, il était déjà 1 en 16 pour une moyenne de .063. Avec San Francisco, le voltigeur possède une fiche de 0 en 5 au bâton. Rien de réjouissant pour la production offensive.

 

Le nouveau venu des Rockies du Colorado, Gerardo Parra a l’air plus équipé pour aider l’attaque. Il est extrêmement tôt pour avancer quoi que ce soit, mais il envoie la balle en lieu sûr. Frappant en ce début de saison pour .263, il a connu un bon camp d’entraînement en cognant pour .341. Quant à l’autre voltigeur régulier, Steven Duggar, il sait frapper également. En 28 présences cette saison, il affiche une moyenne de .286. Parra et Duggar pourront-ils relancer l’attaque? Qui sait?

 

Un autre candidat à donner un peu de fil à retordre aux lanceurs adverses demeure Buster Posey. Bien qu’il ne claque pas énormément de circuits, il ne se fait pas retirer sur prises non plus. Avec une moyenne de .284 en 2018, l’homme au masque deviendra peut-être la bougie d’allumage.

 

Alors, qu’est-ce qui attend la saison 2019 des Giants? Nous remarquons une chose indéniable, cette troupe vieillit. Si la rotation de lanceurs paraît efficace sur papier, tout comme la défense, c’est l’attaque qui semble tirer de la patte. Nous l’avons vu, San Francisco ne marque pas. Le travail d’équipe sera de mise, il faudra éviter les retraits au bâton et prioriser les coups sûrs tout en évitant le piège de la longue balle. Surtout, les joueurs de Bruce Bochy devront demeurer en santé. Après cette saison, si les Giants ne participent pas au festival de l’après-saison, une cure de rajeunissement s’imposera. Cette dernière me parait déjà commencée au champ extérieur avec Steven Duggar et Connor Joe. 

 

Je ne peux pas terminer ce texte sans mentionner mon immense déception de voir Mac Williamson se faire couper de l’équipe avant le début de la saison. Je croyais que son tour était venu. Si les Expos reviennent, je suis partant pour le prendre comme voltigeur.